Conversation 65491 - Les Louba, ça pardonne pas (Urgent)

rondoudou
Mardi 11 septembre 2012 - 23:00

Bonjour aux rabanims.

Je prie les Selihot dans un Beth Loubavitch avec un mynian séférade (donc depuis le mois d'Elloul). Nous sommes environ une vingtaine tous les matins.
Les habad ont commencés leurs selihot depuis dimanche mais n'ont pas mynian. Ils ont demandés à certains d'entre nous de nous joindre à eux pour compléter le mynian.
En tant que séfarade, ai-je le droit de prier avec les habad et "laisser tomber" le mynian séfarade ?

Merci. et bonnes fêtes de Tichri à toute l'équipe !

PS : j'ai mis cette question dans Cheela express 48 car le problème s'est posé ce matin et ils ont fait un appel pour demain matin.

Nathaniel Zerbib
Jeudi 13 septembre 2012 - 03:20

Chalom,

Sachant que pour former un Minyan il faut 10 juifs ,sans distinction d'origine (uniquement de sexe et d'age), sur le plan strictement formel, vous pouvez compléter ce Minyan.
Cependant, les Seli'hot séfarades et celle de 'Habad (ou Achkénazes plus généralement) sont complètement différentes, tant dans les textes qui y sont prononcés que par le "style" dans lequel elles sont dites. D’après moi, si tant de Sefaradim arrivent à se lever aux aurores pour les Seli'hot et ce ,durant 40 jours d’affilée, c'est essentiellement grâce à l'ambiance tellement particulière que revettent ces prières : les différentes mélodies rappelant Kippour, les textes poétiques de qualité supérieure (a la fois dans la forme que dans le contenu) pour les connaisseurs, la ferveur intense qui anime cette heure consacrée aux louanges, les requêtes de toute nature et demande de pardon faites à D., mais aussi le "p'tit café" qui accompagne, l'odeur des beignets (ou "sfenges" comme certains les appellent) distribués après la prière de Cha'harit, les "discussions de couloir" avant et après ... Sans parler du fait que dans certaines communautés, les Seli'hot sont une expérience vécue en famille; hommes, femmes et enfants y viennent (contrairement au reste de l’année ou cela n'est d'usage que le Chabbat et les jours de fête), ce qui donne à ces jours un cachet encore plus particulier.
Ce que je décris n'est pas tout à fait le cas chez les Achkenazim, chose qui est plus qu'acceptable, les divergences de minhagim et rites entre les diverses communautés étant un phénomène commun dans le Judaïsme.
Donc, selon mon opinion, il serait dommage, voire nocif dans ce processus de Techouva qui commence en Elloul et se poursuit avec Roch-Achana et Kippour, de se priver de cette expérience bénéfique,voire élévatrice à tous les niveaux pour compléter un Minyan d'une toute autre nature.
De plus, vous dites qu'ils demandent à plusieurs d'entre vous de "compléter" le Minyan, j'en déduis donc que la base de ce Minyan n'est pas très large. J'ose imaginer que certains Sefaradim ayant adopté le rite 'Habad se trouvent dans cette base de départ. Ce qui m’amène à penser à une autre solution : pourquoi ne se joigneraient-ils pas à vos Selihot ? Il y a un grand principe dans le domaine de la prière qui s'appuie sur le passouk "Berov Am Hadrat Melekh" qui signifie que la magnificence du Roi (des Rois) est ressentie davantage lorsque l’assemblée qui l'acclame est nombreuse. C'est pour cela qu'on évite en général de diviser et multiplier les lieux de prières lorsqu'il n'y a pas lieu de le faire. Cette solution, à mes yeux, marquerait une grande marque d’unité à l'approche de Roch-Achana et Kippour ou cette unité est prônée dans toutes nos prières en ces termes : " ויעשו כולם אגודה אחת" .

Bonnes fêtes de Tichri a vous également ainsi qu'a votre famille.

rondoudou
Mercredi 12 septembre 2012 - 23:00

Suite à ma question n°65491

Je voudrais tout d'abord remercier Mr Zerbib pour sa réponse si rapide.
L'ambiance si particulière au Selihot que vous décrivez est bien vraie.
Si je reviens vers vous c'est que ce que je voulais savoir au début, si halakhiquement parlant, un séfarade aurait le droit de participer aux selihot Loubavitch.
Quand ils nous demandent de venir avec eux, car ils ne peuvent pas dire les vaya'avor sans mynian, on a vraiment du mal à refuser, ne serait-ce que pour les remercier de tous ce qu'ils font pour la communauté juive de l'endroit où j'habite.
De plus je pose cette question à vous pour avoir une réponse objective.
Je leur ai déjà posé la question, ils m'ont dit qu'il n'y a aucun problème mais je doute que leur réponse soit complètement subjective motivée par le besoin d'être mynian.

D'autre part, cela me dérangerait vraiment de faire l'effort de me lever à 5h du matin pour faire au final des selihot que ne seront pas "valides".

Je recherche donc vraiment une réponse technique qui me dirait si oui ou non d'un point de vue "halakhique" un séfarade ferait des selihot valables avec un mynian qui suit un minhag ashkénaze/loubavitch.

Merci encore à vous pour toutes vos réponses apportées au Klal Israël.

Nathaniel Zerbib
Jeudi 13 septembre 2012 - 13:11

Vos seli'hot seront valides, ne vous en faites pas. Si mon idée ne leur plait pas, tachez d'organiser un roulement entre tous les membres du Minyan sefarade afin de rater au minimum les selihot selon votre rite.

Merci pour vos remerciements.