Conversation 41363 - Identité juive

isr-13
Vendredi 4 avril 2008 - 23:00

Shalom, j'aurai une question concernant l'identité juive de mon père. Il est né de mère ET père juif, il a fait aussi sa brit-mila.Les aléas de la vie ont fait qu'il n'a pu faire sa bar mitzvah : cela pose t'il un problème aux yeux de la halakha concernant sa reconnaisance en tant que juif?pourra t'il m'accompagner a ma houppa bezrat hachem ??(je précise que je suis en conversion). Merci infiniment pour votre éclairage et pour toute votre sagesse. Chavoua tov!

Jacques Kohn z''l
Dimanche 6 avril 2008 - 02:01

Un homme né de mère juive est juif, qu’il ait été ou non circoncis, et qu’il ait ou non célébré sa bar mitswa.

Mensk
Vendredi 12 septembre 2008 - 23:00

Shalom chèrs Rav
Je me pose des questions sur mon identité (juive) en particulier sur le concept de vérité et donc du besoin de pratique de la religion et de transmition qui en découlerait.
Je suis né juif avec une petite éducation religieuse, j'ai fais techouva il y a 2 ans en me rapprochant, m'interrogeant et pratiquant beaucoup plus la religion.
J'ai donc découvert les textes religieux juifs, la littérature hbraïque fort intéressante par ailleurs, la pratique du judaïsme en général et ses rituels, les discours des rabbins etc.
Reste que je suis toujours à la recherche d'un sens, d'une vérité ou plusieurs, de l'omniprésence de D.ieu et son action dans la réalité.
J'ai eu beau avoir recourt dans ce qui disait dans nos textes, dans la conceptualisation de la vérité et dans l'accomplissement, tout ce que je sais c'est que je ne suis sur de rien.
Car pour moi la vérité ne peut être apprise (intellectuellement parlant) mais seulement expérimenté (dans la réalité physique ou spirituelle).
Vous allez peut être me répondre que le don au Mont-Sinaï est une preuve, que ce que nous ont dit nos prophète s'est réalisé, que la manière dont est construite la Torah en est une, que la prière peut être exaucée ou être vécus, que le peuple juif est eternel etc. Reste que j'ai encore des aprioris dans mon vécus.et que le Judaïsme est pour moi pas forcément plus tangible qu'une autre religion ou philosophie. Certes la religion juive comporte de nombreux enseignements forts sages et éducatifs et des pratiques religieuses très belles qui rendent le Judaïsme attrayant. Cela reste comme même difficile à me faire croire qu'elle dénote une vérité absolue. La vérité ne peut être selon moi que vécus à travers nos 5 sens ou éventuellement celui de mon âme. Pour moi le monde (qui n'est pas illusion mais une réalité cosmique) est une vérité, je suis une vérité, chaque élément de l'univers est une vérité, chaque être humain aussi. En revanche ce qui est de l'ordre de l'imaginaire (comme le fantasme, les rêves ou les dogmes et autres théories) n'ont une réalité, sont réels, vrais que dans la mesure qu'on y crois. Mais entre ce que je crois et ce que je sais avec preuve que je peut démontrer aux autres et que les autres peuvent expérimenter aussi il y a une différence. C'est pour ça que je crois plus en la mystique et la spiritualité qu'en la philosophie, théories scientifiques (non vérifiés) ou dogmes religieux à partir d'un texte (Sarah était stérile D.ieu lui as donné un enfant qui as donné naissance au peuple juif qui as lui même reçus la Torah, et la Torah nous enseigne que Sarah avais tel âge donc elle étais belle et puis le midrash dis que abraham a fais ça et tel proverbe dis ça donc c vrai puisque le Talmud dans le traité machin dis que, rabbi un tel a dis, le prophète un tel à prédit que et ça s'est réalisé etc. il faut faire tel pratique pour le salut de son âme, c'est métaphysique etc. et j'en passe). Pour moi là où toute philosophie s'arrête, la vérité commençe, donc pour moi seul une ascèse physique, mystique, une philosophie vérifiable par la pensée même par l'âme pourquoi pas peut être vérifiable, quantifiable. Donc peut être que la mystique juive pourrais m'aider à percevoir le secret de mon existence et pourquoi pas de l'univers.
En attendant je pense que chaque religion et philosophie peut ou a la possibilité d'arriver à un tel niveau, de savoir, de l'expérimentation de la vérité, du rapprochement avec dieu, s'il existe.
Je veut bien que la vérité s'inscrit dans le cadre de la révélation au Sinaï et des 4 coudées de la halakha, encore faut-il que j'ai les moyens de comprendre que c'est ça qui est vrai et essentiel avec mon corps, mon esprit et mon âme et que les autres se trompent, bien que je pense qu'il y en a certains (sages, philosophes-mystiques, scientifiques) juifs ou non juifs qui ont trouvés la ou les vérités à travers d'autres formes de pensées, de techniques que le Judaïsme et qui sont peut être plus avancés que nous dans ce domaine.
Merci à vous de m'apporter un éclaircissement.
Chana Tova

Jacques Kohn z''l
Dimanche 14 septembre 2008 - 02:26

Je rappellerai ici l’expérience de Franz Rosenzweig (1886 - 1929), auteur de « L’Etoile de la Rédemption » [« Der Stern der Erlösung »].

