Conversation 30376 - Hazan non pratiquant

M.Cohen
Mardi 11 avril 2006 - 23:00

Bonjour,
quelqu'un qui n est pas shomer shabbat a-t-il le droit d'être le hazan ne serait-ce le temps d'une tefila? Peut-il lire dans la tora?
S'il n'a pas le droit alors comment faire avec un bar-mitzva qui ne serait pas praticant? Ne faut-il pas lui enseigner à lire dans la tora?

Merci d'avance hag sameah

Dr Michael Ben Admon
Jeudi 27 avril 2006 - 23:36

Shalom

Le hazan - l'officiant - represente toute la communaute et c'est pour cela qu'il doit etre un homme integre. D'ailleurs la halakha stipule que la communaute doit tout faire pour avoir son officiant et qu'il faut le payer s'il est necessaire de la meme facon qu'il doit y avoir une synagogue - lieu de priere, un sepher Torah et un Mikve dans la ville (Choulkhan Aroukh Orakh Hayim 53 et 150). Egalement, il est preferable d'avoir un hazan salarie plutot qu'un benevole.
Ce hazan doit etre un homme droit, qui n'est pas soupconne d'avoir faute (a moins d'avoir fait techouva), humble, accepte par la communaute, dote d'une voix agreable et habitue a reciter les versets de la Torah d'une recitation fluide. Il doit etre l'homme le plus sage de la communaute et repute pour ses bonnes actions.

La situation aujourd'hui est telle qu'il est parfois difficile d'avoir un hazan qui repond a tous ces criteres. De plus, il est important de donner la possibilite aux jeunes de 's'entrainer' meme si souvent ces jeunes ne remplissent pas toutes les conditions requises.
La transgression du Shabbat est consideree comme une faute grave dans la halakha pour des raisons que je n'expliciterai pas ici. Il faut donc s'assurer que la personne qui demande a etre Hazan respecte Shabbat et n'est pas soupconne de le transgresser. Dans certains cas ou il est difficile d'eloigner quelqu'un pour des sensibilites communautaires ou personnelles on pourra supposer que la venue a la synagogue est un signe de repentir et comme le dit Maimonide dans une de ses lettres 'ne repoussez pas les fauteurs qui viennent voler des Mitsvots a la synagogue le Shabbat.
Evidemment, il faut prendre en ligne de compte de quelle communaute s'agit-il et si la decision de ne pas permettre a une personne non-agreee pour les raisons precedemment citees est une decision droite, honnete et non pas d'ordre personnelle (jalousie, vengeance, medisance).
Dans tous les cas, aucune remarque ne doit etre faite en publique et entrainer ainsi une vexation ou honte publique.
En ce qui concerne la lecture dans la Torah le principal concerne les benedictions recitees par les personnes qui montent a la Torah.
La situation spirituelle des juifs dans certains endroits entrainent des fois des compromis pas du tout souhaitees au niveau de la halakha mais qui s'averent a posteriori integre dans le fonctionnement des synagogues comme une donnee necessaire a la bonne continuation et frequentation des lieux de priere.
Vous comprenez maintenant pourquoi il est preferable d'engager un hazan.
Par contre, pour les offices des fetes de Tishri les regles concernant le Hazan doivent etre appliquees a la lettre.