Conversation 70306 - Se reposer sur ses lauriers en attendant le messie
Attendre le messie... N'est-ce pas démissionner de sa responsabilité de sauver soi-même le monde autant qu'on le peut ?
Shalom,
Au contraire...
Il y a deux sortes d'attente, une passive et une autre active.
Celle que l'on requiert est active, ainsi que l'expliquent nos Sages (TB Shabat 31a): lorsque l'homme arrive au monde futur, on lui demande s'il a "attendu" (tzipita - terme qui a une connotation positive, active) la délivrance. S'il n'y avait aucune attente de nous, pourquoi nous poserait'on cette question ?
Rashi (ad loc. s.v. tzipita) et le Rav Itzh'ak de Corbeil (SMaK, 1) pensent en effet qu'il s'agit d'un alinéa du commandement de la foi en D'ieu.
Il nous faut voir comment D'ieu fait avancer les choses, l'histoire, vers la Délivrance.
En outre, le Rav A. I. HaKohen Kook, dans son commentaire sur le Sidour (Olat Reiah I, p. 279) explique que l'attente de la Délivrance comprend deux éléments:
1. l'attente spirituelle, fidèle, philosophique, dirions-nous, même lorsque l'on ne comprend pas les desseins Divins, nous continuons à croire, cela nous permet d'avancer. Centime après centime, cela s'ajoute à notre compte de "Délivrance", lorsque son temps adviendra.
2. l'attente active, créative (ou devrions nous dire créatrice). Les yeux ouverts sur ce qui se passe et l'utilisation de chaque possibilité de faire avancer la Délivrance.
Ces deux aspects sont liés.
Sans espérance, on n'avance pas.
Mais si l'on ne fait rien et on reste à espérer, on n'avance pas non plus.
En espérant voir la Délivrance pleine et entière, de nos jours, au plus vite.