Conversation 4592 - Qu'est-ce que "l'intelligence du coeur"?
Shalom Rav Yitshak Chouraqui ,
Faisant suite à la question 1120 sur l'intelligence du coeur,
j'aimerais votre avis sur la pertinence de la division tripartite de l'homme en cerveau, coeur, foie.
Cette division peut trés bien être déduite du mot Melekh (roi), constitué des initiales des mots Moa'h - Lev - Kavod dont les finales nous donnent aussi 'Hokmah - Binah - Daat. On aurait ainsi : le cerveau siège de la 'Hokmah, le coeur siège de la Bina, et le foie siège du Daat ?
Dans cette approche, que pourrait-on déduire du personnage Lamek, anagramme de Melekh ?
Merci.
Le rav Chouraqui étant indisponible, je prends le relai et le cas échéant il complètera selon qu'il le jugera utile.
1. Kaved, pas Kavod.
2. Il n'y a pas de division tripartite de l'homme (ou toute autre division) L'homme est une entité anthropologique une et indivisible comme le dit Maïmonide au début des Huit Chapitres : sache que la personne de l'homme est une.
Cependant, cet homme un en soi n'est pas monolithique. Il possède intelligence, sensibilité et passions qu'il lui sied d'harmoniser et le chef d'orchestre s'appelle la volonté.
3. c'est le sens général de l'enseignement classique que vous citez.
4. On n'en déduit rien concernant le personnage de Lemekh, anagramme de melekh mais aussi de kamel et de lakhem et de mekhal et de khalam. Maintenant, un drouch est toujours possible et on pourrait dire par exemple qu'il a inversé l'ordre des prééminences en plaçant la sensibilité en avant de l'intelligence.
5. Soit dit en passant, les finales ne nous donnent rien non plus. Ce sont les initiales des trois fonctions que vous citez mais elles n'en sont pas déduites. Chaque lettre pourrait donner un ensemble possible de mots qu'on pourrait ensuite chercher à coordonner de telle ou telle manière. Mais aucun traditionnaire sérieux ne fonctionne de cette manière..
6. Autrement dit, ce n'est pas un jeu intellectuel d'ingéniosité s'efforçant de trouver des correspondances futées, mais une sagesse qui s'exprime parfois par allusions, accrochant à des détails orthographiques ou autres des indices de ses cheminements.
Et c'est volontairement que je laisse ici de côté la correspondance entre ce que j'ai appelé la sensibilité - et qu'on pourrait aussi appeler la vie intérieure - et l'intelligence du coeur.
Hazaq véématz