Conversation 37178 - Pendant l'étude

steph43
Mardi 3 juillet 2007 - 23:00

bonjour chers rabbanim,
j'ai lu sur votre site que l'on pouvait dire le nom de D... lorsqu'on étudiait la thora,la haftara en semaine ( mince, moi, de peur de le dire en vain, je disais toujours ADOCHEM.. c'est grave ?), à condiiton dedire des versets entiers
Dans ce cas,Peut on dire " ADON...ï " lorsque j'étudie le miché thora ou le talmud egalement ????ou dois je dire "HACHEM" lorsque je vois le nom de D... sachant que souvent ,dans le michné thora ou le talmud, ne sont cités que des extraits ou des bouts de "versets".
Merci !!!
yaacov

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 28 juillet 2007 - 15:35

Chalom,

Le Talmud (Temoura 4 a) dit qu'il faut éviter de prononcer le nom de D'ieu en vain. Cela fait partie du respect, de la crainte que nous devons ressentir face à D'ieu.
Il est évident que cela ne concerne ni les prières, ni la lecture de la Tora à la synagogue, puisque ce n'est pas en vain.
Qu'en est-il du cadre de l'étude, par exemple, quand le Talmud cite un verset ou une partie de verset qui comprend le nom de D'ieu. Sera-t-il permis de prononcer le nom Adon.. ou faudra-t-il dire Hachem, comme on le fait pour éviter de prononcer le nom de D'ieu?
Rabbi Yaacov Emden (Allemagne 18ème) raconte que quand il étudiait le Talmud avec son père, le Hakham Tsvi, lui aussi rabbin réputé, et que confronté à un verset il ne prononçait pas le nom de D'ieu mais disait Hachem, son père le grondait et lui disait de lire normalement (Cheïlat Yaavets, 1, 81). Selon le Hakham Tsvi, non seulement il n'est pas interdit de prononcer le nom de D'ieu dans le cadre de l'étude, mais encore est-ce recommandé.
D'autres décisionnaires (par exemple Aroukh Hachoulhane O.H. 215, 2) recommandent d'éviter de prononcer le nom de D'ieu en toute autre circonstance que la prière.
Les textes talmudiques sur lesquels pourraient se baser les rabbins ne sont pas très parlant à ce sujet, et on ne trouve pas grand-chose chez les auteurs médiévaux.
Cette discussion est intéressante à mes yeux, parce qu'elle reflète peut-être différentes approches par rapport au service divin en général, et à l'étude en particulier.
Prononcer le nom de D'ieu de manière normale dans le cadre de l'étude, c'est faire preuve d'une certaine intimité. Etudier, c'est s'approcher de D'ieu comme dans le cadre de la prière, c'est créer une certaine intimité qui permet de prononcer Son nom.
Les rabbins qui recommandent de ne pas le prononcer même dans le cadre de l'étude, mettent plus l'accent sur la distance.
L'opinion la plus répandue est celle qui autorise (Michna Beroura 215, 14; Tsits Eliezer 13, 1; Yabia Omer 3, 13 etc. Vous trouverez encore de nombreuses références dans Piskey Techouvot, dans les deux sens).