Conversation 69621 - Qui vivra verra

histoire
Samedi 8 juin 2013 - 23:00

Shalom kvod aRav,

Quel est le but de la résurrection des morts?

Pourquoi HASHEM, Roi des Mondes, Eternel, Infini, Amour par Excellence, que Son Nom soit béni pour l' Eternité, va t-Il ressusciter les morts ?

Merci.

Rav Samuel Elikan
Dimanche 9 juin 2013 - 08:52

Shalom,

Vous posez là une question très complexe... à laquelle on ne peut vraiment répondre, faute d'expérience dans le domaine.
Faute de mieux, je vais vous laisser quelques pistes de réflexion, très concises.

1. Le poète Oury Tzvi Grinberg (Atza"g) écrivait de manière très claire :
"la matière n'existe pas en elle-même (ndltr. ou pour elle-même)... elle n'est que l'ustensile de l'âme, uniquement" (1).
Le Radbaz écrit, selon ce principe, (2) que les Justes morts durant l'exil auront droit à la résurrection, afin qu'ils puissent voir, physiquement, la bonté accordée au Peuple d'Israël, ainsi que la construction du Temple.

2. Le Ramh'al voit là une raison plus ontologique. Il écrit (3) qu'il s'agit d'un processus de "purification" du corps, après que l'âme soit "purifiée". Il s'agit là de la "réparation" qui nous permet de retrouver le niveau spirituel d'Adam HaRishon, avant la faute. C'est donc une "récompense" qui s'ensuit "naturellement" pour qui a atteint ce niveau de "réparation".

3. L'auteur du Leshem(4) comprend, selon le Ari, qu'il s'agit là d'un phénomène cosmique. Toutes les forces du vivant seront liées à leur source. Le corps, la matière (re-)vivra, dans ce sens où celle-ci est liée à son Créateur.

A méditer...
Kol touv

Sources :
(1) Vous retrouverez des propos très similaires dans l'article "Gan Eden et Guehinom" paru il y a cent ans de Yossef HaLévy Zeliger, chap. 11 (revue "Bat Kol", 4-16, Lvov, 5673). Il est à noter que d'aucuns écrivent, au contraire, que le concept de résurrection des morts nous enseigne que le corps n'est pas un objet, mais un sujet, puisque celui-ci ne saurait être jugé distinctement de l'âme qui ne saurait être jugée seule aussi - puisque dénuée de toute liberté. cf. TB Sanhédrin 91a-b.
(2) Migdal David 83a. Il dit que c'est également l'opinion du Ramban, Rashba, Ritva, etc. cf. également resp. Radbaz III, 1069.
(3) Dereh' Hashem I, 3,9.
(4) Sefer HaDe'ah II, droush 2