Juif allemand totalement déjudaïsé, il s’apprêtait à se convertir au catholicisme quand il décida de ne pas quitter le judaïsme sans y avoir « goûté une seule fois ».

Il se rendit dans une synagogue de Berlin, le jour de Kippour, et il en sortit transformé, profondément juif alors qu’il devait recevoir le baptême le lendemain.

Cette expérience nous démontre de façon extrême qu’il n’est pas possible de mesurer la foi en Hachem et l’observance des mitswoth à l’aune de la logique, des philosophies et des sciences.

La foi en Hachem et en Ses prophètes, et la nécessité d’observer les mitswoth ne se démontrent pas, elles sont inscrites dans notre cœur ou ne le sont pas.

Yéochouas
Vendredi 10 octobre 2008 - 23:00

Le sujet concerné par ma question se rapporte à l'identité juive. Je commencerai par le Rashi sur le verset: "de crainte qu'il ne détourne ton fils". Rashi explique que le fils de ta fille est (considéré comme ton [petit]) fils; le fils de ton fils n'est pas ton fils.
En général, les explications de Rashi répondent à une question sous-entendue. Ici, la question qu'on pourrait entendre serait: pourquoi le non-Juif détournerait-il davantage le fils qu'il aurait avec une Juive que ne le ferait une non-Juive mariée à un Juif? Etant donné qu'il n'y a aucune raison de penser que l'influence serait plus conséquente dans un cas que dans l'autre, on propose alors cette explication.
Pourtant, comme le confirment les chiffres de l'Agence Juive ou du Consistoire, plus de 80% des enfants nés de couples mixtes, dans lesquels la mère est juive, ne sont pas circoncis, ce qui va dans le sens du verset "de crainte qu'il ne détourne ton fils"; alors que dans les couples où seul le père est juif, la tendance est inversée, donc il n'y a que 20% de risque "qu'elle ne détourne ton fils". Voilà pourquoi la Torah a limité son énoncé.
De plus, de nombreux jeunes dont seuls le père est juif sont rejetés comme de vulgaires étrangers, quand ils tentent de se rapprocher de leur identité, alors que la Halakha les considère comme "la semence d'Israël".

Jacques Kohn z''l
Dimanche 12 octobre 2008 - 01:12

Le commentaire de Rachi (ad Devarim 7, 4) cité dans la question reproduit un enseignement talmudique (Qiddouchin 68b) qui pose le principe de matrilinéarité tel qu’il caractérise la transmission de l’état de Juif.

La Tora, lorsqu’elle définit ici ce qu’est un mariage exogamique, indique les raisons de son interdiction : « Car [le conjoint mâle non juif] détournera ton fils de derrière moi, et ils serviront d’autres dieux. »

Elle ne manifeste, en revanche, aucune réprobation envers l’enfant du conjoint féminin non juif, d’où l’on peut considérer qu’un tel enfant n’est pas juif. De là a été déduit le principe selon lequel, dans un tel mariage, l’enfant né d’une femme juive est juif, et non celui né d’un homme juif.

Ce principe a été réaffirmé chez les grands décisionnaires (Rambam, Hilkhoth Isourei bia 15, 3 et 4 ; Choul‘han ‘aroukh Evène Ha‘ézèr 16, 2).

Les conséquences de l’application de ce principe sont, il est vrai, parfois douloureuses, comme le montrent les statistiques auxquelles fait référence la question.

Le judaïsme ne saurait cependant transiger sur cette règle fondamentale, qui a, si l’on peut dire, valeur « constitutionnelle ».

Heaudrais
Jeudi 3 décembre 2009 - 23:00

Bonjour monsieur le rabbin,

Sur votre site, j'ai vu que la transmission du judaïsme par la mère était liée à deux versets du Deutéronome (chapitre 7, versets 3 et 4). En lisant ma Bible, j'ai vu qu'à la fin du verset 4, on parlait d'adorer des divinités étrangères. Qu'en est-il aujourd'hui où, dans la plus grande partie du monde, les religions dominantes sont le christianisme et l'islam ? Sont-ce des polythéismes aux yeux du judaïsme ?

Merci d'avance pour votre réponse, monsieur le rabbin.

