Conversation 70001 - Anniversaire pendant les 3 semaines

Bibilou35
Mercredi 26 juin 2013 - 23:00

Bonsoir,
J'aimerai savoir a partir de quand n'a ton plus le droit de fêter d'anniversaire car la semaine prochaine c l'anniversaire de ma maman.. Juste faire un gâteau et un petit repas.. Est ce que c'est a partir du 1er av ou avant?
Merci et shabat shalom

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Rav Samuel Elikan
Mardi 2 juillet 2013 - 10:12

Shalom,

S'il s'agit juste d'un repas familial, qui n'a rien de "festif" (on ne chante pas, on ne donne pas de cadeaux, etc.), ni d'officiel et qui se déroule qui plus est sans musique - il n'y a aucun problème, jusqu'au 1er av et peut-être même plus... On se rappellera néanmoins que le Temple fut détruit à cette période et que nombre de malheurs y survinrent, pour tout le Peuple Juif.

Cependant, après le 1er av (ou durant la semaine du 9 av selon les coutumes) vous ne pourrez plus manger de viande ou boire de vin.

Il est cependant vivement conseillé de faire un "siyoum masseh'et" à cette occasion (1), car l'anniversaire n'est pas considéré comme une "séoudat mitzva" et on préfère ne pas encourager les "grands repas, durant cette période, qui ne sont pas des "séoudot mitzva" (2).

Toutefois, il vous est également possible de repousser la fête jusqu'après le 10 av, c'est même mieux. Vous pourriez alors mettre de la musique et faire de vraies festivités !

Bon anniversaire, jusqu'à 120 ans !

Sources:
(1) L'usage de fêter l'anniversaire est rappelé dans la Torah... à propos de Pharaon (cf. Bereshit 40, 3 et comm.) !
Le Ben Ish H'ai écrit (par. Re'eh, lettre 17) cependant qu'on a quand même l'habitude de fêter son anniversaire chaque année. Dans les resp. Guinzei Yossef (siman 4) il dit que son beau-père le Rav Shimon Deutsch (auteur des resp. Tevouot HaSadeh) avait pour habitude d'étrenner ce jour là un fruit ou un vêtement afin de réciter la bénédiction de "shéhéh'yanou" - toutefois il est clair que cela est problématique durant "yemei bein hametzarim". Rabbi Tzadok HaKohen de Lublin explique (Ressissei Layla, Kountrass Divrei H'alomot, p. 190, lettre 20) que c'est lié au fait que notre "chance" soit meilleure ce jour là, et par conséquent il ne faut pas craindre qu'il nous arrive malheur ce jour là. En réalité c'est déjà écrit, quelque peu différemment, certes, mais c'est la même idée dans le TY Rosh HaShana chap. 3, hal. 8 (cf. Korban HaEda, ad loc.) et dans le Yalkout Shimoni (sur H'abakouk, allusion 564). Cf. encore Ben Yehoyada sur Berah'ot 28 s.v. Hahou Yoma ; H'ida, H'omat Anah' sur Yiov, 3 et dans le livre "Nefesh H'aya" du Rav Reouven Margaliot, à la fin du siman 580 – où il explique que Moshé a choisi Yehoshoua parce que celui-ci était né, comme lui, en Adar et qu'ils avaient donc le même "mazal"…
(2) cf. resp. H'avot Ya'ir 70; Pri Megadim, Mishbetzot Zahav 444,9; Shiourei Tahara, Ma'areh'et Sameh', lettre 5; Pith'ei Teshouva YD 217 (vers la fin); resp. Ktav Sofer YD au début du siman 148; dans le Leket Yosher (YD, p. 40) il est écrit que son maître, le Troumat HaDeshen a fait un siyoum le jour de son 60ème anniversaire; resp. Yabia Omer (VI OH 29,4) qui cite le Iggrot Moshe (OH 104) que la bat mitzva est un anniversaire, sans plus et pas une "séoudat mitzva".
Et étant donné que ce repas, s'il est festif, n'est pas une "séoudat mitzva", on ne peut pas le faire durant les trois semaines, sauf si on y finit un traité du Talmud (voire de la mishna – "siyoum masseh'et"), puisqu'alors cela devient une "séoudat mitzva" – cf. Maharil (lois de Tisha Be'Av, 6, p. 238-9 dans l'éd. du Mah'on Yeroushalayim) ; Rema OH 551,10 qui permet même d'y manger de la viande. Cependant certains, comme le Rav H'ayim Fallaggi d'Izmir l'interdisent – cf. Mo'ed LeKhol H'ai (10, 20) et Kaf Hah'ayim (ad loc. s.k. 165, vers la fin), etc.