Conversation 4934 - Comment devient-on ministre-officiant?

Anonyme
Mercredi 26 février 2003 - 23:00

Chalom Rav,

Pour poursuivre la série "Comment devient-on?", je désirerais savoir comment devient-on חזן (chantre)?

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 2 mars 2003 - 23:00

Autant que je me souvienne, il y avait une formation en ce sens à l'école rabbibique, rue Vauquelin (en son temps...)
Renseignez-vous auprès des instances communautaires.
Cela suppose non seulement l'apprentissage des liturgies (les airs propres à chaque office de chaque fête), et l'ordonnancement des rites, mais aussi des lois spécifiques, de la manière de prier pour que la communauté de qui le chantre est l'envoyé (chalia'h tsibour) soit acquittée de ses devoirs (intentions du délégué et de ceux qui l'ont délégué) et une foule d'autres choses, dont les vertus morales et sociales ne sont pas absentes.
Très secondairement, il faut sans doute aussi quelques qualités vocales...

Anonyme
Dimanche 2 mars 2003 - 23:00

Suite à la question 4934
L'école de Hazanim en France n'existe plus depuis belle lurette, il ne reste plus que l'école rabbinique. En France, certaines communautés désirant un Hazan en acceptent même s'ils sont inexpériméntés et se chargent de leur apprendre le métier.
Je voulais savoir ce qu'il en était pour Israël.

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 6 mars 2003 - 23:00

C'est ainsi que nos maîtres ont pu dire : "et de mes élèves j'ai appris plus que de tous les autres" ! Depuis un plus de vingt ans que j'ai quitté la France, je n'y suis retourné que deux fois et je suis un brin déconnecté... merci donc de votre information.

Il y a auprès du Hekhal Chélomo une isntitution qui forme des Baalé Téfila et des Baal Qoré. Autrement, il y a des jeunes gens qui étudient plus particulièrement les halakhoth correspondantes dans leurs yéchivoth respectives et font fonction de chali'ah tzibour en diverses occasions spéciales, lors des fêtes dites "grandes" en particulier. Certains poursuivent aussi une tradition familiale acquise auprès de leur père ou grand-père. Il faut dire que dans la très grande majorité des synagogues que je connais en Israël, les offices sont assurés par des membres de la communauté et des invités de passage et il n'y a pas de "baal téfila" attitré. (Ni, d'ailleurs, de budget qui y correspondrait... sauf peut-être dans la synagogue centrale des villes lors des offices "principaux", et encore ! A Herzlya où j'habite, il y a le matin plusieurs minyanim successifs et simultanés à la synagogue centrale, depuis 5h du matin (variable selon la saison) jusqu'à 8h20, et même celui auquel assiste le Rav de la ville n'a pas de Hazan attitré, sauf le Chabbat. )

Si la question n'est pas seulement académique, nous pourrons nous renseigner mieux.

J'en profite pour placer une petite remarque en passant, qui ne fait pas directement partie du sujet : à Herzlya qui est une ville réputée "laïque" il y a plus de 120 synagogues achkénazes, hongroises, hassidiques, séfarades marocaines, tunisiennes de Djerba ou Tripolitaines (Lybiennes), irakiennes, yéménites... Dans certains quartiers, il n'est pas rare d'en trouver trois ou quatre les unes à côté des autres au sens strict du terme. Un endroit du quartier de Nevé Amal a reçu le surnom de "Colline de Dieu". Il y a une synagogue sur le bas-côté de la colline, quatre à son sommet, une cinquième et l'un des miqvé de la ville de l'autre côté de la rue qui traverse la colline à son extrêmité. Ah, j'oubliais : il n'y a pratiquement pas d'autres bâtiments...
Et dans beaucoup des synagogues de la ville il y a minyane tous les jours et pas seulement à cause de tous ceux qui viennent dire le qaddich.

Ces synagogues sont au sens immédiat du terme hébreu des Baté Knésseth et des Baté Midrache. Elles font partie du tissu vivant de la ville et n'ont donc pas cet aspect "institutionnalisé" des "lieux du culte israélite" que sont souvent les synagogues à l'étranger. Conformément à la halakha, il y a presque toujours un fidèle ou quelqu'un de passage qui a prérogative pour être Chalia'h Tsibbour, parce qu'en deuil ou parce que c'est le jour de la hazqara d'un parent ou qu'il y a une bar-mitzva ou un hatane et selon la tradition il revendique le pupitre et parfois le partage avec d'autres qui ont aussi des obligations le même jour. Et même s'il n'y a pas de rabbin officiel à chaque office, il y a toujours les "Anciens" ou des personnes compétentes pour résoudre les questions qui peuvent se poser selon la coutume du lieu.