Jacques Kohn z''l
Vendredi 4 décembre 2009 - 05:01

L’identité juive se définit certes par rapport à la définition qu’en donné le Deutéronome, qui attache le principe de matrilinéarité à la crainte d’une contagion idolâtre.

Toutefois, notre loi orale, telle qu’elle a été fixée par le Talmud, définit ce principe de matrilinéarité sans avoir égard aux religions qui s’écartent de toute idolâtrie, non plus qu’à l’agnosticisme et à l’athéisme.

jelu
Mardi 9 novembre 2010 - 23:00

Bonjour, j'aimerais comprendre pourquoi la religion juive se transmet exclusivement par la mère. Est il question de génétique?

Jacques Kohn z''l
Mercredi 10 novembre 2010 - 09:01

Le principe de matrilinéarité qui caractérise la transmission de l’état de Juif résulte de plusieurs sources :

La Tora, lorsqu’elle définit dans Devarim 7, 1 à 5 ce qu’est un mariage exogamique, indique les raisons de son interdiction : « Car [le conjoint mâle non juif] détournera ton fils de derrière moi, et ils serviront d’autres dieux. »

Elle ne manifeste, en revanche, aucune réprobation envers l’enfant du conjoint féminin non juif, d’où l’on peut considérer qu’un tel enfant n’est pas juif. De là a été déduit le principe selon lequel, dans un tel mariage, l’enfant né d’une femme juive est juif, et non celui né d’un homme juif.

Ce principe a été réaffirmé dans la Guemara Qiddouchin 68b (« Ton fils né d’une femme juive est appelé “ton fils”, tandis que ton fils né d’une idolâtre n’est pas appelé “ton fils”. »), ainsi que chez les grands décisionnaires ( Rambam , Hilkhoth Isourei bia 15, 3 et 4 ; Choul‘han ‘aroukh Evène Ha‘ézèr 16, 2).

jelu
Mardi 9 novembre 2010 - 23:00

Merci pour la rapidité de votre réponse. Cependant, ne serait il pas plus logique d'appliquer une linéarité intégral? C'est à dire le fils suit la religion du père et la fille celle de la mère. Cela donne d'ailleurs une explication au verset que vous avez cité ,où le fils finit par suivre les idolâtres de son père.

Jacques Kohn z''l
Jeudi 11 novembre 2010 - 00:10

Votre remarque n’est pas dépourvue de logique, mais ce n’est pas ainsi qu’en ont décidé nos législateurs.

Samt
Lundi 12 novembre 2012 - 23:00

Bonjour,

Etre juif selon la Torah, c'est faire partie intégrante du peuple juif, de Am Israël...

Mais un juif peut-il avoir une origine culturelle différente de celles des autres?
Ce que je remarque en Eretz Israël, on retrouve toutes sortes de communautés de plusieurs horizons comme ceux qui viennent d'Europe, d'Afrique du Nord, d'Amériques, etc...

Etre juif, est-ce une éthique universelle?
Même si, la personne est originaire de tel ou tel pays du monde des nations?

Ou encore être juif, c'est appartenir à une spécificité culturelle particulière?
J'aimerais bien avoir une définition propre de l'identité juive...

Que pensez-vous?

Cordialement.

Emmanuel Bloch
Mardi 13 novembre 2012 - 08:10

Chalom,

La definition de l'identite juive a fait l'objet de nombreuses tentatives, souvent contradictoires, a l'epoque moderne.

Mais, en ce qui nous concerne, nous nous en tenons a la definition de la halakha: est juif celui qui est ne de mere juive, ou qui se convertit halakhiquement au Judaisme.

On peut donc etre juif et d'origine asiatique ou autre, juif avec tel systeme ethique ou un autre, etc., cela ne change rien a la definition de la halakha.

Samt
Samedi 24 novembre 2012 - 23:00

Bonjour,

Je voudrais savoir une chose : Pourquoi le Judaïsme doit venir de l'individus et non d'un prosélyte ?

Sachant qu'au début de l'histoire de l'humanité et du peuple Juif, la religion autorisé le prosélytisme dans certains régions ou certains coins du globe, surtout lorsque la diaspora juive à pu se former...
Comme l'exemple des Berbères, qui est un exemple parmi tant d'autres, comme les Juifs de Chine ou d'Inde...

Que pensez-vous?

Cordialement.

Emmanuel Bloch
Lundi 26 novembre 2012 - 01:45

Chalom,

je ne connais pas les exemples que vous mentionnez. Selon la tradition juive, un non juif n'a pas besoin de se convertir pour "réussir sa vie". Il peut parfaitement le faire en respectant les 7 commandements des descendants de Noah, et rester donc non Juif.

Dès lors, la conversion au Judaïsme, qui est difficile et qui implique des choix de vie draconiens, ne s'impose pas. Elle n'est pas découragée, mais certainement pas encouragée. Pourquoi alors faire du prosélytisme ?