Conversation 1742 - Porter les Tefilin durant la conversion

Anonyme
Lundi 16 septembre 2002 - 23:00

Shalom,
Est-ce que quelqu'un qui se convertit au judaïsme, a le droit de porter les tefilin.
A priori, je constate que non. Pourquoi ?
Je trouve cela très étonnant sachant l'importance des tefilin.
A bientot
shana tova

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 21 septembre 2002 - 23:00

D'apres le Rambam (Maimonide), tout non-Juif desirant observer les mitsvot a le droit de le faire, et il en sera recompense. Ceci, meme s'il n'a aucunement l'intention de se convertir. Un des commentateurs de Maimonide, Rabbi David ben Zimra (Espagne-Israel-Egypte, 16eme siecle) ecrit qu'il hesite concernant certaines mitsvoth tels que Tefilin, Sefer Tora et Mezouza. Du silence du Rambam a ce sujet, il semble que l'on puisse deduire que ces mitsvoth aussi peuvent etre observees par un non-Juif.
Il semble donc que l'on puisse plus facilement autoriser une personne voulant se convertir a mettre les Tefilin. La aussi deux logiques s'affrontent. D'un cote, nous sommes interesses a ce qu'une personne voulant se convertir "s'entraine" a observer toutes les mitsvoth. D'un autre cote, nous voulons que la conversion elle-meme lui permette d'observer des mitsvoth qu'elle n'observait pas avant.
Personnellement, je demande aux personnes que j'accompagne lors de leur conversion de commencer a mettre les tefilin apres qu'ils aient fait la Brith Mila, bien que le processus de conversion ne soit termine qu'apres l'immersion dans le mikve.

References: Michne Tora, Hilhot Melakhim, 10, 10.

Anonyme
Mercredi 23 avril 2003 - 23:00

shalom,
j'ai vu qu'iles existaient des interdits pour un juif en cours de conversion qui sont, à priori : respect du shabbat, tefilin.
Cependant, j'ai vu que certains rav autorisaient le respect TOTAL du shabbat, d'autre interdisait de porter le talith, etc etc etc...
Moi qui suit actuellement en conversion, je respecte tout, sauf, justement, le shabbat (je craque une allumette avant la fin de shabbat) et les tefilin.
Le problème est que je fais la prière 3 fois par jour, comme il faut; mais, le matin, je ne met pas les tefilin, et ca m'embete de faire une "demi-tefila".
Est-ce vraiment interdit ou je peux les mettre sans berakhot tout seul, bien sur ?
En effet, je sais que si cela est interdit c'est car on souhaite qu'après qu'il soit converti, la personne subisse un changement et pratique de nouvelles mitsvot, qu'elle ne pratiquaient pas avant...
mais cela, je ne le crois pas, constitue un interdit.
De plus rambam dans son yad ha'hazaqa (hilkhot melakhim) ne traite pas vraiment de ces interdictions pour le candidat à la conversion, et meme un goy qui ne souhaiterai pas se convertir pourrait à priori pratiquer les mitsvot qu'il souhaite. Seuls apperement ses commentateurs on dit que certaines choses étaient interdites.
Encore une fois, cela dépend comment on interprete ce silence de rambam.
Excusez moi pour cette longue question, mais je souhaiterais vraiment savoir si j'ai le droit de mettre les tefilin chez moi le matin quand je fait la tefila, et si oui avec ou sans berakha.

TODA RABA

KOL TOUV

david

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 24 avril 2003 - 23:00

Votre question n'est pas trop longue, et prouve que vous avez etudie serieusement le probleme avant que de la rediger. Je suppose que vous avez lu les reponses sur le site.
Effectivement Maimonide ne semble pas interdire a un non juif le port des tefiline, et c'est le Radbaz, Rabbi David ben Zimra qui fait cette restriction.
Si je pense, ainsi que je l'ai appris de mes maitres, qu'un candidat a la conversion, peut et doit respecter le Chabat, je n'en accepte pas moins la restriction du Radbaz concernant le port des Tefilin.
A l'argument qu'il avance (le port du nom de D'ieu est lie a l'entree officielle dans l'alliance), je voudrais en ajouter un nouveau, vecu: un candidat a la conversion a ete compte comme dixieme dans un minyane. La confusion a ete due au fait qu'il portait les Tefiline. Cette raison en elle-meme n'est pas suffisante, personne n'ayant aujourd'hui l'autorite halakhique suffisante pour editer une nouvelle loi a la base d'un tel cas; mais cela peut aussi expliquer les reticences du Radbaz.
Votre priere n'en est pas une demie priere pour autant. Notre priere les jours de Chabat et de fetes est-elle une demie priere? Et qui oserait pretendre que les prieres de toutes les femmes juives au cours des generations etaient des demies prieres?
Puissent vos prieres etre agrees, et je vous souhaite de nous rejoindre le plus tot possible au sein de la communaute, puisque vous avez l'air mu par un profond et sincere desir de respecter les mitsvoth.

