Conversation 2328 - Influence de la masturbation sur la judeite

Anonyme
Lundi 11 novembre 2002 - 23:00

Shalom je me suis converti (au beth din,consistoire de paris) et je suis "religieux" comme on dit, mais j'ai vraiment un enorme probleme , je n'arrive pas a m'arreter de me masturber (jessaye de mettre tout en oeuvre pour m'arreter,vraement) je sais que c'est tres grave mais malgres le faite que je fasse ca , suis-je toujours juif? Chabbath Shalom merci ....

Rav S.D. Botshko
Mardi 17 décembre 2002 - 23:00

Shalom

Merci pour votre question. Vous exprimez une souffrance que beaucoup d'autres internautes ont déjà exprimée. La difficulté de vivre en faisant des choses que l'on ne veut pas faire. Des personnes luttent pour respecter la loi, mais voilà patatra, elles n'y arrivent pas. Chez vous, cette douleur se double d'une angoisse. Suis-je encore juif si je ne respecte pas ce commandement si important.

Je vous crois sincère, vous-même et les autres internautes qui ont exprimé ce même problème.

J'aimerais vous rassurer et je crois que j'ai le devoir de vous rassurer, mais il y a un danger, en rassurant l'on risque de banaliser, en voulant déculpabiliser, de justifier, ce qui n'est bien entendu pas mon propos.

Par ces quelques lignes, je veux essayer d'espliquer pourquoi la masturbaion est interdite alors qu'elle répond à un besoin naturel, expliquer aussi en quelques lignes le sens de la sexualité dans un couple juif.

Puis faire des diférences essencielles entre ceux qui veulent resepcter la Thora, mais qui ont des difficultés à le faire et ceux pour qui les lois de la Thora n'ont pas de valeur. Teminer en donnant quelques conseils qui pourraient peut'être vous aider.

Disons le tout de suite, même si vous contrevenez à une ou l'autre Halakha vous restez juifs.
Une condition essencielle de la conversion est l'acceptation des mitsvot. Si au moment de la conversion vous avez sincèrement pris sur vous de respecter la Thora, aucune marche arrière n'est possible. Si vous faites une faute, vous êtes comme chaque juif qui trébuche, un juif qui a trébuché.

Pourquoi Hachem a-t-il interdit de se masturber alors que la pulsion sexuelle est naturelle?
On dit généralement que le judaïsme se divise en deux catégories de commandements, ceux qui concernent l'homme et son prochain et ceux qui concernent l'homme envers le Tout Puissant. Il faut ajouter une troisième catégorie, celle qui concerne les rapports de l'homme avec lui-même. C'est ainsi que la Michna dit que le monde repose sur trois piliers, la Tora, la Avoda, c'est à dire la prière et la la bienfaisance. La bienfaisance englobe toutes les lois entre l'homme et son prochain, la Avoda, elle symbpolise les obligations de l'homme envers Hachem. La Thora, et en particulier l'étude de la Tora agit sur l'homme lui-même qui étudie, l'élève et le purifie. Celui qui étudie la Thora accomplit ses devoir envers sa propre personne.

Toutes les lois qui concernent les relations interdites ainsi que celles qui régisent les rapports au sein d'un couple proviennent du devoir de l'homme de s'élever de sa condition naturelle animale. "Soyez Saints car Je suis Saint" demande la Thora. C'est à dire, enfants d'Israël, vous avez en vous une âme sainte, elle désire que vous vous élevez au dessus de votre condition naturelle. Mais d'autre part, Je vous ai créé avec un corps, avec des instints et des pulsions. Comment concilier ces deux exigences?

