Moi, jm'en balance

davidouh
Profile picture for user davidouh
lun 10/04/2006 - 23:00

UUUURRGEEENTT
CHALOM
Est-ce que selon les Sépharades est-il interdit de se balancer pendant la Amida?
Pour les Achkénazes, (Réma), c'est interdit de se balancer ?
Que disent le BEN ICH HAI et le HIDA a ce sujet ?
Merci d' avance et pouvez vous traités les questions 29772 et 29848 meme si que je sais que vous faite tout votre possible?
MERCI D'AVANCE ET HAZAK

Dr Michael Ben Admon
mer 26/04/2006 - 00:27

Shalom

La coutume de se balancer pendant la priere et pendant l'etude de la Torah a fait l'objet de grands debats dans la halakha concernant d'une part la participation du corps a la priere et d'autre part l'essence de la priere.
Une des sources premieres, ramenee dans le Talmud Babli (Brakhot 28b) et dans le Talmud de Jerusalem (Brakhot 1, 3-5), se base sur le verset:'Tous mes os diront: D... qui est comme toi!' et les commentateurs se demandent si ceci concerne la priere, l'etude ou les deux.

Plusieures raisons apparaissent dans la litterature halakhique a ce sujet:

1. Les balancements representent la peur, le tremblement ou plutot la crainte reverentielle que l'homme doit ressentir face a son createur pendant la priere (Mahzor Vitri au nom de son maitre - Rashi, et egalement Rabbi David Aboudreham).
Cependant un celebre rabbin italien, Rabbi Menahem Azaria de Fano (1548-1620), s'oppose a cet usage et son principal argument est que la priere est un recueillement du coeur et que le balancement ne peut en aucun cas amener l'homme a se placer devant D,,, dans un esprit de serennite.

2. Selon le Zohar, le peuple d'Israel accomplissant les mitsvot est a comparer a une flamme qui brule et cintille et sa vitalite s'exprime a travers ses turbulences qui sont signe de force et caractere ((Zohar Pinhas).

3.Rabbi Yehuda Halevy ramene dans son Kouzari deux explications: la premiere - physiologique - est que le balancement rechauffe le corps et ce dernier enflamme l'ame et eveille la Kavana (l'intention, la ferveur). Cette explication est rejettee par le Shla Hakadosh qui lui considere que l'experience montre que la priere prononcee immobile est beaucoup plus profonde. Sur cette question, qui somme toute revient a un debat psychologique sur la nature de l'homme, le Pri Megadim cite par le Michna Broura (Orakh Hatyim 48) conseille a chacun de trouver la voie qui le conditionne a une meilleure priere.
La deuxieme explication de Yehouda Halevy est plus pratique: Selon lui il fut un temps ou les livres etant rares, beaucoup de personnes entouraient et lisaient du meme livre et certaines fois, pour verifier un mot ou une lettre, ils se courbaient. Leurs enfants voulant imiter les parents ont continuer la tradition...

Rabbi Moche Isserles (Rama) parle de ce sujet dans deux endroits dans ses gloses sur le Choulkhan Aroukh Orakh Hayim (chapitres 48 et 95) et fixe l'usage des communautes ashkenazes de se balancer pendant la priere.
Les decisionnaires sefarades: Le Rav Hayim Yossef David Azoulay (le Hida) adopte les propos de Rabbi Menahem Azaria de Pano et ecrit qu'il vaut mieux ne pas se balancer pendant la priere car on se trouve alors devant un roi (Mahzik Brakha 48, 5).

Le Caf Hahayim (Orakh Hayim 48, 9) considere que la priere est une demande de misericorde et donc il faudra laisser le balancement pour l'etude uniquement. Il ne faut donc pas se balancer durant la Amida.

Cela reviendrait-il a dire que les sefarades sont plus calmes que les ashkenazes ? Non assurement et comme beaucoup de decisionnaires l'ecrivent, il est bon que chacun trouve sincerement, et sans consideration des gens presents pendant la priere, la facon la plus appropriee a lui-meme.

Sources: Ner Leezra 3, 7