Conversation 60384 - Responsabilite du juif non croyant

sibotemet
Jeudi 15 décembre 2011 - 23:00

Bonjour,
J'aimerais comprendre pourquoi le juif non croyant est responsable de ses fautes alors que ce n'est pas de sa faute à lui, si la foi ne fait pas partie de sa structure cognitive !
En effet, que certains croient en un Createur, et que celui ci exigent de sa creation une certaine attitude a adopter, et que ce soit celle qui est prescit par la torah, et bien si certains y croient a tout cela, tant mieux, mais il est évident que c'est loin d'être évident pour tout le monde ! Et apparemment d'ailleurs, il n'y a pas de preuve logique a tout cela, car sinon ca se saurait, et tous les adeptes des autres religions auront deja reniés leur foi , or il me semble bien que ce n'est pas le cas !

Merci & good shabbos !

Emmanuel Bloch
Dimanche 18 décembre 2011 - 06:45

Chalom,

De nombreuses autorites considerent de nos jours que les juifs non pratiquants sont des "Tinokot She-Nishbeou" (litteralement : enfants prisonniers). La halakha reconnait qu'un enfant arrache a ses parents a un age encore jeune, comme cela a pu se faire dans le passe, n'est pas responsable de ne pas pratiquer. Personne ne lui a jamais appris, comment pourrait-il savoir?

Les juifs non pratiquants sont assimiles a ces enfants du temps passe. Ils ne sont pas des fauteurs, car ils n'ont jamais fait un acte de rejet de la Torah. Ils sont simplement ignorants, et ce n'est pas de leur faute.

sibotemet
Dimanche 18 décembre 2011 - 23:00

Suite de la 60 384

Merci pour votre réponse.
Cependant, je ne parlais pas du juif qui ne connait pas les alahot, mais de celui dont l'éducation religieuse lui a transmise toutes les alahot, mais qui ne lui a tout de même pas transmis, par contre, la émouna.
En quoi ce juif serait reprochable de ne pas respecter tout ce qui lui a été enseigné !?

Merci, hanouka sameah !

Emmanuel Bloch
Lundi 19 décembre 2011 - 19:42

Chalom,

Vous parlez donc, si je comprends bien, de quelqu'un a qui l'on a enseigne a respecter les mitsvot sans rien de plus. Je ne sais pas trop quoi vous repondre, n'etant pas dans le secret de Dieu, je ne sais pas comment il considere ce genre de cas. A notre niveau, en tout cas, il faut considerer une telle personne avec bienveillance et humanite.

sibotemet
Lundi 19 décembre 2011 - 23:00

Suite de la 60 430

"une personne a qui on a enseigné les mitsvoth sans rien de plus" Qu'aurais pu-t-on lui enseigner de plus !? La émouna n'est pas un enseignement me semble t il, car si c'était le cas elle résulterait d'une logique acquerissable par toute l'humanité et tout le monde reconnaitrait alors la vérité du judaisme ! En fait le cas que je décrivais est un cas extrèmement courant dans toutes les familles religieuses, où les parents ont transmis une éducation juive mais où l'enfant ne veut pas forcément s'y conformer, car il n'y croit pas.

Merci

Emmanuel Bloch
Mercredi 21 décembre 2011 - 06:27

Chalom,

Le Baal Chem Tov enseignait que la raison pour laquelle nombre de nos prieres commencent par les mots "Eloheinou veElohei Avoteinou" est que, dans l'ideal, chaque Juif doit recevoir la religion de ses parents (Elohei Avoteinou), mais ensuite ne pas se contenter se suivre passivement dans les traces, mais prendre un engagement conscient et volontaire de suivre la Torah et respecter les mitsvot (Eloheinou).

