Conversation 44346 - Les tef du maasser

havac
Mercredi 22 octobre 2008 - 23:00

BONJOUR
JE VOULAIS SAVOIR S IL ETAIT POSSIBLE D ACHETER DES TEFILINES POUR MON PERE SUR LE COMPTE DU MAASER SACHANT QUE JE NE RESERVE PAS SPECIALEMENT LE MAASER QUE POUR LES PAUVRES MAIS AUSSI POUR LES MITSVOTH OU ALORS MON PERE EST IL OBLIGE DE SE LES ACHETER LUI MEME
MERCI

Emmanuel Bloch
Jeudi 20 novembre 2008 - 10:37

Chalom,

A priori, le maasser doit effectivement etre reserve pour etre donne aux pauvres. Rappelons que quelqu'un n'est pas pauvre s'il a assez d'argent pour subvenir a ses besoins, ainsi que ceux de sa famille, pendant une annee entiere. Si une personne n'a pas le capital necessaire, mais qu'il a un emploi qui lui amene regulierement une somme suffisante pour ses besoins, il n'est pas non plus considere comme pauvre (Chevet HaLevi, Yoreh Deah I 120).

Vous pouvez ainsi offrir une paire de tefilin a un pauvre en les payant avec l'argent du maaser. Toutefois, je pars de l'idee que votre pere ne rentre pas dans cette categorie halakhique, ce que je souhaite d'ailleurs tres sincerement.

Vous ecrivez que vous utilisez l'argent de votre maaser pour des mitsvoth. Cette stipulation est effectivement valide si elle est faite au moment de l'acceptation du minhag de donner le maasser, mais pas dans tous les cas. Par exemple, on ne peut utiliser l'argent du maaser pour une mitsva obligatoire (responsa du Maharil, 56). C'est ainsi qu'on n'a pas le droit d'acheter sa propre paire de tefilin avec l'argent du maasser.

Par compte, pour une mitsva facultative, la chose est possible (responsa hatam sofer, yoreh deah 231). Il me semble que c'est votre cas, car vous n'etes pas obligee, sur la base des lois de kiboud av, d'offrir une paire de tefilin a votre pere, mais en le faisant vous lui procurez du plaisir.

En resume, je crois que vous pouvez utiliser les fonds du maaser dans votre cas precis, car 1) vous avez emis comme condition de pouvoir les utiliser pour une mitsva et 2) vous remplissez une mitsva non-obligatoire de faire plaisir a votre pere.

Une derniere remarque : si l'argent est remis a un scribe qui est lui-meme pauvre, ou a une institution de Torah, prendre des fonds du maasser est permis de toutes les facons (Ahavat Hessed, II 19).