Conversation 62681 - La brakha du Omer
Chalom,
Pourquoi ne dit on pas chehehiyanou le premier soir du omer ?
Et si c'est parce que c'est une mitsva qui se prolonge 49jours, pourquoi fait on la braha tous les jours ?
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Chalom Ouvrakha,
1. La question que vous posez est très juste.En effet, en addition à la berakha (bénédiction) précédant toute mitsva (commandement) qui se répète dans le temps (comme le Shofar, le Loulav, la Meguila etc...), la berakha de chehe'hiyanou devra être prononcée également. De ce fait, on se serait attendu à ce que cette regle s'applique aussi pour le compte du 'Omer. De nombreuses reponses ont été apportées par les commentateurs et décisionnaires, je n'en mentionnerai que quelques-unes:
a. cette mitsva, telle que nous l'accomplissons aujourd'hui, n'existe qu'en souvenir du Temple. [Ba'al Hamaaor - R' Zekharia Halevy rapporte par Rabeinou Nissim Geirondi a la fin du traite de Pessa'him, ]
b. la berakha de chehe'hiyanou ne s'applique qu'aux mitsvot pour lesquelles il existe un certain profit (comme le Loulav ou le Shofar). Or, le compte du 'Omer ne comprend aucun profit. Bien au contraire, il ne vient que rappeler le triste souvenir de la destruction du Temple. [Ibid, Shou"t HaRashb"a Tome 1,Sec. 126]
c. du fait que l'on craigne que la personne oublie de compter un jour et par conséquent, la berakha se trouverait levatala (vaine) a posteriori.
d. ce compte, qui aboutit à la fête de Chavouot et le don de la Torah, est comparé au compte des shiva nekiim (sept jours de purification) de la femme nida qui n'attend que le moment pour que cette période se termine, et il n'est pas convenable de réciter cette berakha dans ce cas. [Levouch]
2. Ce que vous pretendez comme un fait n'est pas tout à fait evident. Il y a une controverse entre les commentateurs concernant l'interpretation de la mitsva du 'Omer. Les Tossafot [Mena'hot 66A] ramenent l'opinion de Ba'al Halakhot Gedolot (BaHa"G) qui veut qu'en cas d'oubli un jour entier on ne pourra plus continuer à compter; eux-mêmes ne sont pas de cet avis et obligent la personne à continuer a compter avec berakha du fait que chaque jour est une mitsva en soi. Le Shoul'han 'Aroukh tranche par rigueur comme les 2 avis à savoir qu'en cas d'oubli, on ne pourra plus faire la berakha mais on sera obligé de continuer à compter [O.H 489-8].Il faut donc comprendre pourquoi, selon BaHa"G, on devra reciter la berakha chaque soir. Le Gri"z repond que tant que la mitsva n'a pas été réalisée entièrement, il y a lieu de reciter la berakha chaque jour, pour chaque partie de la mitsva.
Le compte est bon.