Conversation 6356 - L'etat juif et le premier homme

Anonyme
Mardi 6 mai 2003 - 23:00

chalom,
est-il vrai qu'historiquement, la création de l'état d'Israel corresponde 'toraïquement' à la verticalisation de l'Adam qui eu lieu à une certaine heure lors du 6ème jour ?
merci

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 12 août 2003 - 23:00

Je me "contenterai", pour répondre à cette question, de vous citer un pasage d'un enseignement donné par le rav Askénazi, Manitou, lors d'une conférence sure le sujet "L’ÉTAT D’ISRAËL, ÉVÉNEMENT POLITIQUE OU ÉVÉNEMENT MESSIANIQUE ?" donnée, si je ne me trompe, en 1988, conférence qui est actuellement en cours d'édition.

[...] Voilà donc ce qu’enseigne le Gaon de Vilna. Ces lignes proviennent de son commentaire du Sifra Ditzniouta. C’est un des livres du Zohar à propos de la paracha de Térouma, l'une des michnayot les plus anciennes et les plus difficiles du Zohar, au chapitre 5 du livre.
Il s’appuie sur un parallèle fait déjà par la tradition talmudique entre les six jours du commencement, le ma‘assé béréchit, et les 6000 ans de l’histoire d’Israël jusqu’à la fin de la semaine des 6000 ans (et vous savez qu’en calendrier hébraïque nous sommes à la fin du sixième millénaire puisque l’État d’Israël il y a 40 ans, c’était en 5708.) Avant d'entrer dans le vif du commentaire, il faut se dire ceci : des hommes de l’envergure du Gaon de Vilna avaient les idées claires. Il ne cherchaient pas des signes en dehors de l’événement lui-même. [...] C’est l’événement lui-même qui en lui-même son propre signe. Seulement, si on désigne l’éventualité que l’événement ne se dévoile que dans l’ordre de la loi des temps, alors il y a des références dans la prophétie permettant d'identifier cela doit se produire dans l’ordre de la loi des temps. C’est une science pour elle-même, une science qui existe. On ne peut pas, lorsqu’on est sérieux, dire n’importe quoi de n’importe quoi. Donc, se basant sur le parallèle indiqué ci-dessus, le Gaon de Vilna dit ceci :

"Sache que tous ces jours (les six jours de commencement), sont une allusion aux 6000 ans de l’histoire, comme il a été indiqué dans le premier chapitre du livre du Sifra Ditzniou‘ata. "

C’est-à-dire que nous avons dans le récit du commencement la préfiguration de ce qui se développera dans l’histoire du monde pendant les 6000 ans de l’histoire. Vous comprenez qu’on aborde là un niveau d’étude qui n’est pas du tout habituel. Cela fait partie des études de la Qabbala. Nous ne pouvons utiliser ces données que parce que le Gaon les a publiées ; sinon, cela serait comme tout ce qui concerne la tradition initiatique, la tradition de la Qabbala : cela ne dépasse pas les murs du bet-hamidrach des Qabbalistes. Ça ne se trouve pas dans les livres, cela ne se trouve pas à l’université, ni ailleurs. Ce n’est que lorsque les grands d’Israël décident de publier quelque chose qu’on trouve les livres et qu’on peut les citer. Sinon cela reste oral et ce n’est connu que de ceux qui le connaisse. Il y a beaucoup de raisons à cela, d’ailleurs vous le pressentez.

Il poursuit :

"Les 6000 ans sont reliés aux six jours initiaux, les six jours du commencement et tous les détails qui nous sont indiqués par la Tora (et qui nous sont incompréhensibles), qui sont dans ces six jours là, des jours du commencement, se réalisent dans le sens étymologique du terme, dans les 6000 ans, chacun en son jour et à son heure.
Et de là tu sauras la fin de la délivrance, la fin du temps de l’exil donc la fin de la délivrance, lorsque elle advient en son temps, Dieu préserve s’il n’y a pas suffisamment de mérite, et qui est la fin ultime des moments possibles de l’avènement de l’événement. "

Et le Gaon ajoute :

