Conversation 2873 - Bar-Mitsva un 17 Tamouz

Anonyme
Dimanche 8 décembre 2002 - 23:00

shalom rav,
notre fils Samuel est né le 17 tamouz 5750 en apres midi. cette année le 17 tamouz tombant un jeudi , comment peut on organiser sa Bar mitsva ? il a déja commence à preparer la paracha Pinhas . peut il mettre les tephilines et lire le sefer dès le lundi 14 tamouz ou bien ne doit on se "contenter" que de la priere du vendredi 18 tamouz pour les tephilines ? quand peut on organiser une reception familiale ? le dimanche 20 tamouz ? ou bien peut on anticiper et tout faire lundi 14 afin de éviter la periode des 3 semaines (17 tamouz - 09 av ) . nous avons posé la question à 2 rabbins et obtenu 2 reponses differentes ( un disait le lundi , l autre proposait les tephilines le vendredi .
nous sommes un peu perplexes . merci de votre aide & shavoua tov

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 8 décembre 2002 - 23:00

Sans pouvoir faire une étude exhaustive, voici l'analyse des données essentielles de la question. Halakha Lemaassé, le rav de la communauté doit décider.

I. Fixation de la date de la Bar Mitzwah
Le garçon devient bar mitzwah à treize ans révolus, soit en termes traditionnels "treize ans et un jour" (1a). De l'avis de la plupart des décisionnaires (1b), il suffit que commence le jour suivant la fin de la treizième année pour que s'appliquent immédiatement toutes les obligations (faire et ne pas faire) de la Thora - sans distinction sur ce point entre Achkénazim et Séfardim.
Donc, si l'enfant est né le 17 Tamouz, la treizième année s'achève le 16 Tamouz au soir et dès que commence le 17 Tamouz il est Bar Mitzwah .

II. Téfiline et Aliya
Il n'y a pas de raison a priori de ne pas mettre les Téfiline le 17 Tamouz au matin comme tout le monde ; de même pour la montée au séfer. (2) pour laquelle il a priorité sur tous sauf sur le fiancé le jour du mariage.

III. Repas de fête (Séoudat Mitzwah)
Lorsque la Bar Mitzwah tombe un jour des jeûnes publics, on fait la séoudat Mitzwah la veille (3). Si on n'a pas pu la faire la veille, on la fait à la sortie du jeûne et on mange de la viande et on boit du vin parce que c'est une séoudat mitzwa (4).

Mazal Tov et puissent prochainement tous les jours de deuil devenir jours de joie et d'actions de grâce

Elyakim P. Simsovic

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(1a) TB Nida 45/B-46/A ; Choulhane Aroukh Orah Hayim 55, 9 et 616, 2 ; SMA 35, 2 ; Choulhane Aroukh Harav 53, 13 ; etc..
(1b) Magen Avraham 53, 13 et 73, 3 ; Michna Broura 55, 42. Et pour le détail de tous les décisioonaires Sdé Hemed, Klalim, 40, 104, 1. Ce n'est pas le lieu de rentrer dans les considérations de ceux qui émettent des réserves à ce sujet si ce n'est pour signaler 2 restrictions : compter pour le Minyane la veille au soir [mais il n'y a pas de problème le matin] et participer au zimoun du Birkat Hamazone qui exige 13 ans et un jour entier [jusqu'à l'heure exacte de la naissance]. Pour le détail de ces discussions et des références correspondantes : Hilkhot veHalikhot Bar Mitzwa du rav Binyamin Adler, pp. 56-58.
(2) Chaaré Ephraïm II, 2 ; Biour Halakha 136.
(3) Dagoul Mérevava et Hatam Sofer s/Choul'hane Aroukh Orah Hayim 568, Birké Yossef Yoré Déa 305 ; Maté Efraïm 581, 41.
(4) Voir Rema et Michna Broura s/Choulhane Aroukh 551, qui disent qu'il en est ainsi même la veille de Tisha Béav. Yad Efraïm et voir les commentateurs sur place sur les personnes pouvant participer au repas. Et cela suppose en particulier que l'enfant fasse une dracha.

Anonyme
Dimanche 12 janvier 2003 - 23:00

Concernant la question 2873, aurit-on le droit, a priori, de faire un repas de fete avec les instruments de musique la nuit precedant le jeune du 17 Tamouz?

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 21 février 2003 - 23:00

Cette question m'a pris beaucoup de temps parce qu'elle est à la fois très simple et très complexe et ce sont celles auxquelles il est le plus difficle de répondre. Je ne considère donc pas cette réponse comme définitive en attente moi-même de réponses de rabbanim consultés)
En attendant et afin que vous sachiez que vous n'êtes pas négligé :
Il existe une longue responsa du rav Aviner (et plusieurs plus brèves) concernant le fait de savoir si on peut chanter pendant la période des trois semaines et où il établit que s'il s'agit de chants à la louange et à la gloire de Haqadoch Baroukh Hou cela est permis, mais pas de la musique seule, même s'il s'agit de musique dont les paroles usuelles sont de telles louanges.
Ce qui est permis pendant les trois semaines doit être permis avant qu'elles n'aient vraiment commencé, en particulier si c'est séoudath mitzva comme c'est le cas pour séoudath bar mitzva lorsqu'elle est célébrée en son temps et que le bar mitzva (de préférence) ou d'autres personnes font une dracha (divré Thora).
Le 17 Tamouz et les autres jeûnes de la série (Tzom Guédalia, 10 Téveth, Ticha Béav) étaient à l'origine des jours de fêtes et sont destinés à le redevenir.
Si donc on chante y compris avec musique uniquement des chants de louange et de réjouissance en la Providence divine, il ne semble pas qu'il y ait lieu d'interdire.
Cependant, s'agissant d'une manifestation publique il est nécessaire qu'elle soit entérinée par les instances communautaires dont vous faites partie et c'est à elles, le rabbin de votre communauté en particulier qu'il revient de décider.

Je ne citerai que les références des responsa du rav Aviner qui comportent les autres sources et références, ainsi que l'analyse des différents avis.
Chéilat Chlomo I, pp. 403, 406. II, p. 322 (où il mentionne que les avis divergent concernant la musique à une célébration de brith mila pendant les 3 semaines).. V, pp. 85-86 où il mentionne que le problème est encore moindre lorsqu'il s'agit de chants et musiques enregistrés ou à la radio) VI, pp. 74 et suiv. ("chiré qodèche bén hamétzarim"). VII, p. 100 et suiv.
Chéilat Chélomo est une collection des responsa du rav Aviner qui comporte tous ses livres précédents comme Am Kélavi, Miqedem leBeth El, Igroth Qétzaroth de Itouré Cohanim, et autres responsa du mochav Qesheth ou de Beth El.