Conversation 1311 - Prendre des médicaments le Chabbat

Anonyme
Mercredi 21 août 2002 - 23:00

Pourquoi les medicaments sont interdits si on les a pas pris avant chabat?

Rav S.D. Botshko
Jeudi 19 septembre 2002 - 23:00

A l'époque du Talmud, on fabriquait ses médicaments à partir de racines qu'il fallait écraser.
Aussi, les Sages ont-ils interdit de prendre des médicaments afin qu'on n'en vienne pas à écraser ses racines ce qui est un des travaux interdits le chabbat.
Les sages ont toutefois limité cette interdiction aux maladies bénignes. Mais quelqu'un qui avait une maladie sérieuse avait le droit de prendre ses médicaments en veillant de les préparer avant Chabbat.

Aujourd'hui, l'interdiction demeure bien que la raison n'ait plus vraiment cour puisqu'on n'a pas l'habitude de préparer soi même ses potions, selon le principe que les Sages d'aujourd'hui n'on pas le pouvoir d'annuler les décrets des Sages du Talmud.

On peut ajouter qu'il y a peut être une raison cachée à l'interdit des Sages, c'est celui de se désaliéner de notre dépendance parfois axagérée aux divers produits de santé. Aussi les médicaments sont réservés pour ceux qui sont vraiment malades, au moins le chabbat.

Anonyme
Vendredi 20 septembre 2002 - 23:00

Quand peut on prendre des medicaments le chabat ?

Rav Chaoul Sillam
Dimanche 27 octobre 2002 - 23:00

Nos sages, traité de Chabbat (73b), interdirent la consommation de médicaments, le Chabbat, de peur à ce que l’on en arrive à concasser des herbes (interdiction d’ordre Toraïque) afin de préparer ses médicaments.
Cette interdiction (rapportée par le Choul’han Arou'h – Ora’h ‘Haïm 328,1), reste valable encore de nos jours (voir en détails : Badé Hachoul’han Siman 134 p.19-20 ; Tsits Eliezer Vol 8 Siman 15 p.142).

L’interdiction ne concerne cependant que les personnes souffrant de simples maux ou malaises, et non les personnes malades (Choul’han Arou'h Idem). Sont considérées comme malades (pouvant sans réserve consommer les médicaments leur étant nécessaires), les personnes suivantes (souce principale:Chemirat Chabbat Kehil'hata du Rav Neuvirt Chlita- Chp.33):
1. Quiconque est allongé de par la maladie (Choul’han Arou'h 328,17 ; voir définition précise dans Chout Nichmat Chabbat Vol 2 p.348).
2. Une personne ne pouvant marcher que difficilement, en raison d’un fort mal de tête (Badé Hachoul’han Siman 138 p.100).
3. Une personne souffrant de tout le corps (Rama 328,17).
4. Quelqu’un ayant une fièvre inhabituelle l’empêchant de sortir de chez lui (Chemirat Chabbat Kéhil’hata Chp.33 ; Nichmat Avraham Vol 4 p.35).
5. Une personne susceptible de tomber malade en raison d’une maladie chronique (asthmatique, diabétique etc.) (Chemirat Chabbat Kehil’hata, idem).
6. Une personne dont un membre est en danger (voir Choul’han Arou'h Idem).
7. Quelqu’un ayant une infection ou une forte douleur à l’œil (Chemirat Chabbat Kéhil’hata, idem).
8. Une femme, dans les trente jours suivant l’accouchement (Choul’han Arou'h 330,4).
9. Un enfant, pour tout besoin concernant sa santé (voir Rama 328,17 ; Chemirat Chabbat Kéhil’hata Chp.37,2).

Pour qui est concerné par l’interdiction, celle-ci concerne l’utilisation de toutes sortes de médicaments, y compris gargarismes (voir Choul’han Arou'h 328,32), et inhalations (Chemirat Chabbat Kéhil’hata p.473).
D’après le Choul’han Arou'h (328,37), on pourra consommer un aliment, tel miel, lait, citron, etc. ; même si celui-ci est consommé pour des raisons de santé. D’après de nombreux décisionnaires, cependant (Choul’han Arou'h Harav 328,33; Arou'h Hachoul’han 328,47 ; Michna Broura 328,120 ; Ktsot Hachoul’han 134,9), même un aliment ne pourra lors de Chabbat, être consommé, s’il est consommé pour des raisons de santé.

En ce qui concerne les traitements commencés avant Chabbat, les avis sont partagés :
- Certains ne permettent de les continuer le Chabbat que dans la mesure où l’interruption risque de nuire (c’est le cas par exemple pour l’interruption d’antibiotiques), mais pas si elle ne risque que d’entraîner une douleur (Iguerot Moché Vol 5 p. 357).
- D’autres rajoutent la possibilité de continuer tout traitement qui perdrait de son efficacite s'il etait interrompu Chabbat (Chemirat Chabbat Kéhil’hata p. 475 note 76 au nom du Rav Chlomo Zalman Euerbach Zatsal).
- D’autres enfin permettent de continuer le traitement dans tous les cas où l’interruption risque d’entraîner douleurs ou malaises (Tsits Eliezer Vol 8 p.148 ; Ylkout Yossef Chabbat Vol 4 p.135).

Notons encore :
· Certains permettent de dissoudre avant Chabbat tout médicament que l’on veut prendre le Chabbat, dans l’eau ou autre boisson, afin de pouvoir l’utiliser le Chabbat. Ceci toutefois si l’on ne peut remarquer qu’il s’agit d’un médicament, et s’il s’agit d’un médicament que l’on n’a pas pour usage de dissoudre (Iguerot Moché Ora’h ‘Haïm 2ème partie, 86, voir aussi : Chout Nichmat Chabbat Vol.2 p.348).
· On pourra, après maladie, continuer de consommer un médicament, le Chabbat, afin de ne pas rechuter (Ch.Ch Kehil’hata Chp.34 d’après Michna Broura 328,86).

Certains traitements ne sont pas considérés comme médicaments par tous les décisionnaires :

Analgésiques (Acamol etc.):
Le Tsits Eliezer (Vol 14 p.99) permet leur absorption le Chabbat ; le Rav Morde’haï Eliaou Chlita l’interdit (réponse orale à l’auteur de ces lignes – voir aussi Kitsour p.316 note 1). Le Ylkout Yossef (Chabbat Vol 4 p.143) rapporte qu’il existe un différend à ce sujet. Le Piské Techouvot (Vol 3 p.193), enfin, permet leur absorption en cas de migraine ou de fort mal de tête.

Somnifères:
En cas d’insomnie, leur utilisation est autorisée (Ktsot Hachoul’han 138,31 ; Chemirat Chabbat Kéhil’hata p.466,16 note 67, au nom de nombreux décisionnaires ; Ylkout Yossef Idem).

Vitamines:
Le Chemirat Chabbat Kéhil’hata (voir en détails p.476,20) ne permet leur absorption le Chabbat que à qui est malade ; le Ylkout Yossef (Idem p ;145) permet (tout en conseillant néanmoins, à priori, de s’en abstenir) leur absorption à tous.

Cordialement- Shaul Sillam