"Et j’adjure le lecteur au nom de HaChem Dieu d’Israël qu’il ne dévoile pas cela. "

On peut se demander pourquoi le Gaon adjure de ne pas dévoiler, alors que lui le dévoile ? Il est bien évident qu’il a donné suffisamment d’indications pour que nous sachions si nous le voulons quand aurait lieu la fin des événements de l’exil, le rassemblement des exilés et programme de Maïmonide, la constitution de l’État Juif. L’explication est très simple : Quand on désigne un événement qui inéluctablement va venir beaucoup plus tard, on préfère dire : Si vous méritez, demain. Si vous méritez, l’année prochaine. L’année prochaine à Jérusalem.
[...]
Le Gaon se réfère donc à un enseignement qui se trouve dans le traité de Sanhédrin à la page 38B. où la guémara innocemment, comme en parlant d’autre chose, décrit ce que le premier homme a fait heure par heure le sixième jour du commencement. À la fin de la cinquième heure qu’il s’est dressé debout sur ses pieds. Voilà ce que désigne le Gaon de Vilna: Si tu veux savoir quelle est la date, quand cela arrive à la date ultime, Dieu préserve, lis cette guémara et tu le sauras. Mais ne dis pas ce que tu as lu. Nous allons suivre l'enseignement d'un des commentateurs de cette citation du Gaon de Vilna qui mérite d'être nommé : c’est le ‘hakham ‘Hayim Chvili... C’était un Qabbaliste originaire de Géorgie (comme son nom l’indique…), qui explique ce passage de la manière suivante :

"Ce Gaon considérable (le Gaon de Vilna) ne mettrait pas en garde et n’adjurerait pas qu’on ne dévoile pas ce secret jusqu’au moment où cela arrive, s'il n'était pas évident, à cent pour cent qu’il connaissait de façon précise le temps de la délivrance, lorsqu’elle arrive, Dieu préserve, en son temps.
Et puisque déjà plusieurs sages de Jérusalem ont commencé à entrouvrir la porte de ses paroles ésotériques il n’y a aucune faute de le dévoiler et de le rendre clair pour le grand public. C’est l’inverse : c’est une mitswa de montrer à tous que déjà il y a 160 ans à l’époque (à l'époque où ce commentaire a été donné la première fois, c'est-à-dire en 1930) le Gaon de Vilna a fait allusion aux années 5708 et l’année 5709 comme les années du commencement de la délivrance. "
[...]
Voilà que les grands d’Israël savaient avec beaucoup d’angoisse et d’inquiétude que si Israël n’intervient pas dans sa propre Histoire pour mettre fin à cette impossibilité d’être qui était l’être Juif de l’exil... Et le Hakham Chvili explique donc que c’est très simple ; dans cette correspondance entre 1000 ans et un jour, les 500 premières années du millénaire, c’est la nuit, comme vous le savez, parce que la nuit précède le jour et donc la fin de la cinquième heure du jour arrive dans l’année 5708. (Une heure représente donc 500 divisé par 12 soit 41.66 ans et la cinquième heure se situe donc dans 41,66 x 5 = 208, 33. le lever du jour du sixième jour se situe en l’an 5501 et la cinquième heure 5501 + 208 et un tiers de jour soit quatre mois accomplis, ce qui nous mène au début du mois de Chvat de l’année 5709. {note eps})
Et c’est d’après le compte du Gaon de Vilna la fin de la cinquième heure et le début de la sixième heure du sixième jour. C’est l’année 5708 5709 (Dès le molad du mois de Chvat, la majorité des pays de l’Onu a commencé à envoyer des télégrammes de reconnaissance de l’État d’Israël, y compris la Grande Bretagne qui l’a reconnu de facto.{note eps}) et à Tou biChvat, pour donner la date précise, on a dansé dans les rues de Jérusalem (en l’honneur de l’élection de son premier président, Haïm Weizmann et de la première Knesset {note eps}).

Voilà, fin de citations.
J'espère que tout ceci aura été suffisamment explicite pour montrer que rien n'est fortuit dans l'accomplissement des événements et des avènements de notre histoire contemporaine.