Conversation 21543 - Monter sans se poser de questions

fr
Samedi 5 février 2005 - 23:00

Bonjour Rav.

Il y a quelques semaines, je vous ai entendu dire dans un cour diffusé sur le site "alyah.org" que lorsque Avraham a appris que son neveu lot avait été fait prisonnier, il n'a pas hésité une seul seconde et est parti en guerre pour le libérer. Vous avez insister Rav sur le fait qu'il ne s'est pas poser de question.

Il en est de même avez vous dit pour les maccabims qui sont partis affronter les Grecs sans se poser de question.

Vous avez aussi affirmer que les maccabims et avraham n'ont questionné aucun sage afin de savoir si il fallait aller en guerre et vous avez justifié cela en affirmant que lorsque un membre de notre famille a été fait prisonnier, on ne se pose pas de question et on n'hésite pas a aller en guerre pour le libérer.

De même lorsque notre terre et notre peuple sont maltraités, on ne se pose pas de question et on doit aller au combat pour faire cesser cette abomination.

Vous avez affirmé que cette manière d'agir est due à un "feu intérieur" que possédaient avraham et les maccabims et qui nous pousse a agir sans avoir a demander a quiconque si il faut partir en guerre.

Me question est peut être stupide mais elle me tient à coeur.

Ne pensez vous pas qu'un juif qui se trouve en exil, et qui déciderait de rejoindre Israël, mais SANS SE POSER DE QUESTIONS, du genre :

-Est ce que je vais avoir un bon niveau de vie ?
-Est ce que je vais conserver mon niveau de torah (question vide de sens pour le coup) ?
-Est ce que ca ne va pas être trop dure ?

Etc...

Bref, un juif qui se dirait : mon peuple est calomnié par le monde entier, mon peuple risque de perdre une partie de son pays a cause de moi (de nous, juifs d’exil et sûrement pas a cause de Sharon)

Ce juif la, dont le "feu intérieur" serai la seule source de motivation.

Ce juif la, ne se hisserait t-il pas au même rang qu'Avraham avinou et des maccabims par sa manière d'agir ou en tout cas, n'y aurai t'il pas la une occasion rêvée de pouvoir espérer leurs ressembler ne serai ce qu'un tout petit peu ?

Rav S.D. Botshko
Lundi 7 février 2005 - 23:00

je ne peux qu'approuver

davmou
Mercredi 9 février 2005 - 23:00

21543
Chalom Rav
Votre exposé rapporté par fr est je le reconnais très interessante et doit etre bien pris en compte par chaque juif se trouvant en exil.
Il est vrai que de tres nombreux rabbanim ont lancé cet appel aux juifs de france particulierement afin de rejoindre sa terre: Israel.
Malgré tout, de nombreux autres rabbanim tels que le Rav Eliyachiv, la RavKanievski je crois, le Rav Chteyman Chlita, le Rav Israel Chlita de sarcelles, le Rav Heyman Chlita et d'autres Guedolim ont averti les juifs du monde de ne pas se precipité dans leur decision de faire leur Aliya et leur ont annoncé que si en installant en Erets Hakodesh, ils ne trouveraient pas la parnassa adequat et que leur situation serait donc difficile au niveau matérielle au point donc qu'ils se sentent rafaibli; ou que cette Aliya constitue en eux une chutte au niveau spirituel (car comme on le sait l'installation en israel peut soit entrainer une tres grande élevée spirituelle ou malheureusement au contraire une chutte spirituelle par rapport au pays d'origine), dans ces deux cas, il est irreflechi de leur part de faire leur Aliya. Mais il convient auparavant de tres bien preparer leur Aliya et de se renforcer que ce soit au niveau materiel et au niveau spirituel car comme on l'a vu malheureusement de nombreuses personnes s'etant precipité se sont retrouvés affligés de leur situation et s'en sont retournes dans leur pays d'origine.
Kol Touv

Rav S.D. Botshko
Jeudi 10 février 2005 - 23:00

La Aliya est une Mitsva.
Le texte que vous mentionnez mentionne en clair qu'il s'agit d'une mitsva et selon le Ramban d'une Mitsva de la Tora.
Bien entendu, il faut préparer son Aliya de manière ingtelligente afin qu'elle ne risque pas de se transformer en catastrophe tant matérielle que spirituelle.

Rambam a légiféré en la question et dit.

Il est interdit de quitter Erets Israël pour houts Laarets sauf pour se marier, étudier la Tora et se sauver d'un goy et il faut revenir en Israël et ... si on n'a pas de quoi manger, l'on ira là où on peut trouver subsistance. Mais bien qu'il soit permis de quitter, cela n'est pas faire preuve de piété car Mahlon et Kilion étaient des grands de leur génération et ils ont quitté le pays à cause d'une grande famine et ils ont été condamnés à périr par D-ieu.

