Conversation 13393 - Le nouvel an des arbres

Anonyme
Mercredi 28 janvier 2004 - 23:00

Tou bichevat,c'est le nouvel an des arbres; mais encore ?
J ai lu plusieurs document explicatifs sur le propos mais je ne trouve rien de très "profond" c'st à dire qu'on aurait presque tendance à la négliger par rapport à l importance d autres fetes.On ne parle que du " nouvel an des arbres"

Shabbat shalom

Galit
Quel est son sens profond ?

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 31 janvier 2004 - 23:00

La profondeur d'une explication dépend davantage de celui ou de celle qui l'entend que de son contenu.
La première chose à constater, c'est que ce nouvel an existe. C'est-à-dire que dans notre conception du temps, les rythmes des diverses réalités du monde ne sont pas équivalents et que le nouvel an de l'homme, celui des animaux et des fruits de la terre, et celui des arbres ne coincident pas. Il y en a aussi un quatrième qui est celui du compte des années de règne du souverain d'Israël, le roi, dans le vocabulaire classique, qui est compté d'après le 1er nissan, mois de la sortie d'Egypte, c'est-à-dire de la constitution d'Israël en nation.
Ce nouvel an a aussi bien sûr une signification halakhique qui concerne le calcul des prélèvements sur les récoltes qui se font par année et qu'il faut distinguer entre ce qui appartient à l'année précédente et ce qui apparttient à la suivante. Intervient donc ici le rôle de notre insertion dans le temps et de la conscience que nous devons en avoir.
Enfin, il faut noter que dans la tradition, la formule n'est pas le nouvel des arbres, mais le nouvel de l'arbre, et que le mot dont on se sert dans la michna pour désigner l'arbre n'est pas ici haetz mais ha-ilane (avec l'article défini)et l'expression est roch hachana la-ilane. Sans entrer ici dans des détails techniques qui demanderaient de plus longs développements, nos maîtres y voient - surtout les méqoubalim - l'indice du fait que ce qui est aussi en jeu ici relève de la réparation de la faute au sujet d'un certain arbre dont parle la Genèse...
Ceci, bien entendu, en relation avec l'honneur d'Erets-Israël et la joie de voir ses arbres replantés donner leur fruits. Fêter Tou-Bichvat avec des fruits venant de Turquie ou d'ailleurs, c'est ce qu'on appelle en hébreu laag larache, ce qui correspond à peu de chose près, en français à se moquer du monde quand il ne peut pas se défendre...
Permettez-moi d'expliquer un peu plus.
La coutume s'était répandue de fêter Tou Bichvat avec des fruits secs. Pourquoi ? Parce qu'il était bien difficile, en Gola, d'avoir des fruits frais venant d'Eretz Israël. Est-il vraiment nécessaire d'en dire davantage ?
Je ne sais pas si vous trouverez tout cela assez profond, mais pour moi, c'est vertigineux !