Conversation 84287 - Séjours de Pessah

star blue
Mardi 30 avril 2019 - 00:45

Bonjour,

voilà, tous les ans, je vois s'affronter deux mondes à Pessah: ceux qui s'échinent pour tout laver avant le début, pour  tout cachériser, qui renouvellent leur vaisselle, qui dorment à peine la veille pour vérifier encore et encore; les femmes qui finissent avec des douleurs lombaires et qui ensuite redoublent d'inventivité pour cuisiner des petits plats sans hamets tous les jours, mais qui raviront toute la famille.

Et puis les autres, ceux qui s'absolvent de tout en verrouillant soigneusement leur appartement plein de hamets  quelques temps avant son début, pour s'échapper et rejoindre un séjour "spécial Pessah" hors de prix, comme tant et tant de personnes le font. Se dédouanant ainsi du fastidieux ménage et de de toutes les difficultés posées par la cuisine sans hamets.

S'absoudre du ménage et de la cuisine de Pessah, est-ce cela l'esprit de la fête? N'y a t'il aucune Autorité qui  puisse interdire ces séjours, qui dénaturent tout?

Ces pratique font de nos traditions des événements mercantiles qui opposent celui qui paie à celui qui fait. 

Je connais des personnes qui économisent toute l'année et sont prêtes à choisir n'importe quel séjour, du moment qu'elles échappent à Pessah et ses impératifs.

Je trouve tous les ans cela très choquant et aimerait votre avis: Pessah est-il une tradition monnayable, qu'on accepte de pratiquer ou qu'on rachète d'une autre façon, lorsqu'on le peut financièrement?

Merci bien pour votre retour.

 

 

 

Emmanuel Bloch
Mardi 30 avril 2019 - 22:21

Chalom,

 

Sur le principe, vous avez raison de souligner que fermer la maison pour passer Pessah dans un hotel de luxe n'est pas forcement dans l'esprit de la fete, tel que nous l'enseignent nos Sages a travers les siecles.

 

Cela etant dit, il faut nuancer un peu le propos, et chaque situation doit etre analysee separement. Dans certaines familles, il peut y avoir des raisons legitimes de souhaiter prendre un break: apres une naissance ou un autre stress familial, par exemple. Lorsque la certification de kasheroute est fiable, il n'y a aucun obstacle halakhique a passer Pessah dans un hotel. L'important etant l'attitude derriere la demarche : ne pas investir dans la facilite, mais bien dans la sante mentale (et parfois physique) de tel membre de la famille, avoir une bonne experience du 'hag, etc.

 

Par ailleurs, pour ceux qui restent a la maison, nul besoin non plus d'aller aux extremes tels que les douleurs lombaires que vous evoquez. La halakha demande de nettoyer la maison, mais pas necessairement de faire un nettoyage de printemps extensif; la poussiere n'est pas du hametz, et arriver en forme au soir du Seder pour accomplir la mitsva avec toutes ses forces, enseigner a ses enfants, etc. est crucialement important aussi.