Anonyme
Dimanche 4 mai 2003 - 23:00

bonjour,
merci pour vos "encouragements".
suite à la question 5994, bien sur par "demi-tefila" je ne voulais certainement pas entendre par là une prière incomplète qui à moins de valeur, D. m'en preserve.
Disons que mon problème n'étais de ne pas faire tout dans les règles de l'art en accomplissant la mitsva des tefilin.
C'est vrai que dire plusieurs fois par jour le chema qui ordonne l'accomplissement de la mitsva des tefilin, sans la réaliser est un peu difficile et paradoxal.

Je crois - et je crois meme etre sur - que concernant shabbat, si l'on ne met pas les tefilin, c'est car le Shabbat est un signe, un symbole pour Israel; de même que les Tefilin, et l'on n'a pas à "cumuler" deux symboles.

Je voulais également ajouter une petite anecdote,
je ne vais pas à la synagogue (quand je suis sur paris) à cha'harith dans la semaine mais je fais ma prière tout seul, alors que j'y vais à min'ha et arvith.
Pourquoi ? Car je me sens juif dans mon coeur, jusqu'au plus profond de moi...
Depuis plusieurs années déjà (depuis l'enfance) j'ai toujours été attiré par le Judaïsme, par la communauté. Et pourtant, mes origines juives maranes sont probablement lointaines.
Prononcer veahavta et Hachem elokeykha bekhol-levavekha ce n'est pas du "par coeur", ce n'est pas la récitation d'un texte; Non, cela est l'expression d'un sentiment ancré au plus profond de son coeur, et la prière n'est "que" l'expression de ce que chaque juif ressens.
Et même si parfois on ne comprend pas encore chaque mot que l'on prononce lors de certains passages, notre coeur, lui, le sait.
Il est difficile, même si je ne l'exteriorise jamais, de se sentir juif dans son coeur, dans sa pensée et dans sa pratique sans l'être vis à vis de la halakha.
Cependant, n'allez pas croire que je me lamente de cela.
Car cette loi que j'aime et que j'applique, je l'intègre totalement, et si je ne peut mettre les tefilin, ni compter dans le minyan ni monter à la torah pour l'instant, c'est comme ca et c'est normal, bien qu'à certains moment cela puisse être difficile.

Et pourtant, voyez vous, à l'heure actuel, dans la ville où je vie, la vie juive est malheureusement à un niveau très bas.
Mais dans quelques mois, si D. veut, je monte sur paris...

J'aime pas trop grouper les questions car je me demande comment vous allez choisir le titre, mais je ne peut m'en empécher...
Il est évident qu'étant comme vous l'avez deviné religieux, je suis shomer neguia etc...
Cela dit, je voudrais juste savoir si j'ai le droit de rencontrer des jeunes filles religieuses, que l'on me présente pour un Chidoukh (précision importante: elles connaissent ma situation).
En effet, pour moi (surtout avec la grande étude que j'ai faite sur la paracha bereshit sur la mitsva perou ourevou, et qui m'a emmenée jusque dans les "recoins" du Talmud), le mariage et la création d'un foyer juif religieux et indispensable. Et même si la "décision finale" appartient à haKadosh baroukh Hou, il convient de faire tout de même quelques efforts.
Et il m'est difficile d'attendre la fin de ma conversion pour chercher, car quand je vois les difficultés ques certains ont pour trouver leur mazal...vaut mieux s'y prendre à l'avance !
En plus (je sais, c'est très bizarre!) j'envisage de faire mon aaliya un jour beezrat hachem, mais je ne peux envisager d'y aller sans avoir trouver une femme...l'angoisse de partir seul peut etre...Et cela, je ne pourrais le changer.

TODA RABA

KOL TOUV

ps: j'avais contacté cheela pour savoir si une yechiva pourrait me prendre quelques semaines cet été en france, ou éventuellement en Israel et l'on m'avais demandé de contacté le rav botshko ce que je vais faire.
Si vous aussi peut etre vous connaissez une autre yechiva qui pourrait m'accueillir, merci de me le faire savoir.

Rav Elie Kahn z''l
Lundi 5 mai 2003 - 23:00

Merci pour votre temoignage.
Il semble que le processus de votre conversion ne devrait pas etre long.
Avez-vous deja contacte un rabbin au Consistoire? Je ne peux que vous conseiller de le faire le plus rapidement possible, afin de devenir juif et pouvoir accomplir toutes les mitsvoth entierement ainsi que vous le desirez.
Si vous decidez de monter en Israel et pas a Paris, je m'engage a vous aider.
Chercher un chidoukh actuellement alors que votre conversion n'est pas finie risque de compliquer la situation et est a eviter a tout prix.
S'il est vrai qu'il faut eviter de reciter le chema sans Talith et Tefiline pour ne pas avoir l'air de tourner en derision ce que l'on dit, cette regle ne s'applique pas a vous qui etes exempt (pour l'instant) de cette mitsva.

Si un des autres rabbins connait une yechiva, il l'ecrira. Mais je peux vous confier d'ore et deja un secret (mais ne le racontez a personne, et ne dites pas a mes collegues que je l'ai divulgue, ils ne m'y ont pas autorise): il se prepare un seminaire de cheela pour cet ete.

