Conversation 69243 - Étude du Tanya et réincarnation

Fradji-D
Vendredi 17 mai 2013 - 23:00

Bonsoir,
Je vous écrit car je souhaite débuter l'étude du tania. On m'a beaucoup parler de cette discipline complémentaire au tehilims et houmach, qui traite entre autre des sujets de l'âme. On m'a conseillé d'acheter un livre avec commentaires pour commencer mais que seul ce n'est pas facile a comprendre, est-il préférable de chercher des cours organisés ? Le problème est que je n'ai pas réellement le temps pour le moment.. En parallèle sur un sujet plus precis on m'a parlé du fait que l'âme qui une fois remontée vers le créateur est jugée et soit elle y reste ce qui est la réussite a ses actions dans le monde matérielle ou elle peut être renvoyée pour progresser a nouveaux 6 fois, puisque l'ame a 3 vies humaines puis animales et végétales - minérales. Ce que je ne comprends pas bien dans cette idée et peut être que l'instruction du tania me permettra d'y voir plus clair mais c'est que si l'âme peut se retrouver chez l'animal il y a donc des animaux avec une âme juive et d'autres de celles des goyims ? Ou l'idée de l'âme avec 7 vies ne s'attribue-t-elle qu'au juif a la base ?
Un réel merci pour votre lecture et votre implication.

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Rav Samuel Elikan
Dimanche 19 mai 2013 - 04:24

Shalom,
Je tiens à préciser certaines choses.
1. Le Tanya n'est pas une "discipline complémentaire aux Tehilim et au H'oumash".
2. Je ne sais pas où vous avez entendu toutes ces histoires des réincarnations-transmutations-métamorphoses ou je ne sais comment les nommer.
3. Si vous me le demandez, personnellement, je vous déconseille fortement de commencer l'étude du Tanya avant d'avoir une certaine base, ou plutôt une base certaine en littérature talmudique. En effet, le Tanya est un livre qui n'est pas simple à la compréhension et on peut facilement mal comprendre, mal interpréter certaines choses ; ce serait dommage. Le Tanya est un livre de h'assidout. Effectivement, il parle de l'âme, mais avant de parler de l'âme il faut connaître le contexte du propos et comprendre quelle est la place de la h'assidout dans le judaïsme.

A propos de votre question.

On ne sait pas ce qui se passe après la mort et la réincarnation (guilgoul) est sujette à discussion.
Le Rav Saadia Gaon au début du Moyen-Âge écrivait, concernant cela, qu'il y avait sur ce sujet de nombreuses idées fausses, saugrenues, bizarres, et qu'il ne fallait absolument pas s'y fier (1).
Après lui, le Rav Avraham Ibn Daud (aussi connu sous son acronyme de "Ra'avad") écrit aussi dans son Emouna Rama (2) qu'il n'y a pas de réincarnation et que c'est une croyance "fausse". C'est également l'avis de nombreux autres rabbins de cette époque, puisque ce concept n’apparaîtrait nul part dans la Torah que chez nos Sages (3).

La première apparition de ce concept serait dans le Sefer HaBahir un livre de mystique très ancien dont l'écriture est généralement attribuée à Rabbi Itzh'ak "Sagui Nahor" (litt. "qui voit bien" - appelé ainsi parce qu'il était aveugle - 1160-1235). Cependant, le Ramban (Nachmanide) écrit (4) que c'est un "secret" connu par ceux qui l'ont reçu de leur maître, alors on n'a pas le droit en parler, à plus forte raison de l'écrire, dit-il, même l'allusion n'a aucune utilité. Et ce, bien que le Zohar en parle... (4*)
Plus tard, au treizième siècle, on commence à en parler un peu plus dans la littérature mystique (5). Mais même à cette époque, il y eut de nombreux opposants à cette foi (6). Seulement plus tard, alors, avec l'apparition des disciples du Ari, comme le Rav H'ayim Vital qui en parle en long et en large dans le Sha'ar HaGuilgoulim, le portique de la réincarnation, cette foi devient "reconnue" (7); bien qu'au fil des années il continua a y avoir des opposants, sans grand écho pourtant (8).

Bref, dire de manière dogmatique comment ça se passe ou pas, c'est très problématique et invraisemblable. Vous l'aurez compris, on ne sait pas exactement ce qui se passe avec nos âmes... Donc toute la question ne commence même pas.
Maintenant, même si elle avait lieu d'être le Tanya n'y répond en rien.
Si toutefois, vous avez réellement envie d'étudier ce livre, ne vous découragez pas, rien ne vous y empêche, il existe de très bons commentaires et cours audio et vidéo sur internet, dans presque toutes les langues; vous n'avez même pas besoin de sortir de chez vous.