Disons avec Josué et Caleb: "La terre que D-ieu nous a donnée est très bonne"
Préparons notre Aliya et montons sans tarder.

et le texte que vous mentionnez

davmou
Samedi 12 février 2005 - 23:00

21639
Chavoua Tov
Dans votre réponse, il semble qu'une partie ait été supprimé: "et le texte que vous mentionnez..." vous ne dites pas la suite
Merci pour votre réponse
Kol Touv

Rav S.D. Botshko
Jeudi 17 février 2005 - 23:00

"Le texte que vous mentionnez" est le texte cité par l'internaute qui rapporte l'opinion de trois guedolim qui a circulé dans les synagogues (je n'ai pas pu vérifier l'authenticité de ce texte) selon lequel il faut prendre ses précautions avant de faire son aliya. Alors j'ai précisé que ces guedolim sont d'accord que la Aliya est une mitsva et ils ont simplement ajouté qu'il fallait la faire intelligemment sans prendre des risques exagérés ni sur la plan économique ni sur le plan spirituel. Je dis simplement qu'el ne suffit pas de lire la fin de leur texte, il faut lire aussi le début du texte qui affirme sans ambages que monter en Israël est une mitsva.

davmou
Samedi 26 février 2005 - 23:00

21690
Chalom Rav
Voici le texte en question:

Tamouz 5764
A l'attention de nos frères de France cherchant à accomplir scrupuleusement la volonté d'Hachem.

Chal-om rav,

Inutile de s'étendre sur l'importance de la Alyah en Eretz Israël Hakedocha, qui a été tant désirée par les Grands de toutes les générations, et certains pensent même que c'est une Mitsva min Hatorah.

Cependant, il faut se rappeler qu'il incombe à tout celui qui désire faire sa Alyah d'examiner et de vérifier au préalable plusieurs points :
tout d'abord s'assurer d'y avoir un moyen de Parnassa (comme il est rapporté dans le Meïl Tsédaka ch. 20, cité dans le Pithé Techouva Iben Haezer ch. 75 paragraphe 6, cf. également Iguérot Hazon Ich 180)
plus que cela, il a le devoir de vérifier que ni lui, ni sa famille ne seront affectés 'has véchalom au niveau spirituel en venant s'installer en Eretz Hakedocha.
De plus, il faut réfléchir et vérifier si son départ ne va pas entraîner un affaiblissement en Tora et en Yirat Chamaïm auprès de ses amis qui restent. Si c'est le cas, il faut examiner jusqu'où s'étend son devoir vis-à-vis des autres.
C'est pour cette raison qu'après avoir appris qu'il y a parmi vous certaines personnes qui évoquent avec précipitation le sujet de la Alyah, nous tenons à rappeler qu'il faut vérifier tous les aspects avant d'agir, car il y a des endroits en France dans lesquels vos enfants peuvent recevoir un 'Hinoukh de qualité et être comptés parmi les membres des Khéhilot orthodoxes sur place et il est possible qu'il soit préférable de rester "chacun dans son camp et près de son étendard ". C'est pour cela qu'il appartient à chacun, avant de décider de monter en Eretz Hakedocha, de consulter les Guedolé Tora et d'agir conformément à leurs instructions.

Que Hachem vous aide à avoir le mérite de Le servir avec tranquillité d'esprit, et que rapidement tous les exilés puissent monter à Tsion dans la joie.

Morénou Harav Rav Elyachiv chlita
Morenou Harav Rav Steinman chlita
Morénou Harav Rav Levkovitz chlita
Morénou Harav Rav Kanievski chlita

Rav S.D. Botshko
Jeudi 17 mars 2005 - 23:00

Merci de votre envoi.

Ce texte est très important parce qu'il montre qu'il y a unanimité pratiquement sur le fait que monter en Israël est une obligation.
Bien souvent, certaines autorités avaient prétendu le contraire. Il est donc essentiel de savoir que la très grande majorité des autorités rabbinques disent que c'est une mitsva. Le Rav Kook zatsal et d'autres avant lui et après lui avaient oeuvré avec beaucoup de résolution pour que cela soit reconnu ainsi. Ils ont écrit de nombreux livres rapportant toutes les citations des deux talmud et des midrashim pour montre l'importance de cette mitsva. Leur activité avait été nécessaire parce que le long exil avait rélégué cette mitsva loin des consciences.
Lorsque ces sages ont saisi que le temps était arrivé de faire renaître la conscience de ce commandemant si important, ils ont du faire oeuvre pédagogique, oeuvre qui s'est étalée sur des dizaines d'années.

Dans le texte que vous citez, les grandes autorités rabbinques mettent trois réserves à l'accomplissement de la mitsva:
1. la possibilité de pouvoir gagner sa vie en Israël
2. Pouvoir y rester religieux
3. Ne pas affaiblir la communauté à laquelle on fait partie.

