Conversation 76490 - Circoncison d'un non-juif de père juif

m46
Mercredi 29 octobre 2014 - 23:00

Circoncison d'un non-juif de père juif,

Chalom,

Quelle est la position de la Torah sur la circoncision de non-juif né de père juif svp? La circoncison peut-elle s'effectuer en amont du processus du conversion dans certains cas?

Merci

Rav Samuel Elikan
Dimanche 29 mars 2015 - 15:27

Shalom,

1) Il s'agit d'un grand débat entre les décisionnaires.
Certains l'autorisent, d'autres l'interdisent formellement.

2) Dans certains cas, assez rares, oui. Généralement, non.

Cordialement,

benwam
Dimanche 12 avril 2015 - 23:00

Bonjour Rav,
Je me permets de vous demander quelques précisions concernant la question #76490 a laquelle vous avez repondue, concernant la mila d'un enfant issu d'un père juif et d'une mère non juive.
Vous dites que c'est une question qui voir s'opposer des avis divergents. Auriez vous svp des sources ?
Mon avis personnel (et qui n'engage que moi) est que la mitzwa de circoncir son fils est demandée au père, du coup j'aurais tendance a penser que même si ses actions passées (et leurs conséquences) ne sont pas "cacheres", on ne peut pas l'empêcher de faire une mitzwa qui lui est demandée (comme on ne pourrait pas l'empêcher de faire Chabbat par exemple).
D'autre part, je suis en grand désaccord en lisant certaines réponses qui demande la plus grande intransigeance envers ces personnes de sorte de ne pas "cautionner" leurs actes.
En effet, le fait de pêcher est sûrement inhérent a l'homme (D. Nous a donné le choix entre la bénédiction et la malédiction) mais je ne pense pas que le fait d'isoler encore plus les pêcheurs soit la meilleure idée (ne serait qu'en terme de "haine gratuite").
J'ai l'impression que c'est ce genre de comportement qui a provoqué le schisme du judaïsme et la fin des temps prophétique.
Je vous remercie de votre réponse et du temps que vous prendrez pour y répondre .

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Question envoyée via l'application iphone

Rav Samuel Elikan
Lundi 13 avril 2015 - 09:22

Shalom,

1) Concernant les avis interdisant : voyez Prisha Yoreh Deah 266,30; resp. Zeh'er Itzh'ak, §2; resp. Sridei Esh I,45; II,59-61; id, 74; resp. Har Tzvi YD 215; resp. Da'at Kohen (du Rav A.I. HaKohen Kook), §149 et resp. H'elkat Yaakov I,128 et II,149 qui recueille les différents avis interdisant. Cf. aussi resp. BeMareh HaBazak III, 76.

Concernant ceux permettant : voyez resp. Maharam Shick, 248; l'avis du Rav Kalisher rapporté dans resp. Rabbi Azriel Hildesheimer, 229-231 (alors que le Rav Hildesheimer lui-même pense que c'est interdit), ainsi que le Mateh Levi (t. II) qui le suit; resp. Beit Itzh'ak, Even HaEzer 29; Piskei Ouziel, BeShe'elot HaZman, 64 cf. aussi son resp. Mishpetei Ouziel YD II, 45, lettre 4 (qui dit qu'il s'agit d'une "mila" différente qui ne constitue pas un "ot", un signe d'alliance) ; resp. Toafot Reem du Rav Rephaël Ancaoua, §39; Yalkout Yossef, Sova Semah'ot t. II, chap. 15, Milat Guer veAkoum, note 4 qui y cite encore resp. Yabia Omer II EH 4, lettre 3 et id. YD 19, ainsi que le resp. Minh'at Itzh'ak I,137 et resp. Beit Avi I,84. (je n'ai pas vérifié ces dernières sources qu'il cite pour voir si elles sont exactes, vous m'en excuserez).

2) Je comprends tout à fait votre point de vue et c'est très probablement ce qui a poussé le Rav Ouziel à permettre d'effectuer la Brit Mila a un enfant non-juif dont le père est juif (cf. à ce propos l'article du Rav Benni Lau dans la revue Akdamot n°21, "ve'et ha'ovedet lo bikashtem", sur l'éthique prophétique comme facteur dans les décisions du Rav Ouziel à propos des conversions).

En outre, il est à noter que la question de savoir si c'est permis ou pas, ici, touche à une question double: a-t-on le droit de faire la Brit Mila a un non-juif qui ne veut pas se convertir ou non et quelle est la conséquence de cet acte sur l'enfant.
La Brit Mila va-t-elle encourager l'enfant à se rapprocher du judaïsme ou va-t-elle plus tôt le décourager?
En effet, il peut très bien avoir la sensation d'avoir été forcé d'une part et qu'il est déjà juif d'autre part et donc n'aurait pas besoin de se convertir. Le problème est surtout le trouble identitaire que cela pourrait causer. Ce sont les grandes discussions en cause ici. Cela aide-t-il à la lutte contre l'assimilation ou au contraire favorise-t-il une perte d'identité?
Ceux qui interdisent veulent éviter des troubles identitaires et affirment que cela pousse à l'assimilation, on pourrait croire alors, à tort, que cet enfant est juif, etc.
Ceux qui permettent pensent au contraire que c'est le meilleur moyen de lutter contre l'assimilation en approchant le plus de gens possible à la Torah, surtout des gens dont le père est juif.

Cordialement,