Kol touv et bonne étude !

Sources:
(1) Emounot veDeot VI, 8 (p. 214 dans l'éd. Kappah') - il ramène quatre preuves comme quoi il ne faut pas croire en la réincarnation.
(2) Emouna Rama I, 6
(3) C'est l'opinion de Rabbi Avraham fils du Rambam, d'Ibn Gabirol (Mekor H'ayim 123c) qui dit que c'est une foi payenne (sic), l'opinion de Rav H'esdai Crescas dans son Or H' (89b dans l'ancienne édition classique) ainsi que de son disciple le Rav Yossef Elbo dans son Livre des Principes (Sefer HaIkarim) IV, 29; Rabbi Aryeh de Modena, lui aussi, a violemment réfuté les propos d'Abarbanel (sur parashat Ki-Tetze) concernant la réincarnation, dans son livre "Ben David" et c'est également l'opinion de nombreux autres encore.
(4) Torat HaAdam, Sha'ar HaGuemoul, 9a-b (imprimé dans Kitvei HaRamban du Rav Shavel éd. Mossad HaRav Kook, p. 279; cf. aussi Ramban sur Bereshit 38:8 et sur Yiov 33:30; resp. Maharalbach, 8; Rekanti sur Vayeshev - Bereshit 33:2; comm. du Levoush sur cela ramené dans le propos du Rav Shavel dans le premier tome des Kitvei HaRamban, p. 101, note 30.
Dans un même ordre d'idée, on raconte que le fils du Rosh (Rabbeinou Asher) lui aurait posé la question à son père: doit-on croire à la réincarnation-transmutation ? Il aurait donné des preuves et des arguments que son père aurait repoussé l'un après l'autre et aurait conclu ainsi: "s'il y a une telle tradition, alors recevons la, sinon - non, car il n'y a aucune preuve suffisante".
(4*) Il faut savoir qu'il existe une grande discussion que je m'abstiendrais de détailler, quant à la date exacte de l'écriture ainsi que de l'apparition du Zohar. Il aurait apparu sous forme publiée pour la première fois du temps du Rav Moshe DiLeon (1240-1305). Toutefois la notion de réincarnation pour le Zohar est minime et n'est que la conclusion d'un manque dans le commandement d'enfanter (cf. III, 216b, etc.).
(5) Notamment chez Rabbi Yitzh'ak d'Acre, Rabbeinou Peretz dans son magistral "Ma'areh'et Elokout" et chez les disciples du Ritva.
(6) cf. la lettre de Rav Yedayah HaPnini envoyée au Rashba (imprimée dans ses resp. siman 418) qui soutient que cela est opposé à la foi en la résurrection des morts!
(7) cf. Ma'amar HaH'oh'ma du Ramh'al; Klalei Sefer Milh'amot Moshe, Klal 15; H'essed LeAvraham (Azoulay) Maayan 5, surtout Nahar 17 et 21; Minh'at Yehouda (H'ayat) 150b; etc.
(8) Comme durant la dispute de Candia en 1466, ou encore dans le livre "Kvod Elokim" paru en Turquie au 16ème siècle, et dans les œuvres du Rav Simh'a Luzzato (Venise, 17ème siècle) et du Rav David Nito (dans son "Mateh Dan", Londres, 18ème siècle) - ce livre a d'ailleurs engendré un doute sur l’intégrité religieuse de l'auteur et a été envoyé à Amsterdam chez le H'ah'am Tzvi (par ailleurs voisin de Rembrandt, au début de sa carrière, qui l'aurait même peint - l'image du "vieux juif") qui a lu et approuvé l'intégrité de ce fascinant livre et celle de l'auteur.