1. Le premier point prend sa source dans les paroles du Rambam qui dit que l'on a le droit de quitter le pays si l'on en est réduit à la famine. Bien entendu, mais il faut le souligner, la baisse du niveau de vie ne permet certainement pas de ne pas accomplir la mitsva, c'est seulement l'impossibilité de subvenir à ces besoins qui rend quitte de cette mitsva. Car cette mitsva comme toutes les mitsvot demande que l'on soit prêt à faire des sacrifices pour elle.
2. Il est bien entendu qu'il ne faut pas accomplir la mitsva d'habiter en Israël et abandonner le reste de la Tora. Habiter en Israël prend sa source dans la Tora. Couper cette mitsva de sa source c'est un danger mortel tant pour cette mitsva que pour la Tora toute entière. Mais personne n'empêche aujourd'hui un juif de respecter la Thora en Israël. Bien au contraire, les sages d'Israël ont toujours proclamé que la Tora s'amplifie en Israël parce qu'en Israël on se trouve plus prêt de la Chekhina.
3.¨Le Rambam dit que l'on a le droit de quitter Israël pour étudier la Thora et donc à plus forte raison pour l'enseigner. Le Radbaz lui-m^me dit que pour cette raison il est resté en Egypte (mais que finalement il est retourné en Israël). Ce principe est surtout vrai pour les rabbins qui travaillent pour leur communauté et que leur départ peut laisser leurs fidèles comme un troupeau sans berger. Pour les autres membres de la communauté, ceci ne peut être invoqué, que s'il s'agit de la véritable raison pourquoi quelqu'un reste dans cette communauté. Mais s'il n'hésiterait pas à déménager parcequ'il trouve ailleurs un travail mieux payé ou plus intéressant, il est évident que dans ce cas il ne s'agit plus que d'un prétexte. A ce propos la Tora dit "vous craindrez votre D-ieu". Hachem seul qui lit dans le coeur de l'homme sait si le non départ pour Israël est causé par le sens du sacrifice pour ces frères ou s'il s'agit d'un prétexte qui cache le "dédain pour le pays des délices" pour reprendre une expression de David Hamélékh.

Pour teminer j'aimerais expliquer encore une dimension à la Mitsva d'habiter en Israël, car nous n'avons mentionné ici cette mitsva que dans sa dimension, le devoir d'habiter en Israël comme le devoir de respecter chabbat ou d'allumer les bougies de Hannouca.

Mais cette Mitsva a aussi une dimension collective, de sauver Erets Israël de la main des nations. Nos sages ont décrété nombre de lois pour "yichouv Erets Israël", pour qu'Israël soit habité par des juifs. La guemara dit (Yoma 9) que si les juifs étaient monté en masse au temps de Ezra, ils ne seraient plus sorti en exil. D'ailleurs si nous étions plus nombreux en Israël, notre situation serait bien meilleure face à tout ceux qui nous contestent le droit à notre pays.

Ceci est aussi vrai pour les autres mitsvot. Prenons par exemple le Chabbat. En houts laarets nous ne pouvons respecter le chabbat qu'en tant qu'individu, mais en Israël on doit le respecter en tant que collectivité. Pour que ceal soit possible, il faut qu'un maximum de gens craignant D-ieu habitent en Israël. C'est peut être cela que voulait dire nos sages lorsqu'ils ont enseigné que "la mitsva d'Erets Israël vaut tous les commandements", c'est à dire que grâce à cette mitsva l'on peut aspirer à accomplir tous les commandements dans une dimension plus profonde.

lalex
Mardi 14 février 2006 - 23:00

Recemment en france une lettre a etait diffusee par rapport a l alya.
plusieur rabanim (Rav Elyachiv Rav Steinman Rav Levkovitz) mettent l accent sur ce qu il imcombe a une personne qui veut faire l alya.
Il faut qu il s assure d y avoir un moyen de parnassa
Il a le devoir de verifier que n lui ni sa famille ne seront affectes au niveau spirituel
Il faut reflechir et verifier si son depart ne va pas entrainer un affaibissement en thora et en yirat chamaim aupres de ses amis qui restent. J aimerai savoir si il ya une reference halahique sur ce qui a etait mentionner dans cet article. merci

Rav Elie Kahn z''l
Vendredi 24 mars 2006 - 07:01

Chalom,

Je ne connais pas cette lettre ni son contenu, et personnellement je ne partage qu'une partie des opinions que vous avez citées.
Je pense qu'il ne faut effectivement pas faire son alya si l'on n'a pas les moyens d'y vivre décemment.
En ce qui concerne le niveau spirituel, il est difficile d'imaginer aujourd'hui qu'en faisant un minimum d'effort l'on ne trouve pas un endroit où les enfants progresseront au moins autant qu'en France.
Et je ne crois pas qu'il fasse tenir compte de la question de savoir si ceux qui restent sont affaiblis par notre départ, à eux de suivre l'exemple. Ils n'ont qu'à partir eux aussi.