Conversation 2531 - Utilisation de la plaque du Chabbat

Anonyme
Samedi 23 novembre 2002 - 23:00

Shalom !
Comment faire pour réchauffer les plats du samedi midi, si on ne veut pas laisser le plat toute la nuit sur la plaque ?
Et comment se servir de l'eau chaude de la casserole laissée toute la nuit sur la plaque ? Comment procéder du keli richon au kéli chéni ?
Merci d'avance de vos réponses

Rav Benjamin David
Lundi 3 février 2003 - 23:00

Cela dépend quelle sorte de plat vous voulez réchauffer.
S'il s'agit d'une soupe ou d'un autre liquide, il est interdit de le réchauffer pendant chabbat, car nous considérons que lorsqu'un liquide s'est refroidi, nous le recuisons quand nous le réchauffons, et cela est interdit pendant chabbat.
Par contre si le plat que vous voulez réchauffer est cuit et qu'il est sec, comme un poulet roti par exemple, il est autorisé de le réchauffer pendant chabbat. En effet nous avons un principe : pour les solides, "il n'y a pas de cuisson après la première cuisson", il n'y a pas de problèmes, puisqu'il est cuit
Cependant à part le problème de cuisson, il y a un autre critère que nous devons prendre en compte: il est interdit de faire chabbat un acte qui ressemble à l'acte de cuisson. Selon ce principe il est interdit de réchauffer chabbat sur un feu un aliment, même s'il a été entièrement cuit avant chabbat, car c'est de cette manière que nous cuisons en semaine. Par contre la Guémara dans le traité de chabbat (40B) autorise de réchauffer un aliment cuit, en plaçant le plat face à une cheminée, car nous n'avons pas l'habitude de cuire de cette manière. De même le Choulh'an Arouh' ( 318,8) autorise de réchauffer un plat en le déposant dans une casserole qui, elle-même, se trouve sur le feu, car ce n'est pas la manière régulière de cuire.
A propos de la "plata", plaque électrique de chabbat, il y a discussion entre nos rabbanims. Le rav Ovadia Yossef (responsa Yéh'avé Daat, tome 2, 45) autorise de déposer directement sur la plaque de chabbat, car personne ne cuit sur cette plaque pendant la semaine. Nous l'appellons "plaque DE CHABBAT ", il est donc clair que ce n'est pas la manière habituelle de cuire. C'est aussi l'opinion du livre Ménouh'at Aava (tome 2 page 448).
C'est là un H'idouch, une innovation au niveau des définitions hilkhatiques des moyens de cuisson. Jusqu'à présent la halah'a distinguait entre deux sortes de feux:
1. Un feux découvert ou des braises découvertes sur lesquels il est interdit de déposer quoi que se soit pendant chabbat.
2. un feu couvert ou des braises enterrées sous du sable, sur lesquels il est autorisé de déposer pendant chabbat une casserole selon ces conditions:
2.1 Cette casserole était déja sur ce "feu couvert" avant chabbat.
2.2 Nous avions l'intention de la redéposer sur le feu après s'en être servi.
2.3 Nous n'avons pas déposé et laché cette casserole ailleurs, mais nous la tenons jusqu'au moment où nous la redéposerons sur le feu.
2.4 la nourriture est encore un peu tiède.
C'est le cas pour un gaz recouvert d'une plaque de métal. Il sera interdit de déposer dessus un aliment même entièrement cuit pendant chabbat, si nous ne remplissons pas toutes ces conditions. Le h'idouch du Rav Ovadia Yossef est que la halah'a est différente envers la plaque de chabbat. Nous ne la considérons pas comme étant un "feu couvert", mais comme étant une "marmite sur une marmite".
D'autres décisionaires n'ont pas accepté ce h'idouch. Ils considèrent la "plata" comme un "feu couvert". C'est l'opinion du "Chémirat Chabbat Kéhilh'éta" et d'une grande partie des rabbins ashkénazes. Cependant l'opinion du Rav Ovadia Yossef a été acceptée aussi par une autre grande partie des rabbins ashkénazes.
En résumé:
Il existe deux opinions envers la plaque de chabbat. Certains autorisent de déposer dessus pendant chabbat un aliment froid qui est cuit. D'autres rabbanim ne l'autorisent que dans les conditions décrites ci dessus. Cependant ces même rabbanim autoriseront de déposer cette casserole sur une autre casserole ou plat renversé qui se trouve, ou que nous placerons, sur la "plata".
Si vous n'avez pas de coutume fixe dans ce domaine, vous pouvez procéder selon l'opinion du rav Ovadia Yossef, c'est-à-dire déposer les aliments directement sur la "plata" à condition qu'ils soient cuits et secs.

Pour se servir de la casserole laissée toute la nuit sur la plaque. Cela depend de notre discussion. Pour le "Chémirat Chabbat Kéhilh'éta" vous pouvez vous servir de l'eau et la remettre sur la plaque tant que l'eau est encore chaude, que vous aviez cette intention avant d'enlever la casserole et que vous ne l'avez pas lachée. Pour le rav Ovadia Yossef, tant que l'eau est chaude il n'y a aucun problèmes de la remettre sur la plata même si vous n'y aviez pas cette intention et que vous avez déposé la casserole sur une table et que vous l'avez lachée.

