Conversation 70158 - Ça fait des étincelles !

sarah89
Vendredi 5 juillet 2013 - 23:00

Bonjour,
Dechirer un sachet pendant chabbat ou le couper avec des ciseaux ou un couteau est interdit, sauf s il s agit de la nourriture. Une chose interdite devient donc per;ise si elle est necessaire a la preparation du repas.
Mais si jamais la lumiere du frigidaire est restee allumee pendant chabbat, on a pas le droit de l eteindre, meme si ca signifie qu il faudra jeuner pendant chabbat.
Pourquoi dans le cas de dechirer/couper c est autorise mais pas dans le cas de la lumiere?

Une deuxieme question: l interdiction d allumer la lumiere chabbat provient du fait que ca entraine des eitncelles (interditction de faire du feu)
Or, aujourdhui il y a des lampes, tels que les lampes halogenes, qui ne creent pas d etincelles. D autres action, comme allumer le portable, n entrainent pas d etincelles. Pourquoi est-ce encore interdit? Seulement de peur que les gens ne comprennet pas la differnece?

Merci d avance

Rav Samuel Elikan
Dimanche 14 juillet 2013 - 06:12

Shalom,

Vous décrivez dans votre question un grand raisonnement, que j'ai bien peur de ne pas pouvoir suivre.

1- Qui vous dit qu'une "chose interdite devient permise si elle est nécessaire à la préparation du repas" ?
C'est plutôt inexact.
A Shabat, il n'est pas interdit de couper en soi, il est interdit de couper ou déchirer pour créer une situation nouvelle. Tout comme D'ieu a arrêté Sa Création le septième jour, nous aussi ne devons pas "créer". Nous créons en écrivant, en dessinant, en construisant, en triant, etc. Nos Sages nous ont appris qu'il y a 39 travaux interdits, ce sont les archétypes de la création humaine. Ceux-ci sont dévoilés lorsque l'homme crée pour D'ieu, dans la construction du Temple. De là on apprend ces 39 travaux. Ces travaux-archétypes ont bien évidemment des sous-travaux qui leur ressemblent, on appelle cela des "toladot". Ils sont également interdits, par leur similarité, car ils constituent aussi une "création". Par conséquent, le fait de couper ou déchirer est interdit, tout comme le fait de coller, de construire ou de coudre...
Lorsqu'il s'agit d'un sachet contenant de la nourriture, nous disons simplement qu'on n'est pas intéressé par l'action de couper, mais par la nourriture et qu'il n'y a d'autre moyen d'y arriver - donc on peut couper d'une certaine manière, mais là aussi il y a des lois, à condition de ne pas "vouloir" le sachet et que celui-ci ne "devienne" pas un ustensile ("keli") - qui n'existait pas auparavant sous cette forme là - dont l'utilisation pourra se faire postérieurement. Ceci est bien expliqué dans le Shemirat Shabat Kehilh'ata à propos des boîtes de conserves, etc. (chap. 9). Le sachet étant jeté à la poubelle une fois ouvert ne peut donc être considéré comme tel. De plus, il ne s'agit que d'un interdit, s'il en est un, rabbinique.
En outre, il est interdit de jeûner durant shabat (TY Taanit, fin du chap, 3, ramené par le Rif et le Rosh), sauf si c'est pour un "ta'anit h'alom" (Sh. Ar. OH 288).
On se débrouillera donc pour trouver à manger.

2- La question de l'électricité à Shabat est plutôt complexe (des livres entiers ont été écrits sur le sujet...).
Brièvement. Certains, comme le H'azon Ish, pensent que lorsqu'on appuie sur l'interrupteur, ou branchons quoi que ce soit nous construisons un circuit électrique et c'est un interdit de la Torah que de construire à Shabat, cela constitue une "création"... D'autres y voient le problème d'allumer un "feu" électrique ("hav'ara") aussi interdit par la Torah - non dans l'ampoule, mais dans l'étincelle produite lorsqu'on branche ou fermons le circuit électrique. D'aucuns y voient un problème technique: cela ressemble aux jours de semaine, ce n'est pas "shabbatique", on dirait qu'on "crée" quelque chose ("ouvdin deh'ol" - qui est un interdit rabbinique) ou encore le fait de "terminer" une construction, un processus, porter le dernier coup de marteau ("makeh bepatish"), bien que cela ne sont pas une "construction" à proprement parler, etc.
Donc, à priori, cela n'a rien à voir avec l'ampoule. Quoi qu'il en soit, les décisionnaires sont généralement d'accords de dire qu'une ampoule à fil électrique (se chauffant) est plus grave qu'une ampoule LED par exemple, parce qu'il y a effectivement quelque chose qui "brûle", en plus du problème de brancher l'électricité.
Ces problèmes liés à l'électricité font qu'on ne peut pas allumer son portable, etc.
Parce que même avec une pile, on active un système électrique et le fait de voir l'électricité comme du "feu", nous interdit de l'activer, puisque ce serait comme allumer un feu, chose qui est interdite par la Torah. Bref, je pense que vous aurez compris, ce n'est pas lié uniquement à l'ampoule. On n'a donc pas "peur que les gens ne comprennent pas la différence". Il y a là deux choses distinctes.

Kol touv

mick636
Samedi 18 juin 2016 - 23:00

Sur 70158
Pour l'interdit de construire: pourquoi alors permette de fermer une porte ou une fenêtre: on construit aussi le mur...

Des écrans sont entrain d'être mis au point a base de LED (donc plus de problème d'ampoule) qui ne sont pas alimentés pas une batterie mais par l'électricité de notre propre corps (donc plus de problème d'étincelles ou de construire un circuit).
De tels écrans seraient alors permis à condition de ne pas l'utiliser pour qqc de profane( par exemple pour voir un cours en vidéo) ?

L'évolution de la technologie aura probablement des répercutions sur la halaha .

Rav Samuel Elikan
Dimanche 19 juin 2016 - 16:40

Shalom,

1. Parce que le fait de fermer la porte ou la fenêtre ne "crée" rien de nouveau, ce qui n'est pas le cas dans un système électrique.
(Par ailleurs, de nombreux arguments ont été donnés pour dire qu'il ne s'agit pas d'une construction à proprement parler).

2. Peut-être. Il faudrait voir comment ces écrans LED fonctionnent exactement... Tant que ça reste vague, on ne peut pas se prononcer, il faut regarder plus précisément, au cas par cas, voir quels sont les "problèmes" qu'il peut y avoir et si cela peut se "résoudre" dans le cadre de la halah'a ou pas. Par ailleurs, on regardera également si cela convient à l'esprit du shabat.

3. L'évolution de la technologie a de fortes répercussions sur la loi juive, puisqu'elle crée une nouvelle réalité que la halah'a doit "trancher" - définir les normes de conduite, ce qui est permis et interdit.

Cordialement,