Conversation 40417 - Contrat de mariage

arye613
Dimanche 27 janvier 2008 - 23:00

bonjour ,

jaimerais bien savoir si c'est bien de faire un contrat de marriage ?
est-ce que un contrat de marraige ne détruit pas la confiance ? selon la halache est-ce qu'il y a des interdictions ?

merci

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 29 janvier 2008 - 08:37

Chalom

J'ai écrit dans une réponse que j'ai publiée dans mon livre juif des questions réponses que j'encourage la signature de certains contrats avant le mariage, contrat ne contredisant pas la Ketouba, mais colmatant certaines brèches qui n'existaient pas quand la Ketouba a été élaborée.
Je ne sais pas à quelle contrat vous pensez, je ne peux donc pas vous répondre de manière précise.
J'ai écrit un article sur la condition féminine qui devrait paraître prochainement dans les cahiers du judaïsme, et j'ai écrit sur les accords prénuptiaux le passage suivant:

"A l'époque moderne, que ce soit en Israël, et encore plus en diaspora, le divorce religieux peut poser parfois de graves problèmes, si la femme désire divorcer et que son mari refuse, ou si le tribunal rabbinique a tranché en faveur du divorce, mais que le mari refuse de délivrer le Get. Des centaines de femmes sont aujourd'hui en Israël dans l'impossibilité de se remarier, en l'absence de Get que le mari refuse de donner. Je ne connais pas les statistiques en diaspora, mais il est logique de penser, que le nombre y est bien plus élevé.
Après avoir brièvement exposé le problème, je voudrais expliquer la parade halakhique à ce genre de situations, et la présenter comme un paradigme de ce qu’il est possible de faire pour surmonter des difficultés halakhiques.
De plus en plus de rabbins (dont l'auteur de ces lignes), proposent et conseillent aux jeunes couples de signer, en annexe de la Ketubba, un accord qu'on appelle aux Etats-Unis, accord prénuptial. Je préfère la terminologie employée en Israël, accord de respect mutuel, ou accord préventif contre la Aginut .
Que contient cet accord?
Dans sa forme la plus simple, la plus épurée, il stipule que si un des membres du couple, que ce soit le mari ou la femme, quitte le domicile conjugal au moins six mois, ou refuse de délivrer ou de recevoir le Get après qu'un tribunal rabbinique ait tranché en faveur de la séparation, dans les six mois qui suivent la décision du tribunal, il devra payer à l'autre partie 1500$ ou 80% de son salaire, la plus haute des eux sommes, chaque mois, jusqu'à la remise du Get. Ce contrat va dans le même sens que la Ketubba. Il considère que des sanctions financières sont à même de régler des problèmes au sein d'un couple. Bien que cet accord ait reçu l'aval de grandes autorités rabbiniques, certains juges rabbiniques sont réticents à son égard, et plus que les juges rabbiniques, ce sont les couples qui bien souvent refusent de signer un tel accord. Envisager au moment du mariage que tout ne se passera pas pour le mieux dans le meilleur des mondes leur paraît plus qu'inopportun…
Au niveau rhétorique, certains, pour ne pas se voir accusé de féminisme déviateur expliqueront que le but de ce contrat n'est pas de protéger uniquement les femmes, puisqu'il protège également les maris que leur femme a quittés, ainsi que ceux dont les femmes refusent de recevoir le Get. Ils expliqueront surtout que c'est la Halakha que ce contrat vient protéger. En effet, comment ne pas penser qu’une femme non pratiquante séparée de son mari sans avoir obtenu le Get, souhaite refaire sa vie avec un autre conjoint et ne se mette d’un point de vue religieux en situation grave d'adultère. En fait, la rhétorique importe peu ici, le résultat est le même.
Les rabbins ont innové, et trouvé une solution pour régler un problème que l'application de la Halakha dans le monde moderne rendait crucial. Cela n’a été possible que parce que deux conditions indispensables ont été réunies : la volonté qu’avaient les rabbins de régler ce problème et l’existence de moyens halakhiques pour ce faire."
Il n'y a aucune interdiction halakhique, et les réticences que peut ressentir le couple face à cet accord pourraient exister aussi face à la Ketouba, qui envisage aussi, le jour du mariage, des situations peu enviables.