Le devoir de l'homme est de canaliser ses tensions, ses pulsions et sa nature pour les mettre au service de D-ieu. Il en est ainsi de tous les besoins naturels qui proviennent de la parenté qui existe entre les hommes et les bêtes. Par exemple, on a besoin de manger pour vivre et même de manger bon pour rendre la vie plus douce. On va élever ce besoin au niveau de mitsva. La Thora ne va pas interdire à l'homme de manger sous prétexte qu'il doit s'élever vers le Tout Puisant, mais elle va demander à l'homme de faire attention à ce qu'il consomme (les lois de cacheroute), de bénir D-ieu avant et après les repas, de prononcer des paroles de Thora et des louanges au Créateur. Chabbat et les fêtes, manger ce qui et bon devient une Mitsva de la Thora. En consommant un bon couscous, en buvant un bon verre de vin, on accomplit la volonté du Créateur qui a demandé de rendre le chabbat le jour le plus agréable de la semaine et c'est le jour où on mangera le mieux et où on étudiera et priera le plus.

La sexualité plus encore que la nourriture peut abasser ou élever l'homme. Il peut, à D-ieu ne plaise, n'obéir qu'à ses pulsions, ravaler les femmes au niveau d'objets de son plaisir et malheureusement, pire encore, comme on peut le lire quotidiennement dans les journaux. Mais, il peux aussi élever cet instinct, qui va l'amener à se marier, à créeer un foyer, et rendre une femme heureuse. Le plaisir qu'il aura lui-même avec son épouse en respectant scrupuleusement les lois de la Tora est un plaisir permis et même une Mitsva. C'est ainsi que le jour du Chabbat, le jour des délices, il a plus particulièrement une mitsva de s'unir avec son épouse. Plus spécifiquement l'union du mariage est la création d'un dépasssement de soi puisque c'est dans le mariage que l'on peut accomplir la mitsva d'aimer. Aimer, c'est éthymologiquement en hébreu donner, partager, construire avec l'autre pour servir le Créateur ayant trouvé l'harmonie entre son corps et son âme.

Si c'est cela la sexualité, il est clair que la masturbation n'a rien à voir avec la vision juive du corps. Mais D-ieu connait l'homme et Il sait que l'on ne peut ignorer les instincts de l'homme. Si l'on demande comment la Thora peut elle interdire un acte qui nait d'un besoin naturel, la réponse est que la Thora ne peut être divisée. Il faut la prendre comme un tout
Aussi, la Thora qui a interdit de se masturber a ordonné de se marier. Toute interdiction a un corollaire qui est l'élévation des besoins de l'homme sans les ignorer.

J'ai promis de vous rassurer. Aussi, je dirais qu'il faut distinguer quelqu'un qui fait esprès de celui qui ne veut pas et qui n'arrive pas. Le Talmud est plein de cette distinction. On ne met jamais dans le même sac celui qui trébuche de celui qui se révolte. Si vous vous masturbez, vous n'êtes pas un monstre, vous êtes un être humain normal qui doit faire des efforts et tendre vers quelque chose de plus élevé.

Quels efforts faire, je ne me suis pas enore marié, me demanderez-vous? Je vous répondrai, cessez de focaliser sur votre faute. Plus vous allez lutter directement contre votre penchant, plus vous risquez de perdre votre bataille. N'y pensez plus et pensez à construire dans le sens de ce qu'Hachem demande à l'homme. Premièrement, il faut étudier la Thora. Comme nous l'avons expliqué plus haut, la tension sexuel est du domaine de l'homme avec lui même, la Thora est l'élévation de l'homme. Une personne qui étudie s'élève. De plus, donnez du sens à votre vie, courrez après les bonnes actions, faites du sport, n'ayez jamais de temps mort. La solitude et l'oisiveté sont les plus grands obstacles à l'exigence de qedoucha.

Ne pensez pas à la sanction, mais concentrez-vous sur le bien que vous pouvez faire autour du vous. Dites avec les Hassidim: "Ecarte toi du mal", comment? "Fais du bien".

Puisse Hachem vous soutenir dans votre désir de vivre conformément avec Sa Loi.

Anonyme
Samedi 1 mars 2003 - 23:00

Shalom, pouvez vous m'indiquer la source de la reponse 2734 ?Afin que je puisse m'acheter le livre ,merci beaucoup

Rav S.D. Botshko
Mercredi 5 mars 2003 - 23:00

La réponse que je vous ai donnée ne provient pas d'un livre spécifique. Aussi, je ne vais pas pouvoir vous donner satisfaction.