"KELI RICHONE ET KELI CHENI".
Définition: un "Kéli Richone" est une casserole qui se trouve sur le feu , ou bien une casserole remplie que l'on vient de retirer du feu dont la température est à plus de 45 degrès.
Un " Kéli Chéni" est une marmite remplie d'un liquide ou solide que l'on vient de transvaser du "kéli richone".
A propos du "Kéli Richone": il est interdit de mettre un aliment même entièrement cuit, tant qu'il est sur le feu, car cela ressemble à l'acte de cuire.
Si la casserole n'est plus sur le feu: il est autorisé de mettre dedans un aliment complétement cuit même froid ou un liquide qui est a plus de 45 degrès. Mais il est est interdit d'y déposer un aliment cru, car le "Kéli Richone" met longtemps à se refroidir et en attendant les aliments crus commenceraient à cuire. (Choulh'an Arouh' 318, 9)
Le flux d'eau qui coule du "Kéli Richone" est appelé "Irouye Kéli Richone". Il est considéré comme "Kéli Richone" tant qu'il n'a pas touché les parrois du "Kéli Chéni". Il est donc interdit transvaser le contenu du "Kéli Richone" sur des aliments non cuits. Il faudra d'abord transvaser le contenue dans le "Kéli Chéni" est ensuite y mettre les aliments crus (Choulh'an Arouh' 318, 10).

A propos du "Kéli Chéni": nous avons un grand principe que "le Kéli Chéni ne cuit pas" (Guémara Chabbat 40B). Cela pour deux raisons: les parrois froides du "Kéli Chéni" ont refroidit le contenu du "Kéli Richone". Maintenent que le processus à commencer, le contenu du "Kéli Richone" se refroidit rapidement de sorte que les aliments crus ne cuise pas (Tosafot Guémara Chabbat 40B) . La deuxième raison est qu'il n'est pas d'ordinaire de cuire des aliments en les trempant dans de l'eau transvasée d'une autre casserole. Mettre des aliments crus dans cette eau ne ressemble donc pas à l'acte de cuire. On peut donc déposer dans un "Kéli Chéni" tout aliments même crus ou un liquide froid. C'est de cette facon qu'ont décidé les rabbanims Séfarades, entre autre le Grand Rabbin Messas, Grand Rabbin de Jérusalem (Tévouot Chéméche 30).
Cependant la plus part des rabbanims Ashekenazimes interdisent de mêttre des aliments crus dans un "Kéli Chéni" encore brulant, car certains aliments délicats pourraient cuire dans ces conditions. Mais dans un "kéli chélichi", l'eau du "Kéli Chéni" tranversée dans une troisième casserole, cela est autorisé car le "Kéli Chélichi" ne cuit pas même s'il est bouillant ( Igrot Moshé tome 4, 74).
A propos du thé: le thé est considéré comme un "Kalé Bichoule", c'est à dire: un aliment qui cuit à très basse température. C'est pour cela que certains rabbanimes Ashekénazes comme le Chémirat Chabbat Kéhilh'éta, pensent que même dans un "Kéli Chélichi", le thé cuit. Ils préconisent donc de préparer un concentré de thé avant chabbat qui restera sur la "plata" tout chabbat et qu'on transvasera dans son verre d'eau chaude et cela afin d'éviter de mettre un sachet de thé même dans un "Kéli Chéni". Cependant d'autres rabbanims Ashekénazes autorisent de mettre un sachet de thé dans un "Kéli Chélichi" (Igrot Moshé tome 4, 74).
Les rabbins Séférades: Le Rav Ovadia Yosséf autorise de mettre un sachet de thé même dans un "Kéli Chéni" selon le principe que "le Kéli Chéni ne cuit pas" . Le Grand Rabbin Messas, pense qu'il est tout de même préférable de mettre les sachet de thé dans un "Keli Chélichi" si cela est possible.

chabbat chalom

Anonyme
Samedi 23 août 2003 - 23:00

Kvod Harabanim Chalom,

est il autorise de mettre sur la plaque avant chabbat des aliments qui se cuiront d'eux-memes pendant le chabbat?

Si il y a du liquide dedans, dois-je faire en sorte qu'il soit deja a une temperature de 45 degres a l'entree du chabbat?

merci

Rav David Zenou
Lundi 22 septembre 2003 - 23:00

Chalom,
Il est permis de mettre un plat non cuit avant chabbat sur la plaque avec ou sans liquide (Choulhan Arouh O.H 253)

Anonyme
Jeudi 4 septembre 2003 - 23:00

Kvod Harabanim,

je n'ai pas recu de reponses aux questions 9092 au sujet de la plata et a la question 9164.

TODA

Rav David Zenou
Lundi 22 septembre 2003 - 23:00

Bevakacha

Chana tova

Anonyme
Lundi 22 septembre 2003 - 23:00

Kvod Harabanim,

j'ai pos une question a 2 reprises qui n'a pas toujours pas vu dee reponses.
il s'agit de la 9092 (9489).

merci et chana tova

Rav David Zenou
Mardi 23 septembre 2003 - 23:00

J'y ait repondu hier-nuit.
Chana tova

Yossef L
Mardi 13 avril 2004 - 23:00

shalom pour le shabat peut-on faire chauffer des aliments en les mettant sur la plaque pendant le shabat ou on doit tout mettre avant shabat.

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 18 août 2004 - 23:00

Si ce sont des aliments secs et cuits, on peut les chauffer sur la plaque. Pas des liquides.