Batelsa
Samedi 18 mai 2013 - 23:00

Question par rapport a la question n 69243

Bonjour

J aimerai comprendre
Le sujet de l âme dans le judaisme est tabou , personne ne veut vraiment en parler , ou reste très vague
Hors notre religion est capable de répondre a toutes les questions existentielles ou autre??
A chaque que je lis ce type de question ce sont toujours les mêmes réponses , on ne sait pas, les écrits ne disent rien a e sujet, ce n est pas clair ...
Mais si nous sommes sur terre pour réparer la faute de Adam a rishon et que nous n y arrivons pas, qu'est qui se passe après ? A quoi rime tout cela ?
Et les personnes qui suivent correctement la halah'a ne sont elles pas plus récompensées que les autres? Ou est la logique ?
Il y a bien un au delà? Je ne peux pas croire qu'il n y a aucun écrit qui l'explique
Merci

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Rav Samuel Elikan
Dimanche 19 mai 2013 - 08:17

Shalom,

Premièrement, je tiens à dire que je comprends votre désarroi, il est légitime ; on veut tous être rassurés.
D'autre part, le sujet de l'âme n'est pas du tout tabou dans le judaïsme, au contraire.
On ne parlait pas non plus du monde futur, mais des "guilgoulim", la réincarnation dans un autre corps, après que l'âme sorte du nôtre.
Mais comment voulez-vous parler de quelque chose que vous ne pouvez pas connaître !
C'est très clair, les écrits en parlent (je crois en avoir cité suffisamment - peut-être trop ?) - je signalais simplement qu'il y avait différents avis sur la question et qu'il n'y pas de dogme sur ce sujet précis.

Mais quel rapport avec l'au-delà ?
Nous croyons qu'il y a un au-delà, nous ne savons malheureusement (ou heureusement) pas de quoi il est fait puisque nous n'y avons pas été. Nos Sages ont plusieurs expressions métaphoriques qui expriment des idées sur le sujet, mais ils ne parlent pas de quelque chose "consistant". L'au-delà est peut-être une temporalité, réfléchissez y.
La connaissance du fait qu'il y a un au-delà doit nous suffire, comme le dit le Ramh'al au début de son livre le Messilat Yesharim (La Voie des Justes - traduction libre): "L'homme n'a été créé que pour se délecter de D'ieu et profiter de la Splendeur de Sa Présence... et la place de ce sentiment, vraiment, est dans le monde futur... mais le chemin pour arriver à ce but là c'est ce monde-ci... et les moyens qui amènent l'homme à ce but ce sont les commandements (mitzvot)".
Il n'y a aucun doute sur ce que vous dites, il faut suivre les commandements que D'ieu nous a ordonné. Il est certain que les commandements nous aident à "réparer" ou améliorer en tout cas, notre monde. Cela ne fait aucun doute. On croit que D'ieu est Juste et par conséquent le juste sera récompensé et le mécréant puni. On le croit, mais on ne le sait pas !
Le même Ramh'al écrit (Da'at Tevounot 36) par exemple que si D'ieu n'agit pas selon la logique humaine de justice et fait du bien au mécréant ou inversement c'est un grand dévoilement de l'Infini. Comment comprenez-vous cela ? Il est évident que nous ne sommes pas D'ieu et par conséquent ne savons pas quels sont Ses desseins, ce qu'Il nous réserve. Si nos Sages nous enseignent l'humilité devant le Divin, devant l'Infini, ce n'est pas pour rien.
La logique Divine, on ne la connait pas et c'est mieux ainsi.

On ne sait pas tout, et alors ? Cela ne doit pas nous affoler pour autant.
Le judaïsme ne cherche pas à nous rassurer, ni à nous fournir des dogmes.
Non, il cherche à nous faire avancer, progresser, prendre nos responsabilités et améliorer notre environnement, la société, le monde.

Il y a bien un au-delà, nous le croyons fermement, nous devons "réparer" le monde, suivre la halah'a qui est censée nous y aider, nous donner une feuille de route pour y arriver, et croyons fermement également que l'on est récompensé selon nos actes. Mais on n'est pas certains. Où est le mal à cela ? Nous sommes humains, (dé)limités, et ne pourrons jamais comprendre l'Infini (comme l'âme ou D'ieu), même si nous y croyons. Je suis désolé de ne pas vous avoir rassuré, comme vous le vouliez, mais je suis honnête avec vous et la vérité est préférable.

Cordial shalom

YDE
Lundi 20 mai 2013 - 23:00

Bonjour je voudrais apporter des précisions par rapport a la question 69243. Ce qu'a voulu dire notre ami, c'est que le Rabi Yossef Itshak Shnersonn de Loubavitch a institué de lire quotidiennement une portion du houmach, des tehilim et du tanya. L'étude du tanya doit être au contraire encouragée car cela amène la délivrance (cf. La conversation du Baal Chem tov avec le Machia'h : Machiah viendra lorsque les sources de la thora cachée se répandront à l'extérieur). Il existe des sites comme Taniaphone.fr qui peuvent aider dans l'étude ou au téléphone 01.60.47.03.03. En tout état de cause même si l'on ne comprend pas tout, cela fait du bien à notre nechama car il y a des choses que la nechama perçoit sans que le corps le perçoive (cf Méguila 4b).

