Conversation 67973 - Kilos en trop?

arieleguez
Lundi 4 mars 2013 - 23:00

Ai-je bien compris? Si je fais des haloth et des gâteaux et que le tout fasse au moins 1,2 kg je mélange mes pâtes prélevées sans brakha et si plus de 1,6kg la je mélange aussi avec la brakha, c'est ça ? Mais alors je cuits au four pas en même temps et bien emballé? Alu ou tissu?
Par ailleurs question bête a pessah avec tous les gâteaux a la farine de matsa je prélève ou pas?

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Rav Samuel Elikan
Vendredi 3 mai 2013 - 06:06

Shalom,

Je récapitule tout depuis le début.

1. Il y a un commandement positif (qui est aujourd'hui selon la majorité des décisionnaires d'ordre rabbinique de prélever une "trouma" de la pâte (1).

2. A priori, on prélève lorsqu'on finit de pétrir la pâte, lorsque celle-ci devient une "unité". Si on a oublié de le faire à ce moment là, on pourra le faire après la cuisson, avant d'en manger et avec bénédiction s'il est question d'une quantité suffisante (2). Toutefois, si on peut éviter de repousser le prélèvement, c'est mieux (3).

3. On ne peut faire le prélèvement qu'avec la permission de celui à qui appartient la pâte (4), sauf si la pâte risque de s'abîmer, alors chacun pourra accomplir le commandement (5).

4. Seuls les gens ayant dépassé leur majorité (bar ou bat mitzvah) pourra effectuer ce prélèvement (6).

5. Seules les pâtes faites des cinq céréales (blé, orge, épeautre, seigle, avoine - Sh. Ar. YD 324,2 - et cela comprend aussi la farine de matza !) mélangées avec de l'eau ou une des boissons suivantes: vin, jus de raisin, miel (d'abeilles), huile (d'olive), ou lait devenant une pâte consistante (et pas liquide - Sh. Ar. YD 329) et qui va être cuite, doit être prélevées.

6. Si elles contiennent au moins 1.050 kg de farine (selon le Rav Tikoutchinsky) ou 1,2 kg (selon le H'azon Ish) ou 1,25 (selon le GraH' Naeh - Shiourei Torah 3,3-5) ou encore 1.615 kg et un tiers (selon le Rav Ovadia Yossef - resp. Yeh'ave Da'at IV, 55) - alors on fera le prélèvement sans bénédiction. Moins que ça, il n'y a même pas besoin de prélever.

7. Si le poids de la farine fait 1,66 kg (GraH' Naeh) ou selon certains 2,25 kg (H'azon Ish) - alors on fera la bénédiction sur le prélèvement. Il est à noter que le Ben Ish H'ai dit qu'il faut au moins 2,487 kg (I, Shemini) et c'est également l'avis du Rav Sternbuch.
Note: on parle bien évidemment de la quantité de farine uniquement. Une pâte ayant monté et on fait plus que trois kilos, par exemple, est quand même exempte de prélèvement puisqu'il n'y a pas la quantité de farine nécessaire au prélèvement (7).
8. Une pâte qui n'est pas cuite, mais cuisinée ou frite est dispensée de prélèvement (8). Les gens pieux ont l'habitude de prélever sans bénédiction (9).

9. Une pâte mélangée avec du jus (pas ceux précédemment mentionnés) et absolument sans eau - devra être prélevée sans bénédiction (10).

10. On a l'habitude de prélever la mesure d'une olive de pâte (kazayit).

11. Si on est dans un cas où il faut dire la bénédiction: on fixe un endroit sur la pâte que l'on va prélever, dit la bénédiction, puis prélevons ce morceau. En le tenant, on dit "harei zo h'ala" (11). Si le morceau a été enlevé de la pâte avant la bénédiction, on peut toujours faire la bénédiction, tant qu'on n'a pas dit "harei zo h'ala". Si toutefois on l'a dit, on ne pourra pas réciter la bénédiction (12). Quoi qu'il en soit, la bénédiction n'empêche pas que l'on ait accompli le commandement.

12. On a l'habitude de brûler la h'ala (morceau prélevé) sur le gaz ou dans le four, mais pas ensemble avec la pâte de laquelle on l'a prélevée (13). Dans les resp. Avnei Yashpei (III, 72) il est écrit, en plus, qu'il vaut mieux ne pas emballer dans le four avec de l'aluminium.

13. Lorsqu'il n'est pas possible de brûler le morceau prélevé, on peut l'emballer dans deux couches, par respect, et le jeter à la poubelle (14).

Kol touv

Sources:
(1) cf. Sh. Ar. YD 322,1 et comm.
(2) cf. Sh. Ar. YD 327,2-3.
(3) Sh. Ar. OH 457,1; H'oh'mat Adam 14,23; dans le resp. Shevet HaKehati il est écrit que même si une mère veut montrer à sa fille comment on fait, et qu'elle tarde à venir, il vaut mieux ne pas attendre, pour qu'elle voit que sa mère fait comme il faut, même si elle n'aura pas vu exactement comment elle a fait, puisqu'elle n'était pas là au même moment.
(4) Sh. Ar. YD 328,3.
(5) Maguen Avraham YD 242,4 selon le Yeroushalmi, cf. aussi Kitzour Sh. Ar. 35,8; resp. Mahari Assad I, 121, etc.
(6) cf. Sh. Ar. YD 331, 33 et Gra, ad loc.
(7) Sh. Ar. YD 324, 13.
(8) Sh. Ar. YD 328,4 avec Shah' et Pith'ei Tshouva, ad loc.
(9) C'est l'avis du Shah', cit. préc. et du resp. Panim Meirot cité par le PT ibid.
(10) Sh. Ar. YD 329, 9 et Shah' 9. Certains séfarades ont toutefois l'habitude de dire la bénédiction - cf. Mate Yehouda (Yiash) OH 462,5 et ROY Yabia Omer V, OH 42.
(11) Rabbi Akiva Eiger sur YD 328; cf. resp. Avnei Yashpe I, 222.
(12) Shah' sur YD 331,107.
(13) cf. Sh. Ar. et Rema YD 322,4; Kitzour Sh. Ar. 35,1. On fera bien attention de ne pas poser la h'ala directement sur le morceau métallique qui supporte les casseroles au dessus du gaz, pour ne pas que celui-ci absorbe de la sainteté de cette h'ala (morceau prélevé).
(14) resp. Minh'at Itzh'ak IV, 13; HaHalah'a BaMishpah'a (Sternbuch) 19,4.