Conversation 29734 - questions sur l'etude

chemouel eliyaou
Samedi 18 mars 2006 - 23:00

Chalom

1:J'aimerais savoir quelle sont les études prioritaires , je m'explique: si deux choix d'études se proposent a nous exemple:guémara et paracha laquelle devrai-je choisir ou ont elles toutes la méme importance .

2: Si il y a un cours donné par un rabbin sur un sujet que l'on a déja étudié béyakhide , devra-t-on y aller ou pourra-t-on continuer notre étude beyakhide.

3: Et dernière petite chose est-ce-que le fait de révisée une montée est-ce considéré comme "étudier".

Merci d'avance Kol touv

L'ETERNELvous bénisse pour tout ce que vous faite sur ce site !!!!!

Dr Michael Ben Admon
Jeudi 27 avril 2006 - 22:52

Shalom

1. Ce sujet a donne lieu a de grandes discussions dans la litterature halakhique et je tenterai dans les lignes qui suivent d'en donner un resume. Ma reponse concerne les personnes qui ne disposent que d'un temps limite pour etudier et non ceux qui consacrent 9 heures et plus par jour a l'etude.

Le talmud (Kiddushin 30a et Avoda Zara 19b) traite du partage ideal du temps consacre a l'etude de la Torah et statue que ce dernier doit etre divise en trois parties: un tiers pour l'etude de la Torah ecrite (les 24 livres); un tiers pour la mishna, un tiers pour le Talmud. Le sens du terme mishna ici comprend tout le corpus talmudique ainsi que les commentaires bibliques, et le terme Talmud signifie la reflexion sur l'ensemble du systeme et la capacite a analyser d'une facon independante les sources selon les regles de l'hermeneutique talmudique.
Rachi et les tossafistes sont en discussion pour definir si cette triple etude est quotidienne ou hebdomadaire et Maimonide (op.cit.) ainsi que Rabbi Yossef Karo (Choulkhan Aroukh Yore Dea 246, 4) tranchent pour la comprehension quotidienne. Il faut donc pour Rabbi yossef Karo etudier ces trois disciplines chaque jour.

A cote de cela, Rabbi Moshe Isserles (Rama) dans ses gloses ad locum ajoute que selon lui (a la suite du Tour) l'etude du Talmud babli comprend l'etude des trois matieres et qu'il faudrait donc primer l'etude de la Guemara, ce qui a en effet ete applique dans les pays Ashkenazes dans le milieu des Yeshivots jusqu'a aujourd'hui encore. La conception se cachant la derriere est qu'il faut apprecier l'etude pour l'etude et la dialectique talmudique entraine l'homme a fournir un effort intellectuel et a engager un dialogue avec un maitre (Voir Introduction aux Responsa Igrot Moshe), ce qui fait de lui un maillon dans la chaine de la transmission orale.

Il apparait dans la litterature des Responsa une approche que certains qualifient d'approche sefarade (cela reste a verifier d'une facon plus vaste). Cette derniere considere que la connaissance pratique de ce qui est permis et ce qui est interdit est le but de l'etude quotidienne et que l'on accomplit la mitsva d'etudier la Torah si elle nous amene a gerer notre vie concretement dans ses plus petits details tel que la halakha le demande. Pour cela, il faut connaitre les lois du Chabbat, cachrout, benedictions etc... .C'est pourquoi si l'on doit choisir entre un cours sur la Parasha de la semaine ou un cours de talmud dun cote ou l'etude de la halakha d'un autre cote, il faut preferer la halakha. Cette opinion est soutenue par le Rav ovadia Yossef d'une facon systematique et il consacre plusieurs textes a cette question (Voir essentiellement Responsa Yehave Daat 6, 52; avis partage par le Mishna Broura Sur Choulkhan Aroukh Orakh hayim 155 & 3 qui considere qu'une personne qui etudie quotidiennement le talmud devra finir par la halakha sur le probleme aborde).

Certains maitres dans leurs cours ont l'art de presenter les trois parties composant l'obligation d'etudier la Torah et ainsi le public ecoutant un cours sur la parasha apprend au passage la Torah orale et quelques halakhots. Ainsi un tel cours sera peut etre a preferer.
D'autres considerations a prendre en ligne de compte:
- il est important d'etudier ce qu'on a envie d'etudier
- il faut organiser au mieux le temps consacre a l'etude
- Il faut considerer comme primordial le travail investi dans le decryptage du texte, ce qui amene l'homme a acquerir une independance au niveau de l'etude.
Il existe comme vous le voyez des regles a ce sujet mais l'element subjectif - a savoir ou se situe chacun dans son parcours personnel - est un argument a prendre en compte et qu'il n'appartient qu'a vous de fixer.

2. Pour la deuxieme question: Si vous etes sur de ne rien apprendre du cours donne par le rabbin d'une part et de ne pas l'offenser de quelque facon que ce soit par votre absence a son cours alors vous n'etes pas oblige d'y aller.

3.La reponse a cette question decoule de ce qui ete explique dans la premiere question: Lire le texte sans le comprendre n'est pas de l'etude (Voir Choulkhan Aroukh Orakh Hayim 50 et commentaire du Rav Gombliner - le Maguen Avraham ad loc)