Comme vous le signalez, il est impossible de prouver rationnellement la verite de la Torah. Certes, l'education juive recue a la maison et a l'ecole doit inculquer non seulement la connaissance technique du mode de vie juive (ce que l'on peut manger, ce que l'on peut faire chabbat, ...), mais egalement insuffler la volonte aux enfants de continuer par eux-memes. Mais apres, c'est le choix des enfants de poursuivre ou non.

Nous ignorons comment Dieu juge les actions des hommes. Nous savons simplement qu'il existe une justice divine. Personnellement, je prefere d'ailleurs penser au jugement comme a une idee abstraite, ou si vous voulez a un concept suivant lequel chacune de nos actions, aussi infime soit-elle, a des consequences dans le monde, plutot que d'imaginer un "dieu" pret a se servir de son fouet au moindre ecart.

A notre niveau, nous pouvons simplement faire confiance a cette justice divine. Ce n'est pas a nous de juger notre prochain, nous devons simplement faire preuve du maximum de tolerance et de compassion envers lui.

sibotemet
Mardi 20 décembre 2011 - 23:00

Suite de la 60 445

Merci pour votre réponse.
Il ne s'agissais pas vraiment de juger un quelconque prochain, mais plutot une question d'ordre personelle à vrai dire !

Donc vous me dites que :

a) Je dois faire les mitzvoth.

b) Je ne peux pas savoir si le judaisme est une vérité.

c) Si je pense que a et b sont icompatibles et que je me décide donc à ne plus appliquer a alors je ne serais pas forcément puni pour cela, car concernant b:
---si le judaisme n'est pas une verité alors je ne serais pas puni
---si le judaisme est une vérité, alors peut être que ashem ne m'en voudra pas, vu que, comme vous le dites, on ne connait pas la manière dont Il juge, peut être comprendra t il que en effet a et b était incompatibles !

Ce que je pense :
a et b sont incompatibles dans le cas des mitzvoth difficiles à respecter, mais pas dans la consevation d'une 'tradition' et le respect de mitzvoth pas trop contraignantes.

Ai je mal interprêté vos propos !?

Merci beaucoup pour votre aide, Happy Hanoukah !!

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Emmanuel Bloch
Mercredi 28 décembre 2011 - 07:53

Chalom,

Effectivement, on ne peut pas prouver mathematiquement la verite du Judaisme. De la meme maniere, d'ailleurs, il est impossible de prouver que le Judaisme a tort. Donc, si vous voulez etre completement logique, la seule position rationnelle est celle de l'agnosticisme.

Maintenant, je pense qu'il existe plusieurs arguments valables pour rejeter cette approche purement logique. En voici toujours un: est-ce qu'il faut choisir ce critere en particulier, et attendre une preuve "parfaite" pour s'engager dans la voie du Judaisme ou la rejeter? Meme si cela peut surprendre au depart, ce n'est certainement pas celui que l'immense majorite des gens adoptent lorsqu'ils prennent une decision importante. Ainsi, on ne se marie avec une personne parce que l'on peut prouver par a+b que l'on sera heureux avec elle (ou qu'on la rendra heureuse). On ne choisit pas une profession selon des criteres hyper-rationnels non plus, et il existe toujours une grande part d'incertitude quant au futur anticipe. C'est peut-etre paradoxal, mais dans la vie, toute decision importante est un pari. Alors pourquoi tenir la religion a un standard different?

En ce qui me concerne, je ressens la "verite" du Judaisme au niveau de mon vecu personnel, a travers les fetes et le chabbat, a travers les enseignements de la Torah qui m'inspirent, a travers l'histoire extraordinaire partagee par l'ensemble du peuple juif, etc, etc. Le Judaisme est vrai, parce qu'il forme la structure de ma vie, donne du sens a mes relations interpersonnelles et a mon rapport avec Dieu, et forme ainsi une partie insecable de mon identite. C'est une approche plus au niveau du vecu que de la verite demontree, mais je pense sincerement que cette vision est plus intuitive pour un etre humain, qui a des emotions aussi bien que des idees, que l'approche purement rationnelle.