Conversation 72700 - La thora du jour et la thora de la nuit

ChalomParta
Lundi 25 novembre 2013 - 23:00

Bonjour,
J'ai entendu/lu à plusieurs reprises que la nuit est consacré à l'étude de la Torah oral alors que le jour à la Torah écrite.
1) Qu'en est-il précisément ?
2) Puis je étudier ´houmach/rachi avant alot hacha'har ?
3) Et étudier (pas simplement "lire") des tehilim la nuit ?

Merci pour éclaircissement !
Et encore bravo pour votre travail

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Rav Samuel Elikan
Jeudi 5 décembre 2013 - 16:00

Shalom,
1) Le Be'er Heitev (1) rapporte au nom du Ari qu'il ne faut pas étudier la Torah écrite la nuit.
Cependant, le Pri Megadim (2) écrit qu'il est absolument permis d'étudier tant la Torah orale qu'écrite la nuit, cette distinction n'existant ni dans la guemara qui parle de l'importance de l'étude la nuit (3), ni chez les décisionnaires tranchant ces propos de nos Sages (4).
Il convient pourtant d'ajouter que le midrash (5) rapporte que Moshé étudiait avec D'ieu la nuit la Torah Orale et le jour la Torah Écrite.
Quoi qu'il en soit, il est clair qu'il n'est pas interdit d'étudier la Torah Écrite la nuit, mais certains, suivant le Ari, ont l'usage de ne pas le faire (6).

Toutefois, il est clair que si on n'a pas le temps ou la force d'étudier la Torah Orale à ce moment - même pour ceux qui ont pris cette habitude du Ari - il est permis d'étudier à ce moment là la Torah Écrite (7).

2) et 3) Oui, c'est permis, même pour ceux qui suivent l'habitude du Ari, en effet, cet usage n'a lieu d'être qu'avant h'atzot (mi-nuit) (8).

Merci pour vos encouragements.
Cordialement,

Sources:
(1) OH 238.
(2) Eshel Avraham, ad loc. rapporté aussi par le Sha'ar HaTzioun s.k. 1. Cf. aussi resp. Levoushei Mordeh'ai OH 186.
(3) Vayikra Rabba 19,1; Shemot Rabba 47,5; TB H'aguiga 12b et Tamid, fin du chap. 4; TY Berah'ot chap. 3, hal. 3
(4) Rambam, hil. Talmud Torah 1,8 ; 3,13. Cf. aussi Orot HaTorah chap. 5, piska 16.
(5) Tanh'ouma, par. Ki Tissa. Cf. aussi Pirkei DeRabbi Eliezer, chap. 46.
(6) Cf. Birkei Yossef 238, s.k. 2; Sidour Yaavetz; Ben Ish H'ai, par. Pekoudei; Kaf Hah'ayim (Sofer), OH 237, s.k. 9; et de nombreux ah'aronim qui ont pris cette habitude du Ari.
(7) cf. Sidour Yaavetz, préc. cité ; H'ida, Kikar La'Aden, siman 5; resp. Betzel HaH'oh'ma IV, 44-45 qui traite longuement de la question. Cf. encore resp. Maharsham I, 158.
(8) H'ida, resp. Yossef Ometz, 54; notes sur Birkei Yossef, OH 238, note 3 qui affirme que c'est la conclusion du H'ida bien que dans son livre H'ayim Sheal II, 25 il éprouvait un doute sur le sujet. Dans le livre "Ma'assaf LeKol Hamah'anot" (siman 1, s.k. 38) il est écrit que l'usage dans toutes les communautés est de lire des Tehilim après H'atzot. Cf. encore resp. Betzel HaH'oh'ma, cité préc.