Conversation 6354 - Que la lumiere soit

Anonyme
Mardi 6 mai 2003 - 23:00

Bonjour et Chalom,
J'aimerais savoir qui de la lumière ou de l'obscurité vient en premier
dans l'ordre de la création. Je me souviens vaguement de la discussion midrachique indiquant que la construction du palais s’effectue avant ou aprés l’intervention de la lumière...

Dans Berechit la lumière semble faire son apparition aprés, mais dans la bénédiction précédant le chéma on trouve " yotser or ouvoré 'hochekh" la lumière y est nommée en premier, et pourquoi est-elle juste 'faite' contrairement à l'obscurité qui est 'créée ?
merci.

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 18 mai 2003 - 23:00

Le commentaire de Rachi indique une lecture où le mot Béréchit, que nous traduisons par "Au commencement" se lit "Avant que". Tout le passage devient ainsi : Avant qu'Eloqim eut créé les cieux et la terre et que la terre fut devenue tohou et bohou... et obscurité au-dessus de l'abîme, Eloqim avait dit : qu'il y ait lumière et il y eut lumière !
De la lumière il dit "yotzer or", ce qui ne veut pas dire exactement "faire" mais plutôt former, façonner. Ces sujets se traitent difficilement par télécommande. En tout cas, cela signifie que du point de vue de la Thora, l'obscurité est une réalité positive et pas seulement une absence de lumière. On ne crée pas une absence. Mais la réalité primordiale n'est pas l'obscurité que la lumière viendrait dissiper. La réalité primordiale, appartenant à un ordre d'existence plus haut que celui de notre monde, est la lumière. Une lumière qui n'est pas celle, seconde, provoquée par la chaleur. Une lumière qui vient d'une source qui elle-même est lumière et que nous appelons la lumière de la Thora. Mais pour que notre monde puisse exister, il faut un éloignement de la source de lumière, un amoindrissement de l'être qui est la condition de son existence et ceci entraîne une opacification. Tout cela est dit très allusivement mais je ne vois pas comment faire autrement en si peu de place et sans connaître les lecteurs (par définition).
C'est la condition de la liberté et donc du fait que notre vie ait un sens.