Conversation 7288 - Evolution du judaisme

Anonyme
Mardi 10 juin 2003 - 23:00

Shalom rav,

Un compte rapide des mitzvoth montre que seul 2/3 des mitzvoth sont applicable (à l'extérieur d'Israel). Toutes les mitzvoth concernant les sacrifices ne sont plus pratiquées (faute de Temple). D'autres mitzoth sont apparues et ont ete institutionalisées par Hakhamim. Je pense à la tefila. Meme si la tefila existait à l'époque du Temple elle n'avait certainement pas la forme actuelle.

Je me demande si l'on ne peut pas considérer que le judaisme a évolué depuis la destruction du temple?

Aujourd'hui, les Juifs retournent sur leur terre, et j'ai l'impression que malgre ce retour on conserve un judaisme de "diaspora".

Pourquoi ne peut on pas reprendre le service du temple? (il y a eu un temple a shilo avant celui de Jerusalem) Les Juifs sont ils prets à reprendre les sacrifices (qui est la base du service divin)?

Merci pour toutes vos reponses.

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 24 août 2003 - 23:00

Vous avez posé beaucoup de questions et ces questions elles-mêmes en impliquent d'autres.
Le fait que des mitzvoth ne puissent pas être pratiquées en raison de circonstances secondes n'abolit pas ces mitzvoth et on ne peut pas parler d'évolution en ce sens.
Le fait que les Sages de la Grande Assemblée aient cherché à palier au vide cultuel provoqué par la destruction du Temple et aient investi la Téfila de la fonction des qorbanot (les Tmidim, les deux offrandes quotidiennent du matin et de l'après-midi et le brûlage des graisses et des membres la nuit) ne constitue pas non plus une évolution. Il ne s'agit pas du tout d'un progrès de prétendue spiritualisation du culte par rapport au culte sanglant qui le précédait mais d'un pis-aller car il faut malgré tout sauver le monde.
Mais depuis que le Temple existe - et il existe, même détruit - depuis que Dieu a choisi, selon l''expression de la Thora, le Lieu où réside Son Nom, il n'y a plus aucun autre lieu où nous ayons le droit de présenter les offrandes (je n'aime pas le mot sacrifice, doublement faux, et dans son sens premier - rendre sacré (sacri fier) - et dans son sens second de renoncement à un bien).
Il faudrait donc pouvoir librement accéder au Mont du Temple - ce qui partiellement est redevenu possible ces jours-ci - et que toutes les conditions nécessaires soient remplies y compris l'identification exacte des emplacements (et elles n'impliquent pas la disparition de la construction qui encombre à présent l'emplacement du Saint des Saints et de la majeure partie de l'espace du Temple) pour que l'autel des offrandes soit reconstruit et que des Cohanim purifiés comme il se doit puissent reprendre leur service au chant des Léviim.
Je suis sûr que cela viendra. Mais on n'y est pas encore : c'est l'objet de nos prières aussi : "ramène les cohanim à leur service et les léviim à leurs chants et à leur psaumes et ramène Israël à ses palais" bientôt et de nos jours - amen.