Anonyme
Lundi 5 mai 2003 - 23:00

bonjour,
suite à la question 6288,
c'est moi qui vous remercie pour vos conseils...
J'ai effectivement contacté un rabbin il y a 2 ans, il semble que mon dossier au consistoire soit ouvert donc depuis plus d'un an. Il m'ont envoyé une liste de livre, que j'ai tous lu, ou plutot devrais-je dire étudié, (j'en ai meme lu quelques autres...).
J'ai rendez vous avec un Rabbin du consistoire qui s'occupe de mon dossier le lundi douze mai.
Un petit conseil que je vous sollicite également: on nous demande au consistoire de lire, entre autre, le kitsour choul'han aroukh mais j'ai du mal à imaginer que deux si petits livres peuvent contenir la loi et me permettre de trouver la Halakha.
que me conseillez vous comme ouvrage de Halakha complet, peut etre si possible avec une traduction en regard...car pour l'instant mon niveau en hebreu n'est pas exceptionnel et j'ai peur de faire quelques erreurs dans la compréhension des Halakhot. (peut etre yalcout yossef ?).
Pour info, je suis de tradition sefarade (ayant quelques origines!ma mère est née en algerie à oran, et plusieurs generations avant, on vient d'espagne...)

Si je monte en Israel, le gros problème pour moi est qu'il faut que je trouve un travail, car je ne compte pas continuer mes études.
Donc si une opportunité s'offre à moi, pourquoi pas !
Enfin, je penses néanmoins que je devrais attendre la fin de ma conversion avant d'aller en israel, car je devrais attendre un an après mon arrivé, ce qui rendra ma conversion plus longue de 1 an.
Et je vais vous dire, allez en Israel est un des mes objectifs et je l'envisage très très clairement.

Aussi, si je ne porte pas les tefilin, je porte tout de même le talith puisque c'est autorisé (qatan et gadol).

Concernant ce dont vous m'avez parlé à la fin de la réponse, ca m'interesse beaucoup, évidement !
Cela se passerait en israel - je suppose - ou en France ?

merci,

KOL TOUV

david
david@israeli-community.com

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 6 mai 2003 - 23:00

Je vous souhaite bonne chance pour votre rencontre au consistoire.
Concernant un livre de Halakha en traduction francaise, je ne suis pas trop au courant de ce qui existe en francais. Cependant a priori le Yalqoute Yossef me semble plus approprie que le Kitsour Choulkhane dans la mesure ou ce dernier reflete en certains points les coutumes en vigueur en Hongrie au 19eme siecle. Dans l'immense majorite des cas cela n'a pas d'influence. Mais si vous disposez d'un livre plus moderne en francais...

Anonyme
Mardi 6 mai 2003 - 23:00

bonjour,
suite à la question 6329
Je me suis renseigné auprès d'un rav.
Il semble que le yalcout yossef, d'une part n'est pas accepté par tous les decisionnaires, comme je crois l'avoir précisé dans ma réponse précedente.
De plus je crois que le yalcout yossef n'est pas la réponse à une pratique religieuse réellement orthodoxe. En effet, la Halakha dedans est étiré et elargie le plus possible, et bien qu'elle soit conforme à la loi puisqu'elle reste la halakha, je crois que lorsqu'on est un peu avancé en étude, c'est pas suffisant.
On m'a conseillé le mishna beroura qui existe en Anglais.
Si vous avez d'autre ouvrages à me conseiller en Halakha en Anglais éventuellement, ou alors peut etre dans une hebreu très simple et limpide que je puisse comprendre facilement...
Mais pourquoi pas le yad ha'hazaqa de Rambam ?!?
J'ai 2 tomes en francais...mais seuls existent. Alors faudrat se rabattre sur l'anglais...ou bien l'hebreu !

KOL TOUV
et merci pour TOUT
et quel plaisir d'échanger comme ca c'est très enrichissant pour moi, et sans doute aussi pour ceux qui lisent !

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 7 mai 2003 - 23:00

Je m'insurge devant l'insinuation que le Yalqoute Yossef ne refleterait pas la Halakha la plus orthodoxe. Il est effectivement difficile a avaler pour les rabbins qui chechent a interdire toutes sortes de choses sans que ces interdictions soient les conclusions obligatoires de la Halakha.
De plus il reflete certainement plus les coutumes des Sefarades que ne le fait le Michna Beroura.
Le probleme du Yad Hazaka de Maimonide est que lui non plus ne reflete pas toujours les coutumes en vigueur. De plus, il ne tient pas compte, et pour cause, de situations modernes.

Anonyme
Mercredi 7 mai 2003 - 23:00

suite à 6357
Je n'ai fait que répeter ce que certains rav m'ont signalé dans le but d'avoir votre avis.
Excusez moi.
Je sais que ce site n'est pas un forum, aussi je ne vais plus continuer à étaler le sujet, car ca s'eloigne de plus en plus du thème principal de la question.
Pouvez vous me donner votre mail pour continuer cette discution par mail ?

merci
kol touv

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 8 mai 2003 - 23:00