Conversation 3757 - Tora, Charia, meme combat?

Anonyme
Mercredi 8 janvier 2003 - 23:00

Bonjour / Shalom,

en relisant la longue liste des mitswot je me pose une question : existe t'il une hierarchie entre elles ?
Si je prends l'exemple de la 332 :"Obligation de garder à notre service un esclave païen. "
ou encore 62 : "Ne pas laisser vivre une sorcière"
Dois-je y mettre la même détermination que celle sur l'interdiction de l'adultère par exemple ?
Et si l'on en retiens pas certaines, qu'est-ce qui justifie que l'on garde les autres ?
Et la je ne parle même pas des prescriptions qui ne sont (heureusement) pas appliquées en Israel comme la lapidation ou la flagellation, ou encore la pendaison.
Car en y regardant de plus près, il semble que si toutes les Mitswot étaient appliquées elles ressembleraient beaucoup à la Charia des musulmans.

Ma question est donc : comment faire le tri (et qui a autorité en la matière) ?

Rav Elie Kahn z''l
Lundi 17 février 2003 - 23:00

D'emblee il nous faut affirmer que nous ne faisons aucun tri de mitsvoth, et que nous les acceptons toutes, que nous les comprenions ou pas, que nous nous identifions totalement avec elles ou tres peu ou pas du tout.
Ceci dit, il y a une hierarchie dans les mitsvoth, et certaines mitsvoth doivent s'effacer devant d'autres, das certaines conditions. La Michna dans Pirkey Avoth (1) nous enjoint d'etre aussi scrupuleux dans l'observance des mitsvoth les plus importantes que dans celles qui le sont moins, car nous ne savons quelle est la recompense de chacune d'elles. Cette Michna nous dit donc bien qu'il y a des mitsvoth plus importantes que d'autres.
Ceci est evident de bien d'autres textes talmudiques ou d'autres halakhot.
Ainsi certaines mitsvoth de la Tora peuvent etre laissees de cote au cas ou elles viendraient a blesser l'honneur d'un etre humain (2). Ou la Halakha n'ordonne-t-elle de sacrifier sa vie que pour trois mitsvoth (3) , etc etc...
Ces exemples prouvent bien que certaines mitsvoth comptent plus que d'autres.

Certaines mitsvoth ne sont plus appliquees de nos jours car les conditions historiques ne permettent pas de les appliquer. Mais notons que meme quand toutes les conditions historiques etaient remplies, certaines lois de la Tora etaient plutot theoriques. Ainsi les cas de condamnation a mort etaient-ils rarissimes dans les tribunaux rabbiniques.
Le fait que nous ne pouvions pas appliquer certaines mitsvoth car nous manquons de moyens de les appliquer nous enseigne que D'ieu ne desire pas que nous les observions, nous dit le Rav Kook (4).
Nous appliquons donc les mitsvoth que nous sommes tenus d'appliquer et celles que nous avons les moyens d'appliquer.
Je ne connais pas sufiisamment la Charia pour me risquer a la moindre comparaison.
J'espere avoir repondu a votre question.

References: 1: 2, 1. 2: T. B. Berakhot 19 b. 3: T. B. Sanhedrin 74 b. 4: Igroth, 20.