Conversation 69343 - Le 10eme est un enfant

Bet2222
Vendredi 24 mai 2013 - 23:00

Chavoua tov,

Encore merci pour votre merveilleux travail.

Ma question porte sur le Minyan, dans le cas ou il manque une personne pour compléter le Minyan, peut on compter le 10ème sur un garçon de 12ans qui tiendrai un Houmach?

J'ai vu ce cas se pratiquer, je voudrais connaître sur quoi cela est basé?

Merci encore.

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Rav Samuel Elikan
Dimanche 26 mai 2013 - 03:50

Shalom,
Je n'ai pas cherché, mais je suis presque certain qu'il existe déjà une réponse sur le site, je vous invite donc à effectuer une recherche.
Voici l'essentiel, en quelques mots.
Le Shoulh'an Arouh' (1) écrit que certains décisionnaires permettent de compter un enfant de six ans et plus dans le quorum (minyan) à condition qu'il sache à qui l'on prie, c'est-à-dire qu'il ait une conscience minimale du concept de Divinité.
Cependant, il termine son propos en affirmant que cela est opposé à l'avis de grands décisionnaires.
Toutefois, le Rema (Rav Moshe Isserles (2)) écrit que certains (ashkénazes) ont l'habitude, en cas de besoin (sha'at hadeh'ak) de s'appuyer sur cette opinion, à condition que cet enfant tienne dans sa main un h'oumash (qui soit comme un sefer Torah - le mieux étant que cela soit un "sefer torah passoul" - c'est-à-dire impropre à la lecture).
Et le Maguen Avraham (3) continue en disant: "nous faisons cela, en cas de besoin".
Ses propos sont rapportés par l'Admour HaZaken de H'abad, dans son Shoulh'an Arouh' HaRav (4) et le Mishna Broura (5) rapporte cette opinion et précise que les ah'aronim (décisionnaires contemporains) s'y opposent formellement.

En outre, de nombreux décisionnaires contemporains tranchent que cela est permis à priori, à condition qu'il y ait effectivement un Sefer Torah qui soit sorti et tenu par l'enfant et que sans cela les gens présents ne vont pas prier du tout et/ou ne plus venir prier à la synagogue ou en quorum (6).
Quoi qu'il en soit, l'avis de la grande majorité des décisionnaires contemporains est de ne pas s'appuyer là-dessus et de prier chacun pour soi (7).

Relativement à l'usage des communautés de rite séfarade - il y a une discussion, certains permettent, en cas de besoin (8), d'autres interdisent (9).

Sources:
(1) OH 55,4

(2) ad loc.

(3) ad loc.

(4) OH 55,5

(5) sur OH 55,4

(6) Maharsham dans Da'at Torah, siman 55 et dans ses notes sur le Orh'ot H'ayim du Admour de Spinke, 55,8 ainsi que dans ses responsas III, 162; Afikei Meguinim 55,17; resp. Doudaei HaSadeh 60; resp. Iggrot Moshé OH II, 18; resp. H'elkat Yaakov OH 28 (le H'elkat Yaakov et le Doudaei HaSadeh permettent même sans Sefer Torah, mais le Rav Moshé Feinstein s'y oppose formellement).

(7) MB, ibid.; Aroh' HaShoulh'an OH 55,5; resp. Meshiv Davar (Natziv) I, 9; Yeshouot Yaakov 55,3; Orh'ot H'ayim (Spinke) cit. préc. ; Kaf HaH'ayim (Sofer) OH 55,42 (qui ramène encore de nombreux décisionnaires pensant de la sorte).

(8) C'est l'avis du Rav Itzh'ak Nissim dans ses resp. Yein HaTov OH 28.

(9) resp. Pkoudat Eliezer 5; Yaffeh LaLev (Fallaggi) 55,3; resp. Or LeTzion du Rav Ben-Tzion Abba Shaoul II, 5,4; resp. Yabia Omer du Rav Ovadia Yossef IV OH 9.