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Rav Samuel Elikan
Mardi 21 mai 2013 - 08:53

Shalom,

D'abord merci de votre contribution.

J'avais bien compris qu'il s'agissait des propos du Rabbi zatsal.

Cela n'empêche pas qu'il faille éclaircir certaines choses !

Vous avez raison, l'âme perçoit des choses que le corps ne perçoit pas, cependant l'influence est beaucoup plus grande lorsque notre intellect le comprend aussi.

Je pense qu'il n'est pas bon de marmonner des choses que l'on ne comprend pas.

Le Ba'al Shem Tov (dans Tsavaat HaRivash) distingue en cela les "moh'in deGadlout" des "moh'in deKatnout" - étudier ou accomplir ce que l'on comprend et comprendre ce que l'on accomplit ou étudie nous permet de mieux avancer, je pense (*).
Enfin, c'est mon opinion et elle n'engage rien ni personne.
J'ai eu une discussion similaire avec un h'assid de Toldot Avraham Itzh'ak qui m'a dit que chez eux, lors du "h'alaké", il est d'usage que l'enfant auquel on coupe les cheveux (3 ans) doit réciter tous les propos du Zohar sur la parasha de la semaine... alors qu'il n'y comprend rien... parce que c'est "bon pour l'âme" !

Bref, c'est une vieille discussion, dans laquelle je n'ai fait qu'exprimer mon opinion.
Je vous remercie d'avoir relever que ce n'est pas la seule, cela nous enrichit.
Merci.

Kol touv.

(*) Je pense que c'est également ce qu'écrivent le Maguid de Mezeritsh, Or Torah, Kedoshim 112 et l'Admour HaZaken, Torah Or sur Meguilat Esther, 91a; Likoutei Torah, Shir HaShirim 30b; etc. etc.

Fradji-D
Mardi 21 mai 2013 - 23:00

Tout d'abord merci de l'intérêt que vous portez a la question que j'ai exprimé plus haut 69243.
En effet je pense que je m'etais mal exprimé en ce qui concerne le Tanya comme "complémentaire" je voulais plutôt faire référence au Hayom Yom et aux disciplines qu'il est bien d'étudier chaque jour.
Afin d'éclairer cette idée du parcours de l'ame qui m'a été évoquée par un rav du beth loubavitch dont j'ai eu une version assez similaire lors d'un cours de thora, j'ai réussit a trouver un site qui avec des références plus précises si cela vous intéresse pourra vous exposer celle-ci. En effet je comprend maintenant que les avis reste assez divergent sur le sujet et que plusieurs interprétations coexistent.

http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/2163008/jewish/Pourquo…

> Chaque descente de l’âme dans ce monde a un but divin spécifique. C’est vrai aussi bien lorsqu’il s’agit de la première descente de l’âme que dans le cas d’une réincarnation ultérieure. Il y a de nombreux aspects de guilgoul hanechamot – la réincarnation de l’âme – dont la complexité dépasse la portée de cette réponse. Cependant, pour comprendre l’objectif général de la réincarnation, nous pouvons nous référer aux trois raisons évoquées par Rabbi Yeshaya Halévi Horowitz, telles que formulées par les kabbalistes, dans son ouvrage classique Shnei Lou’hot HaBrit (Shaloh).1

1. Il y a certains péchés pour lesquels le nettoyage de l’âme dans le monde spirituel ne suffit pas à lui seul. Ainsi, les âmes qui ont péché et qui ne se sont pas correctement repenties de leur vivant sont parfois obligées de subir un second tour de vie dans ce monde qui sera une réparation des péchés commis auparavant. Généralement, la réparation s’effectue lorsque l’âme est confrontée à la même épreuve à laquelle elle a failli dans sa vie antérieure, et qu’elle la surmonte.

(C’est aussi la raison pour laquelle on devrait s’efforcer de faire téchouva (se repentir), même si l’on sait que l’on n’a pas commis d’action objectivement malfaisante. Après tout, on peut encore avoir des restes d’une vie antérieure qui ont besoin de réparation. De fait, beaucoup ont coutume de dire avant leurs prières du coucher tous les soirs : « Je pardonne à quiconque m’a mis en colère ou m’a contrarié... dans cette incarnation ou dans une autre incarnation. »)

2. La réincarnation est l’occasion pour les âmes d’accomplir les commandements qu’elles n’ont pas eu la possibilité d’accomplir dans une incarnation antérieure. Rabbi Isaac Louria (connu sous le nom de Ari zal) explique que l’âme est composée de 613 canaux, parallèles aux 248 membres et aux 365 vaisseaux sanguins du corps humain.

