Conversation 81570 - Nitrites - casher ?

petitdavid
Lundi 26 septembre 2016 - 23:00

Les nitrites c'est casher ? Je suis surpris de voir que cet additif alimentaire notoirement cancérigène soit présent dans nombre de spécialités casher.
Alors, est-ce que c'est casher de manger des substances nocives pour la santé ?
Pire, comment des rabbins peuvent donner une téouda à des produits qui contiennent de telles substances ? Ignorance ou corruption ?
Merci de votre incomparrable lumière.

Rav Samuel Elikan
Mercredi 28 septembre 2016 - 02:29

Shalom,

Les nitrites (de sodium - E250 et de potassium E249) sont casher car ne provenant pas d'animaux etc. et ne nécessitent donc aucune supervision rabbinique.

Le fait que cela soit nocif ou pas est d'après ce que je sais largement discuté.
En effet, bien que ces conservateurs aient fait l'objet d'études scientifiques depuis plus de 50 ans (!), il n'a toujours pas été fixé clairement s'ils sont nuisibles à la santé ou pas : certains experts disent qu'il n'y a pas suffisamment de preuves pour affirmer que le nitrite est "objectivement" mauvais pour la santé, tandis que d'autres recommandent vivement de l'éviter...

Quoi qu'il en soit, cela ne va pas définir si cet aliment est casher ou pas.

En effet, il n'y a pas de rapport entre la nocivité d'un aliment et le fait qu'il soit considéré comme "casher".

Ainsi, il peut exister des aliments/mets casher qu'il sera interdit de manger - selon la hala'a - à des personnes saines pour des raisons de santé car ils auront été prouvés comme très dangereux.

En effet, la Torah - en plus de manger casher, nous ordonne de "garder nos vies", cela signifie ne pas se mettre en danger pour rien.

Quoi qu'il en soit, cela ne transforme pas les aliments en "non-casher", ils restent casher, sauf que selon la loi juive, malgré cela, dans des cas où ces aliments seront prouvés comme extrêmement dangereux, il sera interdit de les manger.

Cordialement,

petitdavid
Mardi 11 octobre 2016 - 23:00

Suite à la question 81570.
Je m'étonne que le rabbin parle du e250 dont il a l'air de bien connaitre la composition, d'aliment controversé. A moins que ce rabbin ne fut payé par le lobby de l'industrie agro alimentaire, comment ne peut il pas s'insurger que des produits cancérigènes puissent entrer dans la composition d'aliments casher. Le casher de nos jours c'est une vraie surveillance alahique ou juste une affaire de gros sous ? Comment faire confiance à une teouda donnée en fermant les yeux sur la nature toxique des aliments certifiés. Le principe de précaution ne peut donc pas s'appliquer au casher ? Le rabbin qui donne le tampon a quoi à y perdre au juste ? Combien de gens doivent ils être intoxiqués par de la nourriture casher avant que l'institution rabbinique reagisse ? Je suis outré de la reponse du type qui m'a répondu qui AMHA n'a de rabbin que le titre.

Rav Samuel Elikan
Jeudi 20 octobre 2016 - 04:01

Shalom,

1. Si j'avais un quelconque intérêt (financier ou autre), je n'aurais jamais répondu à votre question (cf. resp. Maharshedam HM §4)... !

2. Je réitère ce que j'ai déjà dit, de manière plus claire :

A - Aucun rabbin (dont c'est l'unique rôle) n'est à même de définir si un produit est toxique ou pas et dans quel dosage (ainsi, je n'ai par ailleurs jamais dit que les nitrites n'étaient pas toxiques mais juste que leur utilisation dans l'alimentaire selon un certain dosage était controversée, après vérification auprès de spécialistes qui m'ont donné ces informations) ; il y a d'autres spécialistes (pas forcément rabbins) qui ont étudié cela en profondeur et dont c'est le travail. A eux de définir ce qui peut/doit être consommé ou pas.

B - La casherout n'est pas liée à la toxicité d'un aliment, mais au fait que ce dernier réponde à certains critères bien particuliers (qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec la santé...).
Un aliment nocif, toxique, et même un poison peuvent être casher !
Il n'est pas du rôle des rabbins de définir quoi et comment manger, mais juste de certifier si un aliment est casher ou pas.
Il y a dans le judaïsme des lois bien précises, avec des critères tout à fait particuliers qui vont définir cela, selon la Torah.

C - Le principe de précaution revient à tout un chacun.
Le fait qu'un aliment soit certifié casher ne veut pas dire qu'on doive le manger ou qu'il soit sain !

Si on suivait ce raisonnement jusqu'à l'absurde plus aucun alcool ne pourrait être casher, ni aucune boisson sucrée pleine de colorants etc. D'ailleurs même le paracétamol ne pourrait plus être consommé selon la loi juive car pouvant créer des dégâts dans le système digestif... Il ne sert par ailleurs à rien de distinguer car tout est question de dosage.
Chacun doit faire attention à sa santé et c'est un devoir de la Torah (cf. Levoush YD 116 ; Rambam, hil. Rotzeah' 11,4, etc.).

Moadim leSimh'a.
Cordialement,