Conversation 6549 - Accomplir avant de réfléchir?
Chalom,
Il y a quelques temps on m'avais expliquer que la façon dont on mettait les tephilins nous montrait comment nous devions vivre avec la Torah.
Je ne m'en rappelle plus très bien, mais je crois qu'en premier lieu qqch traversait notre esprit, puis nous devions agir et enfin réfléchir.
Je ne suis vraiment pas sure de bien rapporter cette explication. Pourriez-vous m'expliquer plus précisément, cette idée?! Doit-on réellement accomplir les mitsvoths sans trop y réléchir (et ainsi les accomplir encore plus avec le coeur) puis y réfléchir?!
Merci
C'est une proposition de sens qui a été faite en rapport avec la manière de mettre les téfiline : d'abord on commence par le bras qui représenterait l'action ; on continue par la tête qui représenterait la pensée ; puis on achève par la main qui représenterait l'accomplissement de l'acte éclairé par la pensée. C'est un "drach" intéressant et on ne discute pas un "drach". Il est évident qu'il présente toujours des aspects imparfaits qui ne "collent" pas au réel. Telle que je la comprends, cette idée signifierait que devant l'urgence de l'action on n'a pas le temps de réfléchir à tous les détails et à toutes les significations.
Cet aspect a déjaà été discuté sur Cheela 5891
Le rapport véritable que nous avons avec la Thora, mais cela veut dire avec le monde, c'est que notre action purement humaine, quand nous somme livrés à nous-mêmes, est faible, gauche (bras faible = bras gauche ; bras droit pour les vrais gauchers) et qu'elle est renforcée par la Thora, lorsque notre intention est de réaliser le projet du Créateur. Ce qui dans la pensée, pour les besoins de la compréhension, doit être analysé et donc séparé (quatre boîtiers de la tête) doit rester indivis et unis dans l'action (un boîtier du bras). Au moment de l'action, toutes les facultés doivent être concentrées sur le fait de réaliser ce qui doit être fait de la meilleure manière possible. Ce n'est pas le moment des méditations métaphysiques ! De même, dans l'accomplissement des mitzvoth, la bénédiction qui précède l'acte a pour objet d'indiquer que nous accomplissons cet acte pour répondre à la volonté de Dieu qui nous a sanctifiés - mis à part - par les mitzvoth qu'Il nous a confiées et cette sainteté appelle maintenant telle acte, telle mitzva particulière. Ainsi, les trois fonctions qui ensemblent forment ce qu'on appelle un acte volontaire se trouvent réunies : la pensée, l'intention qui gouverne l'acte ; la parole, la bénédiction qui en explicite la signifiaction comme réalisation de la volonté de Dieu ; et enfin l'acte lui-même.
Et enfin, le temps de l'étude et le temps de l'action sont deux temps distincts. Dans le rythme normal de la vie, le temps de l'étude et de l'apprentissage précède celui de l'action responsable, même si un "entrainement" ou "exercice" peut précéder le temps de l'action responsable. En effet, c'est enfant qu'on commence à apprendre, d'abord en voyant vivre ses parents (je décris l'ordre normal des choses - et Dieu sait que nos générations sont des générations troublées où souvent l'ordre des choses s'est inversé. Mais il ne faut quand même pas accepter de considérer l'anormal comme étant la norme. Nous étions habitués pendant deux mille ans à vivre en exil. Si nous n'avions pas conservé l'enseignement de la Thora et la volonté plus que la seule espérance du retour, où serions-nous ?) Donc, d'abord en voyant vivre ses parents et les enfants n'ont qu'un désir à ces âges-là : être comme leurs parents. Et ils ont une soif de connaître et lorsque papa ou maman raconte et explique, ils écoutent avec tout le sérieux des enfants et c'est pour eux un grand bonheur et une grande joie. Et ils apprennent et ils "jouent" à être grands.
A mesure qu'ils grandissent et qu'ayant atteint l'âge adulte (bar-mitzva) ils commencent à devoir faire et pas faire semblant, chaque action récapitule et renferme tout l'acquis antérieur et s'enrichit de l'expérience. Celle-ci pourra être à son tour approfondie et cet approfondissement sera à son tour investi dans l'action.
Comme le dit rabbi Nahman de Breslav : chaque "naassé" (nous ferons) s'appuie sur un "nishma'" (nous entendrons) et chaque "nichma'" appelle une action plus consciente et chaque réalisation appelle une compréhension et un niveau d'exigence plus élevés et ainsi l'homme progresse de naassé en nichma et de nichma en naassé et se rapproche à chaque étape un peu plus de son Créateur.