Ces 613 canaux atteignent l’élévation éternelle lorsque l’âme a accompli l’ensemble des 613 commandements lors de sa descente sur terre. Généralement, une âme ne parvient pas à accomplir tous les commandements en une seule fois et doit se réincarner jusqu’à les avoir tous accomplis.2

3. Certaines âmes ne descendent pas pour leur propre élévation ou leur propre perfection. La seule raison pour laquelle elles reviennent sur cette terre est pour faire du bien aux autres. Cela peut être pour aider un seul individu ou l’ensemble de la génération, spirituellement ou matériellement.

Maintenant que nous savons pourquoi les âmes se réincarnent en général, il convient de noter que, en théorie, une âme peut se réincarner autant de fois que nécessaire pour remplir sa mission. Toutefois, cela n’est possible que si elle rectifie ne serait-ce qu’une partie infime de son passé dans sa nouvelle incarnation. Mais une âme qui s’est réincarnée trois fois sans avoir rien rectifié ne se réincarne plus.3

Cela semble impliquer que l’âme qui s’est réincarnée trois fois sans rectifier son passé n’a plus d’autre recours pour s’amender et est condamnée à jamais.4

Toutefois, le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie, explique que cette limite concerne seulement les réincarnations en êtres humains. Ces âmes peuvent continuer à se réincarner, d’abord comme animaux cachères, puis, en ordre décroissant, comme animaux non-cachères, comme plantes, et même éventuellement comme objets inanimés, tant que le besoin existe.5

Ainsi, même les âmes qui ont commis des péchés si grands qu’il est dit que même le séjour dans la géhenne ne permet pas de les réhabiliter, peuvent néanmoins être rectifiées à travers la réincarnation et sont finalement réunies avec leur source.6

NOTES
1. Torah Shebikhtav, Parachat Ki Tetsé.
2. Voir Sefer HaGuilgoulim, ch. 4; Shaar HaGuilgoulim, Hakdamah 11:16. Cela exclut les commandements qui incombent seulement à une personne en particulier, comme un roi, car il acquitte l’obligation de tout Israël; voir Tanya, Igueret HaKodesh, Épître 29, et les notes du Rabbi de Loubavitch imprimé dans Leçons de Tanya ibid.
3. Voir Kitvei HaArizal, Shaar HaPessoukim, Parachat Yitro. Cela se reflète dans le verset (Exode 34,7), “...Il poursuit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et quatrième génération...”, Ce qui signifie que D.ieu les conduit à travers un maximum de quatre incarnations (celle d’origine, plus trois réincarnations).
En outre, il est déduit du fait que le verset (ibid.) déclare “Il conserve la bonté pour des milliers...” qu’en général, une âme qui a corrigé une partie de son passé, ne se réincarne que jusqu’à deux mille fois. Voir Shaar HaPessoukim loc. cit.
4. Voir Shaar HaPessoukim loc. cit.
5. Il y a, cependant, une distinction importante entre les âmes qui se réincarnent en corps humains et celles qui se réincarnent en d’autres créatures. Lorsqu’une âme humaine s’incarne dans un animal, elle ne le fait que comme simple observateur. C’est-à-dire que cette créature est comme n’importe quelle autre créature de ce genre, si ce n’est qu’une âme réincarnée est emprisonnée à l’intérieur. La terrible souffrance de l’âme prisonnière de l’animal, forcée de vivre et d’observer la vie de cette créature en étant impuissante à contrôler son comportement, sert à la racheter.
En outre, bien que cette âme ne peut pas vraiment se racheter elle-même du fait qu’elle n’exerce aucun contrôle sur l’action de la créature, elle peut parfois être réparée à travers les actions d’autres personnes, par exemple par quelqu’un qui récite une bénédiction sur elle, si elle est cachère.
6. Iguerot Kodech, vol. 1, p. 153.
Souvent, elles ont besoin de l’aide d’autres âmes pour être réparées. C’est la raison pour laquelle le Baal Chem Tov et le Arizal parcouraient parfois de grandes distances pour réciter une bénédiction à un certain endroit ou sur un plat particulier.

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Rav Samuel Elikan
Mercredi 22 mai 2013 - 03:35

Shalom,
Merci de votre contribution.
Puissiez-vous avoir